Rencontre n Dans son roman, Abdelkader Ouchen fait référence à son vécu, à des expériences personnelles, le tout travaillé par une écriture fictionnelle. C'est dans une ambiance conviviale que Abdelkader Ouchen a présenté, hier, à la librairie Chaïb Dzaïr, «Jour d'avant», un roman paru aux éditions Anep. Figure de la gauche algérienne, un homme de convictions idéologiques, d'engagement, Abdelkader Ouchen a d'abord tenu à préciser que son livre est une autofiction, c'est-à-dire, a-t-il expliqué, «je mêle des faits réels à de la fiction». Autrement dit, l'auteur y fait référence à son vécu, à des expériences personnelles, le tout travaillé par une écriture fictionnelle, qui fait appel à un imaginaire créatif. S'exprimant sur son livre, Abdelkader Ouchen a, ensuite, répondu à la question de savoir la raison pour laquelle il a écrit le roman, qu'il s'agissait d'un devoir de mémoire. «J'essaie d'apporter un témoignage d'une époque pour faire connaître l'Algérie profonde», a-t-il dit, et de poursuivre : «Ce livre reflète une période exaltante de l'Algérie.» Le roman évoque une génération, l'engagement de jeunes révolutionnaires, des militants qui, par conviction et pour l'émancipation de la société algérienne, se sont engagés dans la Révolution agraire, c'est l'histoire «de jeunes militants qui ont accompagné cette politique visant à réformer la politique agricole et à affranchir les paysans du système féodal. «A l'époque, nous allions dans les campagnes, à la rencontre des paysans pour changer les mentalités», s'est-il souvenu. Car Abdelkader Ouchen, lorsqu'il était jeune, communiste de conviction, avait embrassé cette cause. Il raconte cette partie de sa vie à travers Rafik, le personnage principal du roman, il retrace son parcours, il décrit l'engagement de ce jeune militant à la faveur de la Révolution agraire et «participer à l'Histoire», à l'édification d'un nouveau modèle social. «J'évoque dans ce roman mon parcours, mon existence, je parle de mes convictions, de mon idéal», a-t-il confié. Et en dépit du temps passé, le bouleversement sociopolitique, les chamboulements historiques, Abdelkader Ouchen a dit : «Je reste campé dans mes convictions, dans mon engagement». Et à travers ce roman, «je rends hommage aux communistes algériens oubliés, ignorés, marginalisés», a dit celui qui, en déclarant qu'il écrit «sans tabou, d'un point de vue sociologique», a fait savoir qu'il faut «associer les militants algériens d'origine européenne qui ont contribué, voire aidé à l'indépendance de l'Algérie», et ce, pour l'écriture d'une histoire commune et honnête.