L'Espagne vient de rallumer les feux de l'été, avec en prime un trophée mondial ramené d'Afrique du Sud. Une symbolique qui tient d'un passé où il faisait moins bon vivre son identité. Dans le pays de Pablo Picasso, les gens de Guernica peuvent se reposer tranquillement, à Pamplona les taureaux seront lâchés pour honorer la Furia roja avec un peu plus de chance que l'hymne national soit cette fois décrié. Aux Cortes, on s'apprête à une réconciliation autour du texte louant la grandeur de l'Espagne. C'est grâce au but de Iniesta que la bandera s'est remise à flotter. C'est l'Espagne toute entière qui retrouve la joie après tant d'années de berne. Même que la famille royale s'est prêtée à cette rage de vaincre pour faire la fiesta. Dans cette euphorie andalouse, le flamenco avait retenti dans l'Andalousie. L'Auberge espagnole retrouve sa joie dans l'allégresse et les castagnettes. Ce grand événement footballistique a réuni la grande familia. Andalous, Castillans, Catalans et … Basques ont tous donné du coup de pied au ballon pour faire la grande marmite autour d'une paella géante. En bons Méditerranéens, ils se sont empressés de rentrer à la Casa pour le défilé et la rencontre avec El Pueblo qui le leur rend bien. Ça sera la grande corrida, même Bizet en serait jaloux pour revoir encore une fois Carmen arpenter la Calla del Independancia. Ils sont tous prêts pour faire rejaillir la joie qu'ils croyaient éteinte. Dans cette fièvre espagnole, le football demeure roi puisque qu'il vient d'un seul coup de patte disperser les malentendus, les querelles d'un passé qui s'affiche dans le silence d'un hymne sans voix. Ils l'auront quand même compris, les Espagnols après tant d'années d'attente et d'espoir sont montés au podium. Dans le tréfonds de leur culture, il y a comme un air d'Abdil El Chico, celui par qui sonna la Reconquista. Ils auront quand même cette fibre à faire valoir pour revisiter l'Alhambra et chanter en cœur Viva Espania .