"Constat" Le métier tant apprécié naguère a perdu depuis quelques années toutes ses lettres de noblesse. Traités de tous les noms, les chauffeurs de taxi font partie de cette frange de la société honnie et vilipendée. Une frange clouée chaque instant au pilori quand il s?agit d?évoquer le transport urbain à Alger, pour ne parler que d?une ville victime depuis des années d?un expansionnisme terrifiant. Posez la question à n?importe quel usager et il vous dira : «Ces hommes-là font leur propre loi.» A leur encontre, un tas de griefs : jumelage imposé, tarifs excessivement élevés, manque de respect envers les clients et autant d?autres désagréments causés maladroitement à des femmes et hommes qui savent désormais que les taxis ne sont plus un luxe, ni même un moyen de locomotion adéquat. Les «hors-la-loi», pourtant eux aussi concernés par les vicissitudes de la vie, imposent leur diktat dès l?instant où le client ouvre la portière. C?est le début d?un calvaire, de surcroît payant, et qui fait perdre la boule à des Algériens contraints, dès lors, de prendre leur mal en patience. Loin des normes requises pour un métier qui a perdu depuis des années toutes ses lettres de noblesse, quelques chauffeurs, connus pour faire partie d?un «microcosme» pas tout à fait comme les autres, ne se gênent pas pour mener la vie dure aux citoyens. Mais les cris de ces derniers n?ont pas eu d?écho. A la pompeuse phrase : «Le client est roi» succède : «Le chauffeur est roi» sous le regard hagard et indifférent des autorités.