Souffrances n Après l'attentat de Jérusalem, les habitants de Gaza, déjà confrontés à des raids israéliens depuis dix jours, attendent avec fatalisme les représailles de l'armée israélienne. Au milieu des tirs d'armes automatiques, les rues de Gaza ont vu, jeudi dernier, des centaines de Palestiniens tenant à bout de bras des drapeaux du Hamas et du Jihad islamique, manifester leur joie en scandant des slogans à la gloire de la résistance. Plus loin sur un trottoir, deux hommes armés du Hamas ne décolèrent pas : "La communauté internationale et même des pays arabes ont condamné cette attaque à Jérusalem, alors qu'ils ont tardé pour nos 130 morts de la semaine dernière. Et même Mahmoud Abbas, le président palestinien, s'élève contre cette opération !", proteste l'un d'eux. "Nous ne faisons que nous défendre face aux attaques quotidiennes des Israéliens", poursuit-il. "Eux tuent nos enfants et on devrait rester là sans réagir ? Nous n'avons pas peur, contrairement à eux, et sommes prêts à mourir pour défendre notre terre." L'attentat de Jérusalem a coûté la vie à huit élèves d'un séminaire talmudique mitraillés par un Palestinien. Après les prières du vendredi, les fidèles sortent de la mosquée Abou-Hassera sous un ciel bleu azur. "Regardez comment on vit, pas de courant, pas de réels soins de santé et pas d'économie. Alors, la vengeance des Israéliens n'est qu'une routine pour nous", lance un commerçant de 50 ans. Plus de 130 Palestiniens, des membres de Hamas, mais aussi des femmes et des enfants, ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 27 février dans des raids israéliens. Un blocus israélien, qui a entraîné une sérieuse dégradation de la situation humanitaire, est en vigueur depuis 17 janvier. Sous une tente improvisée en restaurant, Moukhtar, 70 ans, est assis sur le rebord d'une table devant ses six fils. "A force de vivre dans la peur en permanence, j'ai fini par être rassasié", assure-t-il, en arrangeant son keffieh blanc sur le haut de sa tête avec un anneau noir. L'un de ses fils, Rami, se lève de sa chaise : les Palestiniens aiment la France de Chirac, mais entendre Sarkozy dénoncer l'attentat de Jérusalem sans avoir fait la même chose pour nos centaines de morts en quatre jours, c'est fou. Nous sommes seuls face à nos problèmes et tout le monde se lave les mains de notre quotidien." "On veut seulement vivre avec dignité et ne pas attendre que les Israéliens nous ouvrent de temps en temps la frontière pour laisser entrer un peu de nourriture", dit Rami. Shimon Peres : «Aucun pays n'a aidé Israël autant que la France» l Le président israélien Shimon Peres a estimé, dans une interview au Figaro publiée ce samedi matin, qu'aucun pays n'a aidé Israël autant que la France, et que les relations actuelles avec Paris ne «pourraient être meilleures». «Je ne connais aucun autre pays qui ait autant aidé Israël que la France», a déclaré Shimon Peres qui effectue une visite d'Etat à Paris à partir de lundi prochain. «Cette visite résume 60 années de l'histoire d'Israël, durant lesquelles la France a joué un rôle extrêmement important. Je suis venu lui dire merci», a t-il ajouté. «Pendant l'Occupation, la France a sauvé beaucoup de juifs. Et ensuite, lors de la naissance d'Israël, la France a joué un rôle majeur. Grâce à elle, nous avons pu acquérir des armes pour défendre nos vies», a poursuivi Peres. Interrogé sur les relations entre Israël et la France depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, le président israélien a déclaré qu'«elles ne pourraient être meilleures. Nicolas Sarkozy a renouvelé l'Alliance atlantique en renouant avec les Etats-Unis et a donné un nouvel élan aux relations avec Israël», a-t-il noté.