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L'accueil, l'autre souffrance pour les patients
Annaba
Publié dans La Tribune le 03 - 12 - 2014


Mohamed Rahmani
La planification n'ayant pas pris en compte l'accroissement rapide de la population, du fait d'une démographie non maîtrisée malgré les
dispositifs mis en place, et les migrations internes ont fait que les structures de santé existantes s'avèrent insuffisantes pour satisfaire une demande de services en perpétuelle augmentation. Il faut dire que l'affluence dans les établissements de santé, Epsp et EPH, est difficile à gérer avec des moyens qui sont restés les mêmes et qui normalement étaient destinés à une population bien moins nombreuse que celle habitant la wilaya ou celle venue des localités voisines, et parfois lointaines, car étant dépourvues d'équipements.
Dans les hôpitaux d'Annaba le déficit en lits est flagrant et des patients attendent dans les couloirs qu'on veuille bien s'occuper d'eux. Le personnel, débordé et ne pouvant gérer tant de malades, se dérobe ou adopte des comportements indignes de la profession censée apporter aide et assistance à des personnes qui souffrent et qui attendent une prise en charge médicale qui les aiderait à être soulagées et à se sentir mieux. À l'accueil, si on peut encore l'appeler ainsi, tant on est loin voire à l'opposé de ce concept, il n'y a pratiquement personne excepté les agents de sécurité qui dirigent les citoyens selon la demande exprimée. Là on passe plus d'une heure. «Le médecin n'est pas encore arrivé», «c'est l'heure de la relève», «le médecin est sorti, il va revenir dans un petit quart d'heure», quart d'heure qui se prolonge évidemment jusqu'à 60 minutes. C'est quelques-unes des «formules d'accueil» que servent les agents de sécurité aux malades. Les patients s'impatientent et puis arrive le médecin qui fait entrer deux ou trois malades en même temps, donnant l'impression qu'il se débarrasse d'une corvée et qu'il veut en finir rapidement. Certains parmi les patients refusent la consultation groupée car estimant, à raison, que leur maladie est personnelle et que seul le médecin doit savoir ce qu'ils ont. Un droit que leur dénie le médecin qui, pourtant, est tenu par le serment d'Hippocrate. Nous avons assisté nous-mêmes à une scène pour le moins insolite qui a eu lieu aux urgences de nuit du CHU Ibn-Rochd. Dans la salle de consultations où deux médecins officiaient, il y avait au moins quatre malades, dont une femme qui se tordait de douleur. Un des médecins a demandé à ce qu'on la mette sur la table de consultation devant tout le monde, ce qui est inadmissible. Le respect de la personne humaine, malade de surcroît, est un devoir et une obligation pour celui qui est censé alléger ses souffrances. Cela n'a pas été le cas et les malades, de guerre lasse, se
soumettent à ce comportement sachant qu'ils n'ont pas où aller ni à qui s'adresser ou se plaindre.
«Si on ne connaît pas quelqu'un ici, nous dit un patient à l'hôpital d'El Hadjar, on est sûr de poireauter toute la journée sans pouvoir passer. On vous dit que l'infirmier affecté à la salle de soins est occupé alors qu'il est absent. On vous affirme que la radio est en panne alors qu'elle est fonctionnelle et on fait passer les proches et les amis. On vous assure que le traumatologue ou le chirurgien sont en salle d'opération pour pratiquer une intervention, mais en réalité ces derniers sont dans leurs bureaux. Bref, l'hôpital est devenu une sorte de propriété privée dont profitent pleinement
certains alors que normalement c'est un établissement public. Vous me parlez d'accueil dans ces conditions, quel accueil !? Ici c'est selon votre rang social, vos relations et votre fric, sinon vous êtes sûr de mourir bien avant de voir un médecin.»
Un technicien de la santé nous confiera que la situation empire de jour en jour du fait de négligences des personnels et de pratiques indignes de membres de la
profession. «Les appareils existent et sont mis à notre disposition pour les exploiter au profit des malades qui pour des analyses de sang qui pour une radio ou encore pour un scanner. Le problème est que la plupart des manipulateurs ne sont pas bien formés, en plus du fait qu'il n'y a pas d'entretien et donc il y a des pannes fréquentes qui pénalisent les malades. Il faut dire aussi que certains travaillent comme rabatteurs pour les cliniques privées, orientant ainsi des patients vers ces établissements qui, il faut le signaler, n'y vont pas de main morte. Pourtant, il s'agit de payer les mêmes examens qui normalement sont faits ici à Ibn-Rochd», déplore-t-il. Pour l'accueil, il nous rapportera qu'au niveau d'un des services pour la NFS (numération formule sanguine), un examen fréquemment demandé par les médecins, c'est une femme de ménage qui est chargée de recevoir les malades ! Celle-ci en fait à sa guise renvoyant les uns et acceptant les autres. «Elle leur fait comprendre qu'il faut revenir l'après-midi pour les résultats, alors que ceux-ci peuvent être donnés sur place, arguant que le médecin ne les signe que vers 16 heures.»
Cependant, à la décharge des personnels, il faut reconnaître que les accompagnateurs des malades ont des comportements où le civisme, le respect d'autrui, l'ordre et la discipline n'ont pas droit de cité. En effet, chacun veut passer son malade avant tout le monde prétendant qu'il s'agit d'une urgence quitte à feindre et à simuler des douleurs ou des évanouissements. Ce qui provoque le courroux de ceux qui attendent depuis des heures. Et là les passe-droits ne se comptent plus et deviennent la règle si bien que, parfois, le médecin arrête les consultations. Les agents de sécurité n'y peuvent rien et laissent faire. En conclusion, l'accueil, ou plutôt réception, au niveau des structures de santé n'est pas ce qu'il doit être et il faudra revoir
sérieusement la formation des personnels affectés à cette mission car l'accueil n'est pas réception. On accueille une personne, mais on réceptionne une marchandise. Un personnel déshumanisé, froid et sans aucune forme de compassion pour les patients qui espèrent trouver dans les établissements hospitaliers un service de qualité et un personnel dévoué.
M. R.


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