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La loi qui décevra
Audiovisuel
Publié dans El Watan le 03 - 01 - 2014

Libéralisation de l'audiovisuel, ouverture du champ médiatique. Alors que les nouvelles chaînes privées sont régies par une autorisation provisoire, l'APN va devoir examiner le projet de loi sur l'audiovisuel cette semaine. Les enjeux sont importants, le résultat sera probablement décevant. El Watan Week-end a pris le pouls auprès des professionnels du secteur.
Le projet de loi sur l'audiovisuel, qui va réguler la création et le fonctionnement des médias audiovisuels privés, doit être examiné cette semaine par le Parlement. Le ministre de la Communication a même annoncé qu'il projetait de le faire adopter le 20 janvier prochain. Hier en fin de journée, le député Abdelghani Boudebouz, membre de la commission de la culture et de la communication, a affirmé que des pressions avaient été exercées par le ministère de la Communication pour amener la commission à revoir un amendement qui autorisait la création de chaînes généralistes (le texte du projet de loi ne prévoyait que la création de chaînes thématiques). Le ministère de la Communication a démenti hier à El Watan Week-end toute intervention sur le projet de loi. Il aura fallu deux ans à cette loi fondamentale à la liberté de communication pour voir le jour. Mais les professionnels du secteur sont dubitatifs. En guise d'ouverture aux investissements privés dans le secteur médiatique, les autorités nous proposent l'autorisation de chaînes thématiques. La moitié des membres de l'instance de contrôle, censée être indépendante et autonome, sera nommée par le président de la République. Si le vote de ce texte est nécessaire, les parlementaires doivent l'amender afin qu'il mette fin à une situation qui affaiblit la liberté d'expression.

Kamel Amarni. Syndicat des journalistes : la majorité des chaînes privées ne respectent pas la déontologie

- Qu'attendez-vous de l'examen de la loi sur l'audiovisuel par l'APN ?

Il faut mettre fin à une anomalie algérienne, celle d'avoir des chaînes de télévision de droit étranger, considérées comme des chaînes 100% algériennes. Ces chaînes sont invitées et acceptées lors d'événements officiels, alors que juridiquement, elles n'existent pas. Pour autant, le projet de loi ne prévoit pas l'ouverture du champ audiovisuel, contrairement à ce qu'on a laissé entendre. La loi n'envisage que des chaînes thématiques et prévoit qu'elles soient contrôlées par l'Etat.

- Cette situation pose-t-elle un problème pour la profession de journaliste ?

Cela pose un sérieux problème. Lorsque des journalistes sont licenciés ou qu'il y a un conflit social, le syndicat ne peut pas agir correctement car l'employeur est de droit étranger.

- Comment comprenez-vous la décision du ministre de la Communication de prolonger les accréditations accordées à ces chaînes privées ?

C'est une manière de gagner du temps pour en tirer profit à l'occasion de la présidentielle. C'est une sorte de chantage exercé sur ces chaînes. On leur demande indirectement de soutenir le candidat du pouvoir.

- Quelle est la solution, selon vous ?

Il faut créer un champ médiatique aux normes internationales. Et le plus important est d'insister sur la déontologie, car la majorité des chaînes privées créées depuis 2012 ne la respectent pas.


Mohamed Hakem. Directeur de Dzair TV : l'ENTV ne peut pas faire de l'information complète

- Qu'attendez-vous de l'examen de la loi par l'APN ?

Nous attendons d'être pris en considération. Les chaînes privées existent. Elles ont été lancées par des Algériens, elles font travailler des Algériens, elles parlent de l'actualité de l'Algérie. Il existe deux chaînes d'information et quatre autres généralistes. Or si la loi passe telle qu'elle nous a été présentée, c'est-à-dire en autorisant que des chaînes thématiques, les chaînes privées se retrouveront forcément à l'extérieur du cadre.

- Avez-vous été consulté lors de la conception de la loi ?

Une ou deux journées de débat ont été organisées par des groupes parlementaires où certains de nos confrères ont pu s'exprimer. Je pense que pour l'écriture de la loi, personne n'a demandé l'avis de qui que ce soit.

- Considérez-vous que cette loi soit nécessaire ?

Bien sûr. Nous attendons surtout le volet régulation. Lorsqu'il y a des dépassements, de la concurrence déloyale par exemple, il faut qu'une structure puisse statuer.

- Est ce que l'absence de législation vous gêne au quotidien ?

Jusqu'à présent, nous avons fait l'effort de nous adapter à ce que l'on imagine être un cahier des charges officiel, sur les questions du quota de productions nationales ou de l'utilisation des langues nationales par exemple. Ces balises-là, tout le monde s'attend à ce qu'elles soient créées.

- A 4 mois de l'élection présidentielle, comment gérez-vous les questions politiques ?

Nous nous imposons d'être ouverts à un maximum de tendances, car nous sommes une chaîne nationale. Nous n'avons pas l'expérience d'une campagne électorale, mais nous nous imposerons d'être le plus impartial possible, de donner le même temps de parole à tout le monde. Là dessus, nous nous inspirons de ce qui se fait à l'étranger.

- Pourquoi l'adoption de la loi a-t-elle tant traîné, selon vous ?

Ce qui semble gêner les responsables, c'est l'information sur les chaînes privées. Mais si on se lance dans ce métier, c'est parce que l'on pense que l'ENTV ne peut pas faire de l'information complète. Nous sommes des professionnels responsables, les autorités doivent nous faire confiance. Les télévisions privées peuvent booster la production artistique nationale. Nous sommes créateurs d'emplois.

Belkacem Mostefaoui. Sociologue des médias : les pouvoirs publics n'ont pas réellement envie de réguler le secteur

- Qu'attendez-vous de l'examen de la loi sur l'audiovisuel par l'APN ?

Il y a urgence. Nous avons deux décennies de retard. Entre-temps, la réalité de l'audiovisuel a explosé. Les chaînes de télévision se sont diversifiées, les supports également. Grâce au satellite mais aussi à Internet, la production audiovisuelle est beaucoup plus importante aujourd'hui. Or les règles de régulation sont indispensables.

- Quelles règles devrait poser ce projet de loi, selon vous ?

Si l'on se base sur les expériences des pays qui ont réussi le développement de l'audiovisuel, les règles de régulation doivent se baser sur deux principes. D'abord, il est indispensable que l'Etat finance un service public libre, de qualité et autonome vis-à-vis du pouvoir. Ces chaînes de télévision publiques, comme la BBC au Royaume-Uni ou la Rai en Italie, sont des biens de la nation. Le deuxième pilier que devrait poser la loi est la création d'un secteur privé de l'audiovisuel. Il faut autoriser les investissements privés dans le secteur audiovisuel, tout en obligeant les médias privés à respecter des règles. Car si l'audiovisuel est une industrie, elle produit des valeurs comme la culture, la civilisation. Il faut protéger ces valeurs pour permettre le développement de l'opinion publique, du pluralisme politique par exemple.

- Considérez-vous que l'absence de règles n'a pas protégé ces valeurs jusqu'à aujourd'hui ?

Nous voyons déjà de nombreuses dérives alors que les premières chaînes de télévision privées n'ont pas deux ans d'existence, comme des enquêtes qui stigmatisent certaines personnes sans respecter les règles élémentaires du journalisme, telles que la diversification des sources ou le recoupement des informations, ou encore comme lorsque sur certains plateaux de télévision, d'anciens généraux se permettent de diffamer des personnalités de la Révolution. Ces dérives sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus graves. Elles menacent la liberté de communication. Mais j'ai le sentiment que les pouvoirs publics n'ont pas réellement envie de réguler le secteur. Lorsque le ministre de la Communication déclare que les accréditations des chaînes privées seront prolongées jusqu'à l'installation d'un organe de régulation dont on ne sait encore rien, ce n'est qu'un chèque en blanc pour ceux qui dépassent les limites.


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