Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, a indiqué, hier, que le crédit alloué aux jeunes investisseurs à partir du fonds de la zakat est remboursable. « C'est un fonds public qui doit être au profit de tous les jeunes porteurs de projets. Ce n'est pas un bien, un wakf qui doit être géré de façon à ce que les prochaines générations en profitent », a tenu à préciser le ministre lors d'un séminaire international de deux jours sur « la fructification du fonds de la zakat et la méthode de sa concrétisation dans le monde islamique ». Pour ce faire, le ministère compte créer une société financière indépendante pour gérer cet argent d'une manière moderne et rationnelle afin de pérenniser le système. Dans cette optique, le département de Ghlamallah compte profiter des expériences des pays arabes pour moderniser le fonds. « Depuis son lancement il y a six ans, le fonds de la zakat a généré beaucoup d'argent. Il a besoin de nouvelles techniques pour sa gestion. Il y a aussi l'aspect religieux qui définit l'existence, le rôle et l'avantage de ce fonds », explique le ministre. Côté expérience arabe, le Dr Abelkarim Guendouz, de l'université du roi Fayçal de d'Arabie Saoudite, a indiqué que le fonds de la zakat est destiné aux démunis sans aucun remboursement. Il a précisé que dans son pays, la zakat se fait sous forme d'impôts. « Chaque citoyen, commerçant ou travailleur saoudien, doit la verser sur le compte des affaires sociales qui collecte ce fonds pour ensuite le distribuer aux pauvres », précise-t-il. En Arabie Saoudite, il y a aussi une autre forme de zakat qui se fait à partir des denrées alimentaires telles que les céréales. L'expérience du Soudan en matière de gestion de la zakat est presque similaire à celle pratiquée en Algérie : l'argent va aux démunis et pour la création d'emplois au profit des jeunes qui bénéficient de l'achat de bus pour pouvoir travailler et engager des employés. Au Soudan, il existe plusieurs fonds de la zakat gérés indépendamment l'un de l'autre. Selon le Dr Abdelkrim Youssef El-Kafi, de l'université Sinar du Soudan, le fonds de la zakat destiné aux couples démunis est estimé chaque année à plus de 600 000 euros.