Ali Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54, crie à la fraude. Les résultas préliminaires des élections législatives du 10 mai 2012, annoncés par le ministre de l'Intérieur vendredi dernier, sont rejetés par sa formation. Intervenant lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son parti, Rebaïne a présenté aux journalistes un PV attestant les accusations qu'il avance : «A Oran, le PV de la Commission nationale de surveillance des élections a été rédigé le jour même du scrutin, alors qu'il ne devait être transmis que le lendemain, soit le 11 mai.» Sur ce PV, dont nous détenons une copie, on peut lire que les magistrats Ahmed Belabyedh, Zendaki Abderrahim et Hassen Bouabdallah, membres de la commission électorale au niveau de la cour d'Oran, «ont inscrit la date du 10 mai et pas le 11», soutient le président de Ahd 54. Ce qui pousse ce dernier à la contestation s'articule autour de la date de transmission du PV en question. Pour lui, «comment se fait-il que le PV ait été rédigé bien avant, avec des chiffres bien précis ?» Il croit fermement à «une magouille orchestrée par le régime pour falsifier les résultats des élections». Rebaïne traduit «les résultats du scrutin du 10 mai comme un deal conclu avec les puissances occidentales». Et de poursuivre : «Il faut voir ce qu'ils se partagent dans le Sud algérien.» Selon lui, «les 220 sièges gagnés par l'ex-parti unique appartiennent à Bouteflika et non au FLN». Il affirme que «les agissements du chef de l'Etat à Sétif, à la veille du scrutin, sont honteux». «Il a influencé les électeurs. Montrer son appartenance politique va à l'encontre de la Constitution», estime-t-il. Dans le même sillage, Rebaïne dit qu'«en analysant mieux les listes du FLN, il est possible de reconnaître des fils de harkis et de caïds». «Il faudrait voter une loi qui interdirait à la progéniture des traîtres d'occuper des fonctions dans l'administration et au sein de l'Assemblée», propose-t-il. Prévoyant le pire après les élections, pour le président de Ahd 54, «la confiance entre le peuple et l'Etat est définitivement rompue». «Au citoyen il ne lui reste que la rue pour protester et c'est à lui de prendre ses responsabilités», ajoutant que son parti «ne suivra pas cette option. Pourquoi occuper l'espace public alors que je ne l'ai pas fait hier ?»