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Louisette Ighilahriz, une leçon de tolérance
Pour mémoire nous reproduisons un article paru en 2002
Publié dans La Tribune le 04 - 12 - 2013

Les premières révélations sur la guerre et ses atrocités effroyables ainsi que les aveux de militaires français en guise de repentance constituent la première victoire de Louisette et de tous les militants de la vérité Il y a une succession de témoignages, d'ouvrages et de films documentaires depuis le récit de Louisette Ighilahriz sur les pires tortures qu'elle a subies durant trois mois en 1957, publiés dans le Monde en juin 2000. Cette ancienne militante de la cause nationale venait de rompre un silence long de plus d'une quarantaine d'années comme pour rappeler le nécessaire travail de mémoire. Depuis, les langues se sont déliées pour avouer l'horreur, l'indicible, l'effroyable. La torture, le viol, les exécutions sommaires font partie des exactions de l'armée française. Un voile est levé sur la face cachée de la guerre et de son amère réalité qui tiraille des consciences. Un fort sentiment de culpabilité qui ne quitte pas les soldats de l'armée française. Pour eux, contrairement au tortionnaire Aussaresses, qui fait de l'apologie du crime sa raison d'être, il faut mettre un terme au long cauchemar et cela ne peut commencer que par un acte de repentance.
Pour en arriver là, il aura fallu que des femmes et des hommes, à l'image de Louisette Ighilahriz, mènent un long combat inlassablement et sans répit dans leur quête résolue de la vérité et contre la loi du silence. Les premières révélations sur la guerre et ses atrocités effroyables ainsi que les aveux de militaires français en guise de repentance constituent la première victoire de Louisette et de tous les militants de la vérité.
«Ces sept années de guerre ont été des années atroces, des années noires, des années innommables. Nous, les survivants, nous voulons que la vérité éclate», affirme-t-elle comme pour expliquer et donner un sens à son action. Et comme pour s'excuser, elle ajoutera qu'elle aurait aimé donner une autre image de la vie mais pas celle qu'elle a subie et vécue dans sa chair. Elle reste convaincue que des militaires de la trempe d'Aussaresses, le tortionnaire qui affirme fièrement : «Je ne me repens pas» doivent être poursuivis. «Je combattrai ce genre de personnages parce que ce sont nos enfants, Algériens et Français, qui vont payer les idées criminelles de ce genre de type», avant d'ajouter : «Nos enfants aspirent à un peu de soleil, au sourire et n'ont pas à écouter des propos aussi scandaleux et criminels.»
Le parcours singulier de Louisette Ighilahriz se confond avec l'histoire de la révolution algérienne. Elle n'avait que 20 ans lorsqu'elle a été capturée lors d'une embuscade par l'armée française le 28 septembre 1957. Le cauchemar, pour elle, commence avec d'interminables séances de torture et ce, durant trois mois. Ses tortionnaires ont commis le pire mais aussi «la pire des souffrances et des humiliations», a-t-elle confié dans le documentaire «Le viol, le dernier tabou de la guerre d'Algérie» diffusé récemment dans Envoyé spécial par France 2. Occasion pour elle d'évoquer, avec déférence, le commandant Richaud, le médecin qui l'a sauvée et transférée en prison pour la soustraire à ses bourreaux. La France, elle veut la voir à travers l'image de Richaud le médecin, pas le militaire. Un hymne à l'humanisme, au respect de l'autre. Après l'indépendance, elle reprend ses études en médecine en souvenir, dit-elle, du commandant Richaud, avant de bifurquer vers la psychologie et de travailler avec le professeur Mahfoud Boucebci, l'éminent psychiatre assassiné en 1993. La douleur est là, persistante, mais par respect au serment donné à sa mère, qui lui avait demandé de le garder en secret, Louisette Ighilahriz ne se libère pas en livrant le dernier tabou de la guerre d'Algérie. Il aura fallu qu'elle attende la mort de ses parents. Depuis, ses récits font la une des journaux français et ont choqué l'opinion. Son terrible témoignage ne pouvait rester sans suite. La vérité éclate. C'est le symbole de sa victoire. «J'obtiens la justice par la vérité», affirme celle qui, dans une magnifique séquence dans «Le viol, le dernier tabou», prendra la main d'un ancien militaire de l'armée française qui a eu le courage de reconnaître la pratique systématique de la torture, comme pour lui pardonner et l'aider à surmonter l'épreuve de l'angoissant passé. Elle vient, par ce beau geste, d'administrer à la France une magistrale leçon de tolérance.
In La Tribune, 07 mars 2002
Le tortionnaire Aussaresses est mort
Le tortionnaire Paul Aussaresses, défenseur et acteur assumé de la torture pendant la révolution de Novembre, est mort à l'âge de 95 ans, a annoncé, hier mercredi, une association de parachutistes français dont il était membre. Le tortionnaire avait clairement et à plusieurs reprises assumé son comportement durant la Guerre d'Algérie. Il est accusé d'être à l'origine de l'assassinat de nombreux martyrs algériens, dont Larbi Ben M'hidi. Il reconnaissait, en 2000, avoir procédé à des exécutions sommaires en Algérie. Interrogé sur sa participation à des exécutions sommaires, Aussaresses avait avoué avoir pris part à ces crimes en déclarant : «Oui. J'en ai exécuté 24.» Personne de ce côté de la Méditerranée n'oubliera ses crimes et la violence de la colonisation pendant 132 années. Le tortionnaire Aussaresses n'était, à l'instar de Bigeard et consorts, que l'exécutant d'une politique menée par les gouvernements français successifs.


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