Résumé de la 6e partie n Dans cette atmosphère fiévreuse, l'Office britannique de recherches géologiques envoie une nouvelle spécialiste rejoindre l'équipe qui surveille le volcan. La volcanologue Sou Loveline. Une aiguille émerge à présent du dôme de lave, devenu extrêmement instable. Le magma se rapproche des lèvres du cratère. Les scientifiques installent leurs instruments de mesures et de contrôles sur les versants. Ils leur permettront de détecter le moindre changement de forme ou gonflement du volcan. Quand la pression provoquée par la remontée du magma augmente, le dôme de lave se dilate. Puis, il se contracte quand celle-ci diminue. L'équipe sait qu'une déflation du dôme peut être le signe avant-coureur d'une coulée pyroclastique. Vers le milieu de l'année 1997, les chercheurs qui ont installé un observatoire permanent au nord du volcan, notent que l'intervalle entre les cycles de variations diminuent. Passant de 20h à 8 ou 12h. A l'évidence, l'activité de la Soufrière Hills va bientôt atteindre son paroxysme. Le 25 juin, à 3 heures du matin, les sismographes de l'observatoire sont pris de frénésie. John Lya et son fils se sont proposés pour faire partie de l'équipe de nuit. «J'ai filmé, les instruments cette nuit-là. Ils enregistraient un séisme hybride toutes les 50 secondes. Et j'ai dit à mon fils, la montagne va avoir un bébé. Ce sont les douleurs de l'accouchement.» Une nouvelle injection du magma remonte rapidement des entrailles du volcan. Ce qui exerce une pression énorme sur le dôme de lave. A mesure que cette pression augmente, les injections finissent par déstabiliser le dôme. A 7 heures du matin, les sismographes enregistrent toujours l'activité du dôme, mais de mauvaises conditions météo, notamment le brouillard, empêchent d'apercevoir le volcan. Les scientifiques entreprennent de le surveiller de plus près par la voie des airs. La station de radio locale, prévient les insulaires de l'imminence du danger. «Toutes les personnes dans la zone d'exclusion, évacuation immédiate», annonce la radio. Delya Pondé et les siens font partie de ces agriculteurs qui se sont hâtés de retourner cultiver leur terre dans la zone d'exclusion. Mais Delya laisse sa radio dans la camionnette. Et le brouillard lui dissimule la montagne juste en surplomb. Elle ignore totalement que le volcan est sur le point d'exploser. «Le ciel était clair. Et soudain, le brouillard est revenu. On voyait l'hélicoptère au-dessus de nous, mais pas la montagne», raconte-t-elle. A suivre L. Aït Saïd