Ils étaient une centaine de travailleurs du CTC-centre, venus de plusieurs wilayas, à observer jeudi dernier un rassemblement devant la direction générale de leur filiale à Alger. Surpris par la manière dont été appliqué la nouvelle grille des salaires, les contestataires ont fait part de leur colère. Les augmentations constatées dans les fiches de paie de juillet ont été la goutte qui a fait déborder le vase. Elles ont été jugées insignifiantes et honteuses. Engageant une action de protestation spontanée, les travailleurs du CTC-Centre dénoncent les disparités et les écarts constatés au niveau de la nomenclature des postes et des grilles des salaires par rapport à leurs confrères dépendant des cinq CTC. « Notre administration n'a pas appliqué les résolutions du bureau d'étude CETIC. Sur le plan salaire nous sommes au bas d'échelle. Notre salaire de base est beaucoup plus inférieur à celui des travailleurs des autres filiales », a lancé un des représentants du collectif des travailleurs, venu de Tizi Ouzou. Pour appuyer ses dires, il a indiqué à titre d'exemple que le salaire de base d'un ingénieur en génie civil débutant au niveau du CTC Chlef est de 26.000 DA alors qu'au niveau du CTC-Centre ce seuil ne dépasse pas les 18.000 DA. Un autre ajoute : « nous ne comprenons pas le fait que nos salaires soient inférieurs aux autres alors qu'il y a eu une uniformisation de la grille de salaire pour l'ensemble des filiales du CTC ». Le plan de carrière est inexistant, déplore une travailleuse au niveau d'un laboratoire. « Au CTC-Centre, tous les travailleurs ont été mis à l'échelon zéro alors que dans les autres filiales des évolutions de carrière sont systématique, elles se font chaque deux ans ». Elle insiste sur le reclassement des travailleurs et l'élaboration d'un plan de carrière ainsi que sur « l'uniformisation effective de la grille des salaire à l'échelle du groupe ». Le collectif des travailleurs a également soulevé le problème des transpostions ainsi que des transferts. Samir est parmi ceux qui ont fait l'objet d'un transfert obligatoire du CTC-Est vers le CTC-Centre. « Même si j'assure les mêmes tâches, mon salaire de base a été revu à la baisse passant de 30.000 DA à 26.000 DA et même mon statut a changé d'ingénieur chef de projet à un ingénieur contrôleur », note-il. Lamia est dans la même situation. Chef de section recouvrement à Tizi-Ouzou, elle a vue son salaire de base dévaluer de prés de 10.000 DA. Dans la foulée, le collectif s'est insurgé également contre « les attitudes d'intimidation de l'administration » soulignant que les membres du syndicat ont été mis en congé d'office. Le collectif des travailleurs a demandé à ce que le PDG vienne écouter leurs doléances. Une demande que M. Oukaci a refusé. « J'ai demandé à ce que le collectif désigne des représentants pour les recevoir. Ils n'ont pas accepté et ont insisté à ce que ça soit moi qui aille les voir, donc j'ai dit niet. Quoique je reste ouvert est disponible au dialogue et à la concertation », affirme-t-il.