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Hitchcock : une histoire sans fin
Publié dans El Watan le 06 - 03 - 2008


Il est sans doute réducteur de ne voir en Alfred Hitchcock que le maître absolu du suspense. Au-delà de cette évidence, il convient de s'attacher à la charpente esthétique qui sous-tend sa démarche. Il y a chez ce cinéaste une exigence artistique qui confine à la minutie tant il possède la science du détail qui forme du sens. Chacun se souvient comment il a su incorporer de tels détails en apparence anodins dans la dramaturgie de ses récits, comme avec la séquence de la douche dans Psychose, les gants aux doigts percés dans Marnie, les ciseaux dans Le crime était presque parfait ou le légendaire travelling sur le sac de voyage dans Marnie. Dans Le faux coupable, un de ses films méconnus, Alfred Hitchcock pousse cette symbolique du détail à son paroxysme en montrant un couloir que traverse Henry Fonda encadré par deux policiers. Toute la logique du récit est dans un tel encadrement annonciateur du drame. Il y aurait ainsi lieu de dresser un véritable inventaire des objets parsemés par Alfred Hitchcock tout le long de son oeuvre, à commencer par Les 39 marches, l'un de ses premiers films dont le titre est plus que révélateur de l'attachement du cinéaste aux indices matériels qui lui ont toujours permis d'articuler ses histoires autour d'éléments concrets de la vie quotidienne auxquels il associe des développements tragiques. Au nombre de ces films figure La mort aux trousses, exercice de haute voltige esthétique dans lequel Roger Thornhill (Cary Grant) est confronté à l'indicible. Dans La mort aux trousses que vient de diffuser Arte, le spectaculaire ne réside pas seulement dans la poursuite du héros par un avion qui fonce sur lui en piqué, mais dans la représentation d'objets usuels, comme l'appareil à raser, miniaturisés pour suggérer le rétrécissement de perspective dans lequel se trouve le personnage. Alfred Hitchcock se révèle en fait dans la répétitivité de ses films et leur portée philosophique sur le rapport aux individus et au monde. Autant que cinéaste, Alfred Hitchcock est le peintre de ce monde sur lequel il pose un regard acéré et sans complaisance. C'est presque significativement qu'apparaît cette dimension de son personnage dans La maison du Dr Edwards dans lequel il requiert la collaboration de Salvador Dali pour mieux exprimer la pulsion artistique qui porte son récit. L'un des plans d'anthologie de ce film est la juxtaposition de la nappe blanche griffée par une fourchette et la neige percée en lignes parallèles par des skis. C'est un sommet de la conception du montage parallèle dans lequel Hitchcock apporte la clé nécessaire pour entrer dans son film et la complexité de l'histoire racontée. Alfred Hitchcock n'a jamais pour autant raconté la même histoire. La récurrence est identifiée chez lui au recours systématique qu'il faisait des actrices blondes, recours que nombre de lectures critiques ont situé dans l'ordre de l'idée fixe qui éclaire la personnalité même du cinéaste. Alfred Hitchcock était un immense directeur d'acteurs, mais aussi et surtout d'actrices auxquelles il ne consentait aucune concession. De Grace Kelly à Tipi Hedren en passant par Ingrid Bergman, Kim Novak, Janet Leigh et Eva-Marie Saint, Hitchcock a constamment filmé ses héroïnes en laissant planer sur elles l'ambiguïté de savoir si les épreuves qu'elles subissaient étaient une punition ou une performance. La question peut se poser de savoir aussi quelle est la part du spirituel dans la suggestion que ne cesse de faire Hitchcock de ce qui ressemble à un péché originel expié par des héroïnes auxquelles il fait endurer tant et tant de supplices. L'un de ses films références est à cet égard Les Oiseaux dans lequel son héroïne est cernée par une conjonction d'événements irrationnels mais non moins violents qui trouvent leur source autant dans un acte supposé que dans la féminité du personnage. En faisant mourir atrocement l'héroïne de Psychose, après avoir décrit le forfait qu'elle a commis en volant de l'argent, cela amène à la compréhension du récit autant que celui qui le raconte. Il faut toujours se demander, avec le film d'Hitchcock, s'il s'agit de détestation ou d'amour, l'un et l'autre pouvant signifier la même chose.

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