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Au cœur de la Basse Kabylie Aïn Legradj : La grandeur humaine face aux aléas de la vie
Publié dans Horizons le 17 - 07 - 2011

La région de Beni Gheboula, appelée communément Aârch Ighbouliyène, est vaste. Elle le décline en long et en large. Le territoire immense de la commune de Aïn Legradj, au nord de la wilaya de Sétif, composé de 17 villages et de multiples hameaux dispersés sur les massifs montagneux de la Basse Kabylie, offre au regard un décor pittoresque fait de verdure, d'oliviers abondants, de maisons basses en pierre mais aussi des minarets de mosquées. Comme pour évoquer des attaches encore vivaces aux valeurs ancestrales ancrées par les oulémas de la région de Beni Ourtilane dont le père spirituel est Cheikh Fodil El Ouartilani. Les agglomérations rattachées au chef-lieu de la commune de Aïn Legradj sont agencées en forme de fer à cheval formant ainsi des côtes, à l'exemple des villages d'Akhrib ou encore d'Iri N'lkaf. Ce sont des chemins tortueux et accidentés qui mènent à ces agglomérations où semblent habiter des âmes inertes. Mais ce sont ces âmes vivantes qui constituent la richesse de ces étendues montagneuses de Aïn Legradj.
COMME LA CIGALE ET LA FOURMI
L‘adage dit bien que l'«Aghbouli est matinal, travaille sans cesse ses terres, s'occupe jalousement de ses bêtes, il est sage quand il traite des affaires, il est débrouillard et très économe dans ses dépenses, la religion ne manque pas d'occuper son esprit». L'eau y est abondante, elle coule des fontaines et des sources, d'où le nom de la commune principale de Aïn Legradj. Autrefois, on travaillait minutieusement les vergers et on cultivait toutes sortes de fruits et de légumes, de quoi suffire toutes les saisons de l'année et emmagasiner une bonne partie de la récolte pour la consommer pendant les périodes difficiles. On s'arrangeait aussi pour qu'il y ait au moins un membre de la famille émigré en France ou travailleur à Alger pour aider financièrement la famille pendant que les autres restent pour s'occuper des champs et veiller sur la famille. Durant la guerre de Libération, symbole de sacrifices et de martyrs, la région était renommée en matière de fabrication d'armes et de «baroud» et de source d'approvisionnement de la résistance armée. L'histoire retient aussi que tous les habitants ont subi les atrocités du colonialisme, beaucoup sont morts criblés de balles, ou suite à des maladies incurables ou encore de famine. Le centre de concentration de Bourdime érigé par l'armée coloniale marque encore les atrocités de la guerre dans la région.
Il n'y a rien de plus émouvant que de voir toute une famille quitter le village à bord d'un camion. Au lendemain de l'Indépendance, les facteurs de regroupement social et de fixation des populations ne sont guère favorables. L'isolement, le chômage, la pauvreté et la détérioration de la qualité de la vie ont concouru au départ de bon nombre d'habitants en France. L'on raconte qu' on se souvient bien des pires moments de séparation quand le malheureux père prend sa mallette pour aller travailler loin et ne revenir qu'après plusieurs années. Il allait sans dire mot, laissant derrière lui, une famille triste et la mère livrée à la solitude même entourée de ses petits, en sanglots. Mais en attendant patiemment des années le retour du mari. Car le retour est inéluctable, tôt ou tard.
Sadia se souvient de ces moments de séparatio : «Je n'ai jamais vu mon père pleurer», dit-elle. Mais elle est convaincue que le père kabyle, par pudeur, dissimule ses larmes. «Je suis persuadé qu'il n'a jamais manqué de pleurer à chaque fois qu'il se préparait à nous quitter pour chercher aghrome (le pain) en France
Le phénomène de dépeuplement des villages a persisté durant plusieurs années au vu de la dégradation des conditions de vie des habitants. Ce sont les pires moments vécus par les villageois à la vue du départ des siens. Il n'y a rien de plus émouvant que de voir toute une famille quitter le village à bord d'un camion, témoigne un habitant de Akhrib. «Les hommes ont les larmes aux yeux quand, tard dans la nuit, ils emballent leurs meubles et leurs effets sur la benne d'un camion, pour se préparer à quitter le village le lendemain, à l'aube, et ne plus revenir. C'est comme si le jour de leur enterrement est arrivé», raconte-t-on.
DES RETRAITES DE L'EMIGRATION SERVENT TOUJOURS LES LEURS PAR LEUR PENSION
Akhrib est un village d'un peu plus de 400 habitants, touché de plein fouet par le phénomène de dépeuplement de la région, à l'instar de tous les villages de la commune qui n'en compte que 7.000 habitants. Sur la place publique se côtoient enfants, jeunes, adultes et ceux du troisième âge, qui, pour leur majorité, sont des retraités de retour d'émigration mais qui ne manquent pas de servir les leurs par le biai s de leur pension. Ils contribuent aux actions caritatives collectives des habitants. La réalisation du projet de connexion en eau potable du village grâce aux dons des villageois en 2009 en est un exemple frappant de défi, de bravoure et d'espoir. Le message qui transparaît de cette action est clair, car il renvoie à un sentiment inégalable, celui du rapport qu'entretient l'homme avec la terre et ses valeurs ancestrales. Désormais, les villageois n'iront plus s'approvisionner à la fontaine publique, car l'eau coulera dans les robinets de tous les foyers. Le comité des sages a appelé à inscrire d'autres réalisations grâce à la stratégie collective destinée à faire face au phénomène de dépeuplement de la région.
En fait, l'école d'Akhrib ne dispose même pas d'une cour à même d'accueillir les élèves ni d'un abri à même de les protéger des intempéries, le CEM d'Ighbouliène d'un peu plus de 500 élèves ne profite pas des commodités de l'établissement de l'enseignement moyen car transformé à partir d'une école primaire en 1995 afin de répondre aux besoins des 17 villages. Le centre de santé, «déserté» par les médecins, est géré par un seul infirmier. Alors que dans le domaine de la jeunesse et des sports, aucun terrain de sports n'a été prévu dans la région, ni une maison de jeunes pour animer des activités culturelles et récréatives pour occuper tous ces jeunes.
Cependant, l'appauvrissement de la région est perceptible au vu du degré de la situation de l'investissement dans la région.
Car si la création de richesse et d'emploi est réduite à néant, ceci n'explique en rien la faiblesse des potentialités naturelles et humaines de la région. La redynamisation de la culture de l'olivier, de l'apiculture et la mise en place d'une industrie du tourisme se prêtent largement aux programmes d'investissement. Aussi, la production laitière se présente comme un créneau porteur, car favorisée par la richesse de la nature dans le domaine de l'élevage de la chèvre, ce qui encouragerait le développement d'une industrie laitière et fromagère performante dans la région des montagnes.


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