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De la Belgique aux planches d'Avignon
Art Théâtral
Publié dans El Watan le 04 - 08 - 2012

Pour la première fois au Festival off d'Avignon, Fahem Abes arrivait de Belgique. Ce n'était pas pour raconter des histoires belges.
Au public conquis, il a fait découvrir ce qu'on n'ose pas imaginer, les contes coquins d'Algérie.
Avignon.
De notre envoyé spécial
A lgérien d'origine, né en Belgique, le comédien, à l'aise sur la scène du petit théâtre du Verbe fou, a raconté des histoires arrangées à sa façon, mais qui font partie du patrimoine algérien. Ces histoires un peu lestes sont véhiculées par les hommes, de leur côté, et les femmes, du leur. Elles activent l'imaginaire autour des choses de l'amour, comme en leur temps, les contes des Mille et Une Nuits ont agi sur les consciences arabes, il y a bien longtemps, jusqu'à devenir aujourd'hui une valeur sûre de la littérature internationale. Avec ces contes coquins, Fahem Abes a rempli les salles. «Je suis originaire de la région de Draâ El Mizan. Je viens d'une famille de conteurs», nous a-t-il expliqué. «Enfant, j'ai entendu beaucoup d'histoires que mon père, ma mère, mes grands-parents maternels et paternels disaient. Beaucoup de contes merveilleux, que tout le monde peut entendre et qui font partie de la culture traditionnelle.»
Ça, c'est pour le début, ensuite, une fois adulte et déjà rompu à l'art théâtral, il dit avoir fait la découverte d'un recueil de contes, d'un anthropologue allemand : «300 à 400 contes, dont des histoires coquines, racontées par les hommes. Des versions courtes sont encore véhiculées dans la région dont je suis originaire.» L'idée de faire un spectacle est née de là. «D'autres, nous indique-t-il, proviennent de récits colportés par les femmes. Elles viennent de Tiaret, elles m'ont été dites par une conteuse.»
A partir de cette matière, il a fait un travail d'écriture, de développement, de remise en forme pour que le conte passe de la veillée ou des cercles retreints, à la scène de théâtre avec une certaine réussite et même une certaine jubilation de la part des spectateurs. Pourtant, alors qu'une certaine forme de rigorisme se développe dans le monde arabo-musulman, Fahem Abes aurait-il pu avoir des réticences à monter ce spectacle ?
Lui n'y pense même pas : «Ces contes sont issus de la tradition, ils ont toujours existé et été portés. Aujourd'hui, la voix qui les porte c'est moi. Elle peut être entendue par certains et écoutée, je fais mon métier d'artiste, je raconte des histoires avec tout un chacun qui veut bien les entendre.»
D'une certaine façon, cela permet de faire réfléchir. «C'est important d'apporter des éclairages sur la culture orale qui existe et dont certains ne voient pas la richesse des traditions oubliées chez eux et qui sont appréciées de l'autre côté de la Méditerranée. C'est pour mettre en valeur ce patrimoine que je travaille.»
Pourtant, il faut convenir que le conteur est sur la corde sensible avec des récits coquins à ne pas mettre entre toutes les oreilles.
Fahem Abes est le funambule qui ne sait pas de quel côté il va tomber. Il confirme cette idée en la relativisant : «Je suis toujours sur le fil du rasoir dans mon travail. Je fais un travail de poète. Tout est dit de manière imagée, jamais dans le but d'offusquer. C'est le libre choix de chacun de venir les entendre. Mon intention est de faire un partage d'une œuvre artistique présente. Je n'ai pas d'autres ambitions que celle-là, et je me contente de dire que cela existe, je le fais partager à mes compatriotes maghrébins, et j'apporte un autre regard justement ouvert, pour les Occidentaux, leur disant, voilà, les Méditerranéens sont des êtres humains comme tout un chacun, comme vous, il n'y a aucune différence. Dire voici un spectacle nous rassemble. Nous sommes les mêmes, il vaut mieux porter l'accent sur ce qui nous rapproche que sur ce qui nous différencie.»
La mission a été parfaitement réussie à Avignon. La veille du Ramadhan, la diversité du public prouvait assez que la culture est un territoire porteur.


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