Réalité n Les temps ont bien changé pour nos médecins. Ils sont, de plus en plus, rares à participer aux séminaires et aux stages de formation continue. Lors du 9e forum sur la formation continue des médecins généralistes, le professeur Merad Boudia a présenté les résultats de son enquête portant sur le profil socioéconomique et culturel des médecins généralistes. Cette étude est menée auprès d'un échantillon de 128 hommes et 44 femmes médecins, exerçant dans les secteurs public et privé. Ils sont tous abonnés à la revue médico-pharmaceutique (RMP), organisatrice de cette rencontre nationale. Leur moyenne d'âge est de 55 ans et 75% d'entre eux sont mariés. Les jeunes médecins ne sont pas vraiment représentés dans cet échantillon du fait que, selon le chercheur, ils n'ont pas affiché leur disponibilité à répondre et remplir les questionnaires qui leur ont été distribués. Bien que les résultats de cette étude ne puissent pas être généralisés du moment que la population choisie dans cet échantillon est loin d'être représentative de toute la profession, ils sont, en revanche, importants et riches en enseignements. L'étude a relevé plusieurs points essentiels et importants qui ont trait aux médecins généralistes, mais aussi à leur situation socio-économique qui influe généralement sur leur rendement professionnel. Concernant justement le volet professionnel, l'enquête a révélé que 55% des médecins généralistes interrogés ne font pas de gardes, 25% assurent la garde une fois par mois, 12% font deux gardes par mois et 8% seulement l'assurent plus de deux fois par mois. Pour l'équipement informatique, 87% de ces médecins déclarent qu'ils en disposent chez eux, mais ils sont seulement 25% à indiquer qu'ils ont un micro-ordinateurs dans leurs cabinets. En chercheur averti, M. Merad affirme qu'il s'attendait à ce chiffre. Plus étonnant encore, 90% des médecins concernés par cette enquête ne se connectent pas au réseau Internet sur leur lieu du travail. Le chercheur a indiqué dans son exposé que même parmi ceux qui disposent d'Internet chez eux, certains ne l'exploitent pas du tout pour les besoins de leur travail. S'agissant du volet socioprofessionnel, 35% seulement des médecins généralistes activant dans des structures sanitaires privées et étatiques, ont répondu qu'«ils entretenaient des bonnes relations avec l'administration». Pour leur rémunération, la même enquête a démontré que «seuls 10 % ont jugé qu'elle est bonne». Ceux-ci sont, généralement, des chefs de service et ceux qui exercent des fonctions importantes au sein des établissements sanitaires. 30% considèrent que leur salaire est moyen, 25% le trouvent insuffisant et 25% jugent leur rémunération très insuffisante.