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«Il faut redéfinir le lien social et le vivre-ensemble»
Mohammed Harbi, historien
Publié dans El Watan le 27 - 09 - 2011

C'est à l'historien émérite Mohammed Harbi qu'échoit la tâche de l'analyse globale d'un colloque qui aura duré trois jours, dont il dira d'emblée qu'il aura décidément couvert tous les domaines des sciences sociales.
«L'analyse sociale et économique a pris une très une grande importance et on a beaucoup parlé du partage du gâteau en évoquant le problème des systèmes politiques», a dit M. Harbi. L'apport de l'historien tiendra autour de trois points à éclaircir. La problématique de la démocratie dans le monde arabe, dont il dira qu'elle n'est pas une réalité mais un langage : «Pour que la démocratie soit une pratique, il faut traquer partout le problème de la soumission en s'attaquant au problème de la culture politique.» Selon lui, les sociétés précoloniales, qui étaient extrêmement inégalitaires et où le rang comptait beaucoup, auraient engendré une philosophie basée sur des préférences où l'origine familiale et le rang comptaient énormément et donnaient des privilèges particuliers.
Cette mentalité serait toujours à l'œuvre dans les sociétés d'aujourd'hui et aurait été réintroduite dans nos systèmes politiques basés sur la cooptation dans le choix des responsables. L'autre phénomène qui participe à la prolongation du système de soumission est la domination masculine qui pèse de tout son poids sur la société et entraîne cette régression de la pensée arabo-musulmane que dénonçait déjà le philosophe Ibn Roch (Averroès) au XIIe siècle. Selon M. Harbi, si nos sociétés sont en retard par rapport aux sociétés chrétiennes, c'est parce qu'elles ne permettent pas aux femmes de jouer pleinement leur rôle. Les structures politiques sont calquées sur les structures familiales et le chef de clan ou de famille a le même rôle que le chef politique.
«Il faut revoir la problématique de la démocratie et s'en rapprocher le vite possible. Ce que nous connaissons actuellement est tout simplement une décompression autoritaire. C'est-à-dire que l'autoritarisme ne pèse plus de la même manière que par le passé. Cela est dû au fait que petit à petit, des mouvements d'opinion ont ouvert la voie à des prises de conscience», a-t-il déclaré. Pour l'historien, il faut s'attaquer au changement de mentalité de manière urgente. Il est également impératif de redéfinir le lien social et de définir de nouvelles règles de «vivre ensemble».
Le vivre ensemble signifie que l'on prend en compte la diversité des populations et des opinions et tout ce qui permet de créer cette cohésion sociale qui est mise à mal dans beaucoup de pays arabes qui ne respectent pas les langues et les cultures des minorités, comme les Kurdes et les Amazighs. Mohammed Harbi pose également les problèmes de l'égalité des sexes et de la diversité des confessions qui ne sont pas pris en compte. «Il faut réfléchir à cette diversité de confessions très vite et très sérieusement», dit-il en pointant du doigt le problème du Soudan qui a éclaté pour n'avoir pas su tenir compte de ses propres assises et des rapports entre populations et confessions.
Le conférencier soutient que lorsque nous avons voulu redéfinir le lien social, nous l'avons fait uniquement par rapport à la domination étrangère et laissé de côté un certain nombre de phénomènes. «Nous avons trop idéalisé notre passé, il faut le revisiter à travers toutes les hypothèques qu'il nous a laissées, comme le clientélisme ou le factionnalisme. Nous avons tout intérêt à redéfinir ce lien social que nous voyons dans nos sociétés se déliter et aller dans toutes les directions», a-t-il dit, en soulignant que des populations sont prises en otages dans leur propre pays et désespèrent. Le dernier point évoqué par M. Harbi est le problème des convergences. «C'est le problème des forces avec lesquelles nous devons nous allier à travers le monde pour essayer de sortir des phénomènes de dépendance que l'on cherche ici ou là à nous imposer», explique-t-il.
L'historien conclut qu'il est impératif de changer notre grille de lecture du monde car il a changé et connaît de nouvelles recompositions. Il faudrait substituer à la souveraineté de l'Etat et de la nation la souveraineté du peuple, tout en garantissant toutes les libertés individuelles et la liberté de conscience.


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