Dans sa Muqqadima (Prolégomènes), Ibn Khaldoun écrit que l'arithmomancie (appelée h'isâb al-nîm ou calcul du nîm) était courante à son époque et que lorsque deux souverains se faisaient la guerre, les devins l'utilisaient pour déterminer celui qui serait victorieux. «On additionne les valeurs numériques des lettres dont se compose le nom de chaque roi. L'addition faite, on retranche neuf de chaque somme autant de fois qu'il faut afin d'avoir deux restes inférieurs à neuf. On compare ces restes ; si l'un est plus fort que l'autre et que tous les deux soient des nombres pairs ou des nombres impairs, le roi dont le nom aura fourni le reste le plus faible, obtiendra la victoire. Si l'un des restes est un nombre pair et l'autre un nombre impair, le roi dont le nom aura fourni le reste le plus fort, sera le vainqueur. Si les deux restes sont égaux, et qu'ils sont des nombres pairs, le roi qui est attaqué, remportera la victoire ; si les restes sont égaux et impairs, le roi qui attaque, triomphera.» On compliquait parfois la prédiction en prenant des versets coraniques dont on jugeait le sens proche des situations que l'on voulait évaluer. On décomposait alors chaque verset en lettres et on établissait leurs valeurs numériques.