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Une ville, une histoire
Le fauteuil
Publié dans Info Soir le 27 - 03 - 2013

Lien - Lorsqu'on parle d'Oran et quelle que soit, en général, la manière dont on en parle, on lui associe aussitôt, comme si elle traînait des casseroles derrière ses jupons, les noms de Blaoui El-Houari et Ahmed Wahby.
Contrairement à Blaoui El-Houari, troubadour de Médina El-Djedida où il est né et où il a gratté les cordes de sa première guitare avant de faire exploser l'audimat de la Radio nationale en 1964 avec son fameux Asmaâ, Asmaâ, Wahby n'a pas vu le jour à Oran, mais dans un paquebot à vapeur entre Marseille et les lointaines côtes de notre pays. Après avoir tâté du cross-country où il raflera quelques médailles, Ahmed, alors âgé de vingt ans, se tournera carrément vers la musique où le génie du professeur Mohamed Abdelwaheb faisait sonner, à partir du Caire, les trompettes de la résurrection culturelle.
En hommage à ce monument consacré du cinquième art, Ahmed adoptera pour la scène le nom de Wahby. Il chantera l'amour, El-Hamri, la joie des humbles, la tragédie du tremblement de terre d'Orléanville (aujourd'hui Chlef), le baroud des cavaliers de Tefraoui, la noblesse des chevaux arabes et l'honneur des fusils. Il sera de toutes les fêtes, de toutes les peines. On se l'arrache dans presque tous les foyers avant que les posters ne fassent leur apparition dans les chambres de célibataires. La maison d'édition Pathé Marconi obtient l'exclusivité de ses productions. C'est la gloire. Et puis, un jour, à l'appel du FLN, il rejoindra clandestinement la Tunisie où il formera, pour le compte du Front, la troupe artistique de la Révolution.
Qu'il chante de sa voix suave, au timbre cristallin, à Pékin ou à Zagreb, qu'il serre la main à Josip Broz Tito en Yougoslavie ou au Président Nasser en Egypte, Ahmed Wahby, qui fait un tabac sur tous les tréteaux de Bandoeng, n'a qu'une seule hâte : retrouver Oran, ses amis d'enfance, son public, la gouaille d'une ville qui l'a porté aux nues. Au lendemain de l'indépendance, c'est chose faite. Il renoue avec le fil rompu par la Guerre de Libération. Malheureusement pour le jeune moudjahid il est adroitement mis à l'écart par les nouveaux maîtres de la cité auxquels il fait apparemment de l'ombre.
Il ne subsistera que grâce à des petits cachets de cabarets où il côtoiera les femmes les plus interlopes de la nuit. Ulcéré et le cœur gros, il émigrera en terre marocaine.
Mais au bout de quelques années et malgré les rancœurs qu'il ne cessera de ressasser, il reviendra à Oran où, cette fois, la chance lui sourit.
Les contrats avec la radio et la télévision se multiplient, les tournées triomphales aussi. La ville semble avoir fait la paix au-delà des malentendus, avec l'un de ses plus importants porte-voix.
Mais cette paix ne sera que de courte durée. La montée du raï et des chebs aux dents acérées sur le marché de la chanson, jetèrent le maître dans la trappe de l'oubli. On l'écoute à peine, c'est déjà un vieux souvenir, une relique du passé. La nouvelle génération encense une nouvelle vague de mélomanes, qui caresse ses fantasmes, ses réveils secrets et ses instincts. Wahby se retirera au fond de la Corniche, chez lui, où il souffre d'une atroce paralysie.
Il réclamera au même titre que n'importe quel citoyen, une chaise roulante aux autorités sanitaires de sa circonscription.
Cela lui sera refusé. Il en pleurera en direct à la télévision... Ce qui touchera profondément le Président Chadli Bendjedid qui décidera alors de lui offrir cette chaise et de le faire soigner à Aïn Naâdja d'abord, puis en France. Dégoûté par tant d'ingratitude d'une ville à qui il a donné sa jeunesse et son talent, Wahby demandera sur son lit de mort d'être enterré à Alger, au cimetière de Sidi Yacoub... loin, très loin, très très loin d'Oran.


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