Photo : Fouad S. Nul n'est prophète dans son pays. Cet adage a été vérifié par Abdelghani Chekkar, à ses dépens. Et pour cause : il a mis au point un dispositif anti-fuite gaz domestique, mais attend qu'une entreprise de l'envergure de Sonelgaz ou autre pour fabriquer et utiliser ses nouvelles techniques. Selon l'inventeur, cette technologie est la seule, au monde, à faire la distinction entre une consommation du gaz et une fuite de gaz. Un pays européen qu'il ne veut pas citer lui a proposé, pourtant un financement, mais il a décliné l'offre pour des raisons personnelles. Abdelghani n'est pas à sa première «découverte». Il a déjà mis au point la pompe d'odorisation du gaz naturel, un régulateur détenteur gaz et (04) dispositifs anti givrage des lignes de régulation et poste gaz. M. Chekkar qui capitalise 27 années d'expérience dans le domaine de la dynamique des fluides avec la «Sonelgaz» a pris sa retraite anticipée pour se consacrer à la mise au point de ses inventions. A son palmarès : la médaille d'or en 2008, décernée par l'Institut National de la Propriété Intellectuelle (INAPI) pour son invention de l'anti-fuite gaz domestique. En 2009, il a été honoré par la Sonelgaz en lui octroyant la médaille d'honneur pour avoir présenté l'étude «Stop fuite gaz au congrès mondial du gaz au Venezuela. En 2010, il a obtenu la médaille de reconnaissance par Sonelgaz après avoir reçu le 17 octobre dernier le prix européen au salon de l'invention à Jonquière en France. Tous les projets de M. Chekkar attendent d'être pris en charge par une institution algérienne. La patience et l'espoir nourrissent l'attente du chercheur inventeur. Il ne désespère pas. Peut-être qu'un jour ses inventions seront une première dans le monde, lui qui croit dur comme fer que le Stop fuite gaz ne fera plus de victimes. Le Centre de Recherche et de Développement de l'Electricité et du Gaz (CREDEG), chapeauté par le ministère de l'Energie lui a demandé de fournir un dossier. C'est chose faite le 18 avril passé, et Abdelghani attend les résultats pour l'homologation et pourquoi pas l'exploitation de ce système. L'autre espoir vient du programme du président de la République concernant l'extension du réseau du gaz dont la couverture est passé de 21 à 53% au point qu'on ne parle plus de gaz de ville, mais de gaz tout court. «Ce programme va de pair avec mon projet anti fuite gaz puisque cela concerne la sécurité», a-t-il expliqué. Il ajoutera que «le gaz naturel restera l'énergie primaire pour les 200 ans à venir». Pour cela, Abdelghani souhaite devenir un acteur de l'innovation et de l'industrie gazière en prenant en charge le côté régulation, maintenance, exploitation et sécurité. Travaillant dans son balcon d'un mètre carré, il ne baisse pas les bras pour autant. Il active dans l'Organisation Nationale des Innovateurs (ONI), nouvellement créée, espérant un nouveau langage avec les décideurs qui permettent aux compétences algériennes de s'affirmer ici dans leur pays pour être reconnues d'une part, et de passer d'autre part, à l'exploitation des ressources humaines. Ces dernières sont plus importantes que les ressources naturelles aux yeux de Abdelghani Chekkar.