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«Le prochain gouvernement n'a pas le droit de se tromper»
Abdelhak lamiri. economiste et PDG de l'Insim
Publié dans El Watan le 09 - 01 - 2014

Dans cette interview, Abdelhak Lamiri, expert en économie, revient sur les grands axes abordés dans son dernier livre intitulé La décennie de la dernière chance. Deux scénarios sont possibles à ses yeux, voir une Algérie chavirer soit vers la déchéance, soit vers l'émergence, à la condition qu'une cure de fond soit administrée aux maux dont souffre actuellement l'économie algérienne.
-Vous semblez sonner à nouveau le tocsin dans votre dernier ouvrage quant à la gravité de la situation dans laquelle s'empêtre l'économie algérienne. Disposons-nous réellement d'une décennie de dernière chance à même de redresser un tant soit peu le navire économique du pays ?
En effet, le marché de l'énergie sur lequel repose toute notre économie –70% du budget et 97% des recettes générées par l'exportation des hydrocarbures – est confronté à une parfaite incertitude dans les années à venir. Nous sommes confrontés de ce fait à deux dangers ; le premier concerne les quantités d'hydrocarbures produites et qui tendent de plus en plus vers la baisse, tandis que le second vient de l'évolution vers la hausse, soit de 14 à 20% annuellement, de la demande interne des hydrocarbures. Face à cette situation, nous ne sommes point sûrs d'être capables d'augmenter la production pour satisfaire ces besoins croissants. Si nous aurons une dépression sur les marchés de l'énergie dans les sept ou huit prochaines années, une option très valable eu égard aux prévisions des experts et aux nouvelles technologies qui arrivent, nous allons droit vers la déchéance, si l'économie nationale ne se restructure pas et si la création d'entreprises dans les domaines classiques et/ou dans de nouveaux domaines venait à manquer. Nous risquons par la même de très graves séquelles économiques et sociales ; un chômage qui peut monter à 40% ; des déficits dans tous les secteurs économiques et sociaux. Nous avons encore des ressources et un peu de temps pour pouvoir reprendre le dessus, diversifier l'économie, créer beaucoup d'entreprises efficaces dans tous les domaines. A contrario, si on ne décide pas de faire le nécessaire dans les plus brefs délais possibles, comme d'ailleurs ce qui a été fait par plusieurs pays, à l'image de l'Indonésie et la Malaisie qui ont réussi en dix ans à créer une économie productive nationale, on ira droit vers la déchéance et on aura de graves problèmes économiques.
-C'est un constat que nous remettons au goût du jour depuis au moins 10 années. Les modèles économiques sur lesquels ont porté les choix du passé ont-ils montré leur inefficience ?
J'ai expliqué il y a dix ans, voire quinze ans de cela, lorsqu'on a commencé à s'orienter vers un développement par les infrastructures, inspiré par ce qu'on appelle la théorie keynésienne qu'on a cru être le bon modèle, que ce choix n'était pas le bon pour le cas Algérie. Le problème est simple, nous avons des entreprises qui ne savent pas gérer, nous avons des administrations qui ne savent pas administrer, un système qui ne sait pas fonctionner, de la corruption, etc. Nous avons dégagé d'importantes ressources parallèlement au surgissement et à l'évolution de ces maux, il aurait fallu investir dans la qualification et la restructuration de ces entreprises avant que l'on procède à la distribution de ces richesses à leur profit.
Il faut reconnaître que nous ne disposons pas de ressources humaines qualifiées pour la gestion de telles sommes et leur canalisation vers le bon usage. Des 500 milliards de dollars que nous avons injectés dans les infrastructures, on aurait pu dégager au moins 100 milliards de dollars pour la qualification des ressources humaines, des entreprises et des administrations. Le résultat est là : nous avons injecté environ 300 milliards dans les entreprises et les administrations en charge de la réalisation des infrastructures, dont 120 milliards étaient consacrés à l'acquisition des équipements, le reste s'est évaporé dans les «restes à réaliser», dans les pots-de-vin, les malfaçons, etc. Quinze ans plus tard, nous sommes toujours au point de départ.
-Quelle serait la cure appropriée, selon vous, aux maux actuels qui risquent de plonger le pays dans la déchéance que vous évoquez dans votre ouvrage ?
Nous avons besoin de restructurer efficacement nos administrations et nos entreprises, de moderniser le management, d'améliorer les qualifications humaines. Si j'ai un moteur qui ne fonctionne pas dans un véhicule, faut-il l'arranger d'abord et le réparer ou bien faut-il continuer à injecter davantage d'essence et d'huile dans ce moteur défectueux ? Telle est la caricature qui est appropriée au cas Algérie. La réponse étant d'investir d'abord dans la réparation de ce moteur. Alors que nous avons tenté pendant une quinzaine d'années à faire l'inverse. Nous avons actuellement 720 000 entreprises, alors que le pays a besoin de créer au moins 1,5 million d'entreprises efficaces et qualifiées. Tel est l'un des enjeux principaux auquel est confronté le pays.
Il y a trente années de cela, l'Inde, qui a les pires infrastructures au monde, avait mis en marche un plan de relance économique qui consistait à mettre de l'argent pour le développement et la mise à niveau de ses universités. Trente années plus tard, le pays commence à récolter les fruits de son plan de relance et avance avec une moyenne de 7% de croissance annuellement. Le pays exporte aujourd'hui pour des centaines de milliards de produits et services. La Chine avait fait de même en créant environ 2000 instituts et écoles supérieures appelés à accompagner son développement économique. La Chine s'était investie également dans la décentralisation de son développement économique et le répartir sur ses différentes provinces et régions. Pour l'Algérie, il nous faut une institution-cerveau plutôt que d'avoir trente cervelles. Aucun pays ne s'est développé par une multitude de cervelles qui, chacune, réfléchit un plan spécifique dans son petit coin. Aucun pays ne s'est non plus développé avec des cerveaux sous-développés. Tel est l'autre enjeu pour l'Algérie. Il nous faut une industrie du savoir et du management.
-La volonté politique ne risque-t-elle pas de faire défaut encore une fois, tant que la rente ne s'estompe pas ?
Tout le problème est là. Le prochain gouvernement n'a pas le droit de se tromper et doit s'armer impérativement de cette volonté politique qui a fait défaut jusqu'ici. Il faut être courageux pour faire ces choix et rompre avec les politiques du passé. Si cette volonté venait à manquer à nouveau, il est possible que dans cinq ou six ans, on aille vers des catastrophes de grande ampleur.


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