Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) annonce une grève d'une journée le 18 décembre, et ce, en guise de protestation contre le mutisme de leur tutelle à l'égard de leur revendication. «Aujourd'hui (hier, ndlr), c'est le troisième écrit qu'on adresse au ministère de la Santé. Après plus de 3 mois, on a rien vu venir», a regretté Lyès Mirabet, président du SNPSP, lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège de ce syndicat à Alger. M. Mirabet considère le recours à une journée de grève comme une forme de protestation symbolique. Cette journée de protestation est également un avertissement aux responsables de ce secteur afin de réagir. Le conseil national du SNPSP, qui a été tenu le 6 décembre, a décidé également d'élargir la protestation à l'intersyndicale. Dans le cadre de cette dernière, le SNPSP envisage d'organiser des sit-in. «Les négociations sont en cours», a assuré M. Mirabet. Ce dernier compte convaincre les autres syndicats de la santé publique afin d'adhérer à l'action du 18 décembre, vu que la revendication principale de tous les syndicats de la santé publique demeure la même, à savoir l'ouverture du dialogue avec leur tutelle. Le conseil national du SNPSP a décidé de garder la session ouverte pour prendre des décisions nécessaires en fonctions de la situation. Autre décision : le syndicat des praticiens compte poursuivre en justice le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Nous allons au tribunal administratif pour faire respecter le statut particulier, notamment ses articles 19 et 27», a souligné Lyès Mirabet. Les deux articles portent sur l'évolution de carrière des praticiens de la santé publique. L'article 19 permet de passer automatiquement au grade 2 après 10 ans d'expérience. L'article 27 permet de passer au grade 3, à savoir le poste de praticien en chef. Bien que le statut particulier des praticiens généralistes de la santé publique le reconnaisse, aucun praticien n'a accédé à ce grade jusque-là. Sur un autre registre, le SNPSP estime nécessaire de former les syndicalistes. Il compte également élargir cette idée à d'autres syndicats autonomes. A ce propos, M. Mirabet n'exclut pas le recours aux ONG agréées en Algérie pour la formation syndicale. Le SNPSP dénonce, à l'occasion, la dégradation de la sécurité dans les hôpitaux publics. A ce titre, les médecins et les autres personnels de la santé, qui sont constamment exposés aux dangers, notamment les agressions à l'arme blanche, exigent des mesures d'urgence. Dans le cas où l'insécurité persiste, le personnel de la santé menace d'arrêter le travail notamment les gardes. Il convient de rappeler que 70% du personnel médical est composé de femmes. Faut-il rappeler que les praticiens de la santé publique revendiquent l'amendement du statut particulier tel qu'il a été négocié et ratifié en commission mixte (ministère de la Santé et SNPSP), le 15 mars 2011.