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Tradition perdue ou business sous-estimé Cartes de vœux en Algérie pour le nouvel an
Publié dans El Watan le 30 - 12 - 2010


La vente de ces cartes a diminué de 50%, d'après les estimations des quelques personnes qui ont misé sur sa réussite. Ils ne sont tout de même pas nombreux au niveau de la capitale. La production et la commercialisation des cartes de vœux sont presque abandonnées. Les librairies, autrefois décorées par toutes sortes de cartes surtout à l'occasion du nouvel an, ont cessé leur commercialisation. «Il n'y a pas de cartes de bonne année. Cela fait des années que je ne les ai pas ramenées. D'ailleurs même chez les grossistes, ces cartes sont introuvables. Les gens ne les achètent plus», a glosé un libraire, gérant une boutique à la place du 1er Mai à Alger. Un autre libraire au niveau de la place Maurice Audin explique la disparition des cartes de vœux par des raisons matérielles. «Ces cartes sont de plus en plus chères. C'est pour cela que j'ai arrêté de les ramener. Même si les gens s'y intéressent, je suis gêné de leur expliquer à chaque fois pourquoi les prix augmentent», a argumenté notre interlocuteur. Ce libraire continue tout de même à vendre les cartes postales, souvenirs de la ville d'Alger dont le prix demeure abordable. Le SMS chasse la carte de vœux Envoyer une carte de vœux à des amis, c'est un petit geste confortant et qui renforce les liens. Une belle carte écrite à la main est plus significative que l'envoi d'un SMS. C'est un souvenir que le destinataire peut garder. Toutefois, les gens ont tendance à oublier la symbolique de ces cartes. Elles sont remplacées pour la quasi-totalité des gens rencontrés par des appels téléphoniques ou par les SMS. «Je trouve que parler directement avec la personne, demander de ces nouvelles est mieux que de lui envoyer une carte. Mais je veux en bien recevoir une», a souhaité une jeune fille, rencontrée au niveau de la rue Didouche Mourad. Le seul libraire au niveau d'Alger-Centre qui continue à perpétuer ce beau métier estime que ce sont les libraires eux-mêmes qui ont tué ce commerce. «Les gens achètent mais les libraires veulent le gain rapide. Ils ne veulent pas voir leurs marchandises stockées bien qu'ils pourront la vendre l'année d'après», a assuré ce commerçant dont le magasin se situe à la rue Didouche Mourad. Dans cette boutique où se vendent toutes sortes de cartes produites par une entreprise syrienne (coquelicots, fond homogène avec motifs colorés du message «meilleurs vœux», motifs représentant la nature et d'autres symbolisant le temps et l'espace) le choix du client devient très difficile. La culture algérienne effacée Le choix et l'achat d'une carte de vœux dans un magasin sont une démarche qui témoigne de l'attention qu'on donne à son destinataire. Expédiée de sa propre région, la carte peut illustrer cette région, et de ce fait, la faire connaître aux autres. De plus, les cartes produites localement peuvent véhiculer des traits culturels propres à la culture algérienne. Mais cette éventualité est devenue presque impossible. Puisque d'une part, les entreprises ont cessé de produire sous prétexte que les gens n'achètent pas, et d'autre part, les citoyens se plaignent du fait que le produit n'est pas disponible. «Il n'y a pas de produit algérien», a confirmé le vendeur commercialisant le produit syrien. «Nous avons des points de vente dans quatre wilayas : Alger, Oran, Constantine et Ghardaïa. Mais, nous commercialisons uniquement le produit de la maison. Les cartes sont conçues d'une manière à ce qu'elles se vendent à l'échelle internationale. Et les motifs sont universels», a-t-il précisé. Jadis, l'envoi de la carte de vœux à un proche était la tradition la plus partagée dans le monde. Cette tradition jouissive se fait de plus en plus rare. Et pourtant, ces cartes qui permettent d'animer cet événement annuel ne sont pas réellement coûteuses. Si les vacances et les voyages ne sont pas donnés à tout le monde pour célébrer cette occasion, revenir aux bonnes veilles habitudes, en l'occurrence les cartes de vœux pour souhaiter une bonne année, permet de rendre les gens heureux et de leur faire oublier les soucis de la vie quotidienne. Ce petit changement pour fêter cet événement universel permet de rompre la monotonie de tous les jours. Malheureusement, cette tradition a disparu ! A l'heure où les moyens de communication sont diversifiés, les gens ont tendance à oublier les cartes de vœux traditionnelles. Souhaiter la bonne année et témoigner de ses meilleurs vœux est certainement un agréable geste qui ne manquera pas de faire plaisir à vos correspondants !

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