Gâchis n Ils sont plus de 30 000 scientifiques algériens de haut niveau à faire leurs preuves sous d'autres cieux. «Nombre d'entre eux espèrent mettre leurs compétences au service du pays mais avant, ils disent chercher des interlocuteurs valables», affirmait hier, Mostafa Khiati, président de la Forem au Forum d'El-Moudjahid, en prélude de la Conférence nationale des compétences algériennes établies à l'étranger devant se dérouler du 16 au 18 avril prochain à Alger. L'idée mère étant de valoriser un «gisement», jusque-là, inutile pour le pays mais dans lequel puisent à satiété les firmes étrangères pour réaliser chaque jour davantage une valeur ajoutée supplémentaire. Exemple de ce gâchis, «Un Algérien spécialiste dans les cellules souches et établi en Arizona (Etats-Unis), a voulu un jour se mettre au service de son pays. Il a passé des semaines et des mois pour pouvoir entrer en contact avec des interlocuteurs valables. En vain. Plus tard, Israël lui a promis monts et merveilles pour qu'il mette ses connaissances au service de ses laboratoires», regrette M. Khiati qui n'exclut pas que d'autres cerveaux expatriés soient aujourd'hui courtisés par des centres de recherches israéliens et d'autres pays encore. Ainsi donc, le fait d'instituer une interface entre la diaspora scientifique algérienne et les décideurs nationaux permettra, selon le principal conférencier, «d'activer les mécanismes pouvant permettre à la diaspora de s'impliquer efficacement dans le processus du développement». Tout en rappelant les tentatives ayant eu lieu durant les années 90 notamment, pour réunir à Alger les compétences qui font leurs preuves sous d'autres cieux, M Khiati dira que, cette fois-ci, l'idée est de faire entendre la voix de ces enfants de l‘Algérie qui veulent mettre leurs compétences et leur savoir-faire au service de tous les secteurs confondus, public et privé. Le «gisement» est estimé aujourd‘hui à quelque 30 000 chercheurs algériens, établis essentiellement en France, en Grande-Bretagne et en Amérique. Et pour que l'économie algérienne, dans ses différentes ramifications, puisse bénéficier de cet inestimable atout, un «net working», sorte de réseau Internet à travers lequel circulent les informations scientifiques, comme cela se fait dans les pays industrialisés, est suggéré par M. Boudjellal, un chercheur algérien spécialisé dans l'industrie pharmaceutique et établi depuis seize ans en Grande-Bretagne. «Ce que nous espérons en fait, c'est de pouvoir réunir une somme d'informations et de connaissances éparses de nos différents chercheurs par le biais de nouvelles technologies tout en ayant, en plus, une sorte de banque de données de tout ce dont les entreprises algériennes auront besoin. Je pense essentiellement aux politiques de management, de gestion, d'optimisation des gains et d'autres domaines porteurs encore», a-t-il expliqué. L'autre but recherché par la tenue de cette conférence nationale, selon M Boudjellal qui confirme «l'existence de 10 000 chercheurs algériens dans les laboratoires américains», est d'arriver à «tisser des liens étroits avec des interlocuteurs algériens, qu'ils soient du secteur public ou du secteur privé et ce en impliquant davantage les représentations diplomatiques».