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Taourirt Ighil (Béjaïa) : Timensiwt, hospitalité et fraternité à Cheurfa
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Publié dans El Watan le 07 - 09 - 2014

2000 visiteurs? 3000 ? Personne ne veut oser un chiffre, ça grouille partout, aux fontaines publiques, à la mosquée et ses alentours, dans les ruelles étroites et pierreuses du village.
Samedi 16 août. Il fait un temps doux et printanier. Le village Cheurfa, dans la commune de Taourirt-Ighil, s'est paré de ses plus beaux atours. Il tient pour la troisième fois, depuis 1975, Timensiwt, un évènement religieux, culturel, touristique, sportif et social. C'est un moment fondamental de la vie de la communauté. Tôt le matin, le village commence à accueillir les grappes humaines venues des villages et des communes limitrophes et même de l'extérieur de la wilaya.
Les jeunes affectés à la réception portant tricot estampillé Cheurfa, large sourire aux lèvres, se plient en quatre pour orienter et répondre aux questions des visiteurs. Ces derniers s'interrogent sur les sites à visiter, la qualité de l'eau, les toilettes pour les ablutions, et surtout sur le programme de la journée. «Il y a des conférences, un récital poétique, des compétitions sportives, des concours de dessin et de gastronomie, des ballades vers les sites importants du village, des expositions-ventes d'articles d'art traditionnel et de produits du terroir et bien sûr la dégustation d'un couscous de partage à partir de midi», leur répond-on succinctement en les orientant vers les lieux où ils veulent se rendre.
A 10 heures, le village est déjà bondé de monde. 2000 visiteurs ? 3000 ? Personne ne veut oser un chiffre, ça grouille partout, aux fontaines publiques, à la mosquée et ses alentours, dans les ruelles étroites et pierreuses du village. La route principale fourmille d'une foule bigarrée. Femmes, hommes, enfants circulaient, portables et appareils photos en main, dans un brouhaha indescriptible. On marche paisiblement, on discute gaîment. Ici, on se sent visiblement en famille. Il ne viendra à l'esprit de personne de venir perturber une telle rencontre. Les enfants sont laissés en liberté, courir dans tous les sens en lançant des cris de joie.
Les stands d'exposition -vente de poteries, bijoux, robes kabyles…- dressés sous l'ombrage d'oliviers centenaires, où près des sources d'eau, sont enveloppés par une foule de curieux.Certains s'offrent quelques articles de leur choix en souvenir de leur ziyara dans ces lieux. Les véhicules qui arrivent par intermittence déversent leurs passagers et vont se garer dans de vastes champs transformés pour l'occasion en parking.
Des enfants font la queue pour une balade à cheval. Des serveurs distribuent thé et café aux visiteurs. De la mosquée s'élève la voix grave du conférencier qui parle de fraternité, d'amour du prochain et de l'entraide sociale. Les candidats pour les compétitions sportives et le concours de dessin, sous la direction de certains rejoignent les lieux de leur concurrence. La fête bat son plein !
A la découverte du village
Selon la version qui circule dans la région, Cheurfa de Tizi Tegyar est un village fondé par un marabout, un Idrisside précisément, aux alentours du 16e siècle. Situé en contrebas, du CW 34, à 7 kilomètres du chef-lieu de commune, comptant quelque 300 âmes, le village est renommé notamment par ses sources d'eau abondante.
Napalmisé à trois reprises, nous dit-on, durant la guerre de libération, Cheurfa garde encore les traces de ses bombardements qui ont jeté sur les chemins pénibles de l'exode beaucoup de ses fils. «Vous savez, notre village était très peuplé avant la guerre, il était même très fréquenté pour ses Talebs et ses Khouans, mais après son pilonnage et sa destruction par l'armée française, beaucoup de ses enfants l'ont quitté pour s'installer qui à El-Kseur, qui à Alger et ailleurs. Timensiwt est organisée justement pour battre le rappel de tous les fils du village où qu'ils se trouvent» raconte l'un des villageois.
Aujourd'hui, des maisons aux allures modernes côtoient quelques maisons de pierre en ruines, témoins d'un passé encore vivace. Les invités de Timensiwt n'ont d'ailleurs, d'yeux que pour ces vestiges et d'autres ouvrages anciens. Les fontaines publiques bâties du temps de la colonisation (Tala Ouguelmim, Tinqicht, Taâwint), les mausolées de Cheikh Améziane et de Sidi Touati, l'ancienne maison kabyle des Ath Cheikh, une huilerie traditionnelle et une pierre portant des inscriptions romaines, sont d'ailleurs les lieux de prédilection des visiteurs. On y prend des photos souvenirs et l'on harcèle les guides de questions. Tout un chacun veut savoir davantage sur ce village hospitalier.
Couscous et waâda
A Midi, c'est le début du repas de partage. Des bœufs et des moutons ont été sacrifiés la veille pour ce grand jour. C'est le rush dans et devant les deux cours de la mosquée réservées séparément l'une pour les hommes, l'autre pour les femmes. Même si tout a été prévu pour recevoir un nombre important de visiteurs, c'est parfois la bousculade, pour accéder au lieu où se prend le déjeuner. Les plus patients attendent leur tour, en profitant de l'exposition de photos, de coupures de journaux, glorifiant le combat identitaire, Matoub Lounès et quelques enfants du village qui se sont distingués particulièrement dans la boxe et les beaux-arts.
A la fin du déjeuner, on peut accéder directement à l'enceinte de la mosquée. C'est le lieu réservé pour les offrandes, waâda, devant un cercle de Cheikhs qui comblent les donateurs de vœux solennels.
On peut aussi y assister à la danse religieuse exécutée par quelques fidèles, qui balancent leur corps, à l'exemple des disciples de Sidi Abdelkader Al Jilani, au rythme de chants religieux. Chacun, hommes, femmes et même des enfants, tenait à faire des dons qui devraient servir selon les organisateurs aux différents aménagements de la mosquée et de ses extensions. La procession d'hommes et de femmes patientant pour partager ce repas de la baraka n'a cessé qu'à partir de 15 heures et demie.
Peu à peu le village commence à se dégarnir de ses visiteurs. Certains, avant de quitter les lieux, font provision de quelques litres d'eau à la source d'Ath Braham, réputée pour son efficacité contre les calculs rénaux.
Les organisateurs, dont certains n'ont pas dormi depuis plus de 48 heures, sont unanimes à dire que malgré la fatigue, le manque de sommeil, cette manifestation qu'ils ont tenu sous le slogan «Patrimoine et tourisme, facteurs de développement local» leur a procuré un immense bonheur.


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