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La Turquie au milieu du gué
Le parti d'Erdogan majoritaire aux élections législatives
Publié dans El Watan le 23 - 07 - 2007

Peu de monde sur les trottoirs et une timide circulation automobile. Ankara a l'aspect d'une ville morte et morne. En cette matinée du 22 juillet, jour des élections législatives anticipées, la capitale de la Turquie semble être très calme.
Ankara (Turquie). De notre envoyé spécial
Les bars et autres dépôts d'alcool sont fermés, les restaurants quasiment vides et la plupart des magasins ont gardé le rideau baissé. La vente d'alcool est interdite pendant l'ouverture des bureaux de vote. Soit de 8h à 18h. Si la ville paraît vide, les centres de vote connaissent plutôt une grande affluence dès la première heure. Malgré cela, on ne trouve pas de regroupements à l'extérieur. Dès qu'ils votent, ils repartent. « Beaucoup de Turcs préfèrent accomplir leur devoir tôt le matin pour pouvoir ensuite vaquer à leurs occupations ou simplement se reposer à la maison », indique un responsable d'un bureau de vote dans le quartier de Bestekar, l'un des plus chic de la ville. Derrière le portail du centre de vote de Bestekar, deux policiers, talk-walkie à la main et assis sur des chaises, discutent d'un air tendu. Aux environs de 9h (heure locale, 7h GMT), une file d'électeurs commence à se constituer devant les bureaux de vote.
« C'est mon choix, je l'assume »
Les gens semblent être sereins. Telle est l'impression que nous livre un jeune, rencontré sur place. Sac en bandoulière et cheveux hérissés, Erbal sort du bureau de vote tout joyeux. La raison ? Il vient de voter pour la première fois. « Je viens de donner ma voix à celui que j'estime bon et rassurant par rapport à l'avenir de mon pays », lâche ce jeune de 21 ans, refusant cependant de divulguer le parti pour lequel il a donné sa voix. S'il se montre enthousiaste, il reste qu'au fond de lui il a peur pour la Turquie. « Je ne sais pas ce qui va se passer après ces élections. J'ai peur qu'on revienne encore une fois à l'instabilité. » A lui seul, Erbal illustre l'incertitude qui plane sur la République d'Atatürk. Le même climat règne dans d'autres bureaux de vote. L'ambiance est plutôt tiède. Parce qu'ils jugent cruciales ces élections pour l'avenir de la Turquie, les gens tiennent à accomplir leur devoir électoral dans la sérénité. « Le choix est déjà fait. J'ai tranché le jour de l'annonce de ces élections (anticipées). J'ai donné ma voix à AKP, car en peu de temps il a réussi à sortir le pays de sa crise économique », fait remarquer Celik, 31 ans, économiste de formation avant d'ajouter : « C'est mon choix et je l'assume. » Pour lui, Erdogan est « l'homme qu'il faut pour la Turquie ». « Depuis qu'il est au pouvoir, il a prouvé qu'il est compétent, ramenant ainsi tous les indicateurs macroéconomiques au vert. La croissance économique est de 7% et le pouvoir d'achat s'est nettement amélioré. Que veut-on d'autre ? Moi, je juge sur les faits », soutient-il, estimant qu'il est temps d'en finir avec cette situation qui fait que les institutions élues au suffrage universel demeurent placées sous la tutelle d'instances non élues comme l'armée. Comme Celik, beaucoup d'autres Turcs, que ce soit à Ankara ou à Istanbul, se déclarent satisfaits des résultats des cinq années de règne d'AKP et souhaitent qu'il revienne en force au pouvoir pour terminer son travail. Mais la tendance n'est pas générale.
L'aventure des nationalistes
Si le parti d'Erdogan se déclare sûr de remporter haut la main ces élections – au point où ce dernier déclare que si les résultats obtenus ne lui permettent pas de gouverner seul, il quittera la politique –, les défenseurs de la laïcité turque, à savoir le CHP (social-démocrate) et le MHP (extrême droite), semblent bien convaincre nombre d'électeurs quant à la justesse de leur cause. Ainsi, certains votants avouent haut et fort avoir donné leur voix soit au CHP (crédité par les sondages de près de 20%) soit au MHP qui monte en force depuis l'éclatement de la crise entre l'armée et l'AKP, au printemps dernier. « Si AKP gagne, il n'hésitera pas à instaurer un Etat théocratique. En plus, depuis qu'il est au pouvoir, il a vendu plusieurs sociétés turques, dont certaines sont stratégiques, à des étrangers », dénonce Özdemir, pour lequel ces élections sont une question de « souveraineté nationale ». Le même ton a été adopté, samedi, par Hürriyet (liberté), libéral indépendant, qui avait accusé Erdogan d'avoir « vendu tout le pays » aux puissances étrangères. « Ceux qui ne veulent pas l'islamisation du système éducatif doivent nécessairement voter pour le CHP. J'en fais partie », s'exprime Mutlu, militant de l'extrême droite. Pour lui, Erdogan est non seulement un islamiste, mais aussi « au service » de l'Occident. Certains Turcs se demandent cependant ce que deviendra le pays si les pronostics sont confirmés par le verdict des urnes, à savoir la victoire d'AKP avec une majorité qui lui permettra de présenter le candidat qu'il veut au poste de président de la République. L'armée a menacé durant la campagne électorale d'intervenir dans le cas où AKP – majoritaire au Parlement – présenterait la candidature de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, élu au premier tour de l'élection présidentielle d'avril dernier, annulée en mai sous la pression de l'institution militaire. Le dénouement de la crise risque d'être « reporté » jusqu'à la désignation des candidats à la prochaine élection présidentielle. M. Erdogan a néanmoins promis lors de la campagne électorale d'opter pour un candidat de consensus.


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