De janvier à mai, le déficit de la balance commerciale s'est ainsi élevé à 6,38 milliards de dollars, contre un excédent de 3,44 milliards de dollars durant la même période en 2014. Les exportations d'hydrocarbures, qui ont représenté 93,52% du total des exportations, ont généré 14,91 milliards de dollars de revenus, contre 27,35 mds USD à la même période de 2014, précise le Cnis. Selon les pronostics des économistes, à la fin de l'année en cours, les exportations d'hydrocarbures pourraient s'établir à hauteur de 30 à 40 milliards de dollars, tandis que les importations pourraient atteindre un volume de l'ordre de 55 milliards dollars. En d'autres termes, l'Algérie engrangera moins de réserves de change, celles-ci risquant de fondre d'au moins 20 milliards de dollars à la fin 2015. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a déjà tiré la sonnette d'alarme quant à la situation délicate de l'économie nationale, résultat direct de la baisse des prix du pétrole, lesquels ont dégringolé en l'espace d'une année de plus de 100 dollars le baril à moins de 60 dollars. «La chute des prix du pétrole a érodé les réserves de change algériennes et la position budgétaire du pays», avait-il souligné. Selon lui, avec des réserves évaluées à 179 milliards de dollars à la fin 2014, un tel rythme de dépenses, s'il est maintenu, conduirait à un épuisement des réserves de change en un peu plus d'un an. Afin de limiter l'impact de la baisse des prix du pétrole, qui rapporte au pays plus de 95% de ses recettes, l'Etat a décidé d'introduire, au titre de la loi de Finances complémentaire 2015 (LFC 2015), des décisions et des mesures d'ajustement. Ceci, sans remettre en cause les fondamentaux nationaux dans le domaine social, selon M. Sellal. Il est ainsi prévu, au titre de la loi de Finances complémentaire 2015, l'amélioration du climat des affaires par une simplification des procédures pour la création d'entreprises, notamment la disponibilité du foncier, l'accès au crédit et aux réserves publiques de qualité. A cela s'ajoutent l'encouragement, le soutien et les facilitations de l'investissement productif créateur de richesses et d'emploi au détriment des activités commerciales. Il sera donc procédé dans la LFC 2015, à la révision de la TAP et de l'IBS au profit de l'investissement lié à la production. Au titre de la LFC 2015, le gouvernement Sellal veut aussi insérer progressivement les activités informelles et la récupération de la masse monétaire en circulation dans le circuit informel au profit de l'investissement productif (plus de 3 700 milliards de dinars). Il compte également promouvoir et protéger l'économie nationale par la production de normes et règlements techniques de qualité, la régulation des activités ainsi que la lutte contre les pratiques informelles et la contrefaçon. De telles mesures devraient, selon M. Sellal, permettre à l'Etat d'honorer ses engagements sociaux envers les concitoyens dans les domaines tels que l'habitat, l'éducation et la santé. B. A.