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Les journalistes tunisiens mobilisés contre le gouvernement : Les médias en ébullition
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Publié dans El Watan le 30 - 08 - 2012

La problématique des dernières nominations dans les médias publics ne s'est pas encore estompée. Deux nouvelles polémiques s'ajoutent pour embrouiller davantage le paysage médiatique tunisien.
D'abord, le mandat de dépôt décidé par la chambre d'accusation près le tribunal de Tunis contre Sami Fehri, patron de la chaîne Ettounsiya, poursuivi dans une affaire de malversations en rapport avec l'argent de la publicité, impliquant le gendre de Ben Ali, Belhassen Trabelsi, l'ex-ministre conseiller, Abdelwahab Abdallah, ainsi que plusieurs anciens responsables de la télévision tunisienne.
Ensuite, une grande polémique est engagée concernant les documents publiés par le site businessnews attestant que le ministre conseiller auprès du chef du gouvernement, chargé du Dossier politique, Lotfi Zitoun, a créé en avril 2011 une société en Grande-Bretagne, Azzaytoona Television LTD, qui serait, selon businessnews, derrière la chaîne de télévision Zitouna TV, proche du parti islamiste au pouvoir Ennahda. Lotfi Zitoun a admis l'existence de la société, en veilleuse, selon ses dires, parce que «trop pris par la chose politique», mais a nié être le bailleur de fonds de Zitouna TV. Médias et observateurs s'en sont donné à cœur joie concernant ces deux nouvelles. Qu'en est-il ?
Transparence en question
Au-delà des justifications présentées par l'administration dans l'affaire Sami Fehri, les structures de la corporation des journalistes y ont vu une tentative de faire taire une voix dissidente. Sa chaîne Ettounisiya a brillé durant le mois de Ramadhan par une émission satirique de guignols politiques qui visait particulièrement les dirigeants du pays et du parti islamiste Ennahda. «Pourquoi maintenant, alors que l'affaire traîne depuis plus de 18 mois ? Pourquoi uniquement lui, alors qu'il est supposé être juste un complice des décideurs au sein de la télévision, encore en liberté ? Pourquoi les procédures de défense n'ont-elles pas été respectées avant d'émettre ce mandat ?», s'est interrogée Sana Farhat, journaliste au Temps. Elle a précisé que «l'affaire Cactus a été traduite la semaine dernière devant la chambre d'accusation, sans qu'il n'y ait de décision d'arrestation». «Nous sommes pour la reddition des comptes de tous ceux qui ont eu des magouilles avec le régime déchu. Mais pas de justice transactionnelle», a-t-elle averti. «Il faudrait œuvrer inlassablement pour une justice indépendante du pouvoir exécutif, car de tels agissements montrent que la magistrature est encore sous les ordres», a-t-elle conclu.
Dans le même ordre d'idées, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a publié un communiqué, appelant le gouvernement à arrêter ses interventions dans le secteur des médias. Le communiqué a également appelé les journalistes d'Ettounisiya à ne pas se soumettre aux pressions et exercer leur profession en toute responsabilité pour une production médiatique pertinente.
De son côté, Reporters sans frontières (RSF) a publié un communiqué où l'association s'inquiète «des vices de procédure ayant accéléré la délivrance d'un mandat de dépôt à l'encontre de Sami Fehri et demande la tenue d'un procès équitable, sans interférence des pouvoirs».
«L'empressement de la chambre d'accusation à rendre son jugement dans un procès commencé il y a un an et demi, tout comme l'évident vice de forme sont pour le moins surprenants et nous conduisent à nous interroger sur les motivations du tribunal et des juges», a déclaré RSF. Dans une rencontre hier avec Ridha Kazdaghli, conseiller du gouvernement dans le domaine de l'information, la représentante de l'organisation à Tunis a également dénoncé «la mainmise des autorités tunisiennes sur les médias publics et le manque de transparence dans le processus de nomination de leurs responsables».
Mélange des genres
Concernant la polémique autour du ministre conseiller Lotfi Zitoun, il est utile de rappeler qu'il est, de l'avis de tous, la personnalité incontournable dans le dossier de l'assainissement des médias. Donc, de prime abord, «il y a une question de conflit d'intérêts qui se pose, s'il se confirme que M. Zitoun est partie prenante dans le secteur des médias du côté des bailleurs de fonds en plus de sa vocation politique», a souligné le journaliste Néjib Sassi, l'un des rares à préserver sa plume de l'asservissement sous la dictature du régime déchu. L'homme par qui la polémique a transité, le blogueur-homme d'affaires Ali Gargouri, ne s'est pas arrêté à la publication des documents prouvant l'appartenance de Azzaytoona Television LTD à Lotfi Zitoun. Il a poussé ses investigations sur les activités de ladite société.
Il s'avère que Azzaytoona television LTD n'est pas en veilleuse, comme l'a déclaré le ministre conseiller aux médias locaux. «L'Autorité de régulation et de concurrence de l'industrie de la communication en Grande-Bretagne a accordé une licence TV à Azzaytoona Television Limited, en juillet dernier, pour la chaîne Tunis Today TV. Elle figure en première ligne des licences accordées en juillet», a souligné M. Gargouri dans une nouvelle communication, en réaction aux propos du ministre. Il a ajouté que «Tunis Today TV appartient bien à Azzaytoona Television Limited et que son contenu est de catégorie B, c'est-à-dire la diffusion de films, séries éducatives, musique, information».
Le contact pour cette chaîne est Monjia Abidi Zitoun, épouse de Lotfi Zitoun, la dernière mise à jour du site datant du 21 août, a-t-il encore précisé.
M. Gargouri a conclu sa réaction en s'attaquant de front au ministre. «Lotfi Zitoun a donc menti sur le fait que l'entreprise n'ait aucune activité. De plus, il n'a jamais annoncé l'existence de la chaîne de son épouse durant ses interventions radiophoniques enflammées, lui qui est ministre conseiller chargé du secteur de surcroît.» «Zitoun a-t-il déclaré tous ses biens, propriétés à l'étranger, au gouvernement auquel il appartient, comme le stipule la loi ?», s'est-il interrogé. Cette polémique risque de perdurer, au bonheur de la liberté de la presse en Tunisie.


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