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Khaled en star à la Fête des lilas
Le king du raï se produira le 30 mai prochain à Vitry-sur-Seine
Publié dans La Tribune le 19 - 05 - 2010

Correspondance particulière de Paris
Hakim Hadidi
Comme bien des artistes maghrébins, Khaled, qui a vu le jour un 29 février 1960 à Sidi El Houari, un ancien quartier judéo-espagnol d'Oran, a subi les influences de divers courants musicaux. Tour à tour, dès 1962, l'Algérie, fraîchement indépendante, s'est dandinée sur du twist, a vibré au son psychédélique du pop couleur Woodstock Wight, s'est trémoussée sur les riffs sauvages des guitaristes de Johnny Hallyday (il a donné un concert au Casino d'Oran en 1966) et d'Elvis Presley. Cette Algérie a également sangloté sur des lamentos hispaniques de Joselito, le gosse espagnol à la voix d'or, et a été charmée par les mélodies d'Idir le Kabyle, auteur de A Vava Inouva (1973), premier tube international africain, avant de s'amouracher du tempo reggae.
Tout cela n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, mais, bien avant de devenir le roi du raï, Khaled avait surtout un faible pour la chanson marocaine. Au début des années 1970, en hommage à Nass El Ghiwane, il monte un groupe Noudjoum El Khams (Les cinq étoiles) qui tiendra le coup jusqu'en 1975, sur fond de conflit algéro-marocain à propos de la question du Sahara occidental.
L'autre courant majeur qui avait marqué «young» Khaled est le gharbi, un genre typiquement oranais né au carrefour d'une pluralité musicale et d'une cohabitation sociale et ethnique : un croisement entre mélopées égyptiennes, mélodies du cru et bouffées d'airs occidentaux. C'était de la world avant la lettre. Dans ce nouvel album, où il multiplie les mawwal-s (préludes vocaux, auparavant délaissés pour cause de standardisation imposée aux normes occidentales) qui ont fait son succès, l'auteur du planétaire Didi pioche dans ses souvenirs d'enfance et revient aux racines du raï. Il ouvre le livre de son adolescence, peuplé de ces artistes légendaires qui rythmaient la vie des quartiers populaires de la capitale de l'Ouest algérien, pour mieux retrouver les accents du terroir. Ici, le oud (luth), instrument-roi de l'orchestre arabe, le violon à l'orientale, la flûte-ney chère aux soufis, le gumbri en vigueur chez les Gnawas, le guellal (percussion utilisée dans le raï traditionnel des chioukh et des chikhate) ou le hajhouj, issu des montagnes berbères de l'Atlas marocain, fraternisent idéalement avec des claviers fort discrets, une basse, un accordéon et les guitares de Martin Meissonnier, réalisateur du disque qui avait déjà réalisé son tout premier album CD Koutché. Khaled a retrouvé en studio ses musiciens de toujours, qui le suivent sur les scènes du monde entier depuis maintenant plusieurs années et avec lesquels il n'avait toujours pas enregistré d'album. Entre demi-ton et quart de note, les chansons orchestrées de façon traditionnelle, et enrichies par des cordes égyptiennes, dirigées par l'éminent docteur Ayman Amboli et captées directement au Caire, rappellent que Khaled est avant tout, comme l'avait joliment défini Don Was, un chanteur de l'émotion. Il la transmet notamment à travers Ya Bouya Kirani, Zabana, en hommage au premier condamné à mort exécuté pendant la révolution algérienne ou le bouleversant Papa, à la mémoire de son regretté père.
Les amoureux du raï, an 1980, de ses débuts, avec accordéon, prendront plaisir à réécouter en version quasi unplugged le tonitruant Liberté ou le coquin Raikoum (il évoque une jeune fille pressée de se marier pour mieux divorcer et vivre enfin tous ses fantasmes). Enfin, Khaled n'oublie pas le voisin marocain et son art de la transe, transcendé par le gumbri et le hajhouj d'Aziz Sahmaoui (ex-voix principale de l'Orchestre national de Barbès). Cependant, que serait tout cela s'il n'y avait pas cette voix majestueuse, à teneur élevée en modulations ? Elle est belle et bien présente et reste le plus beau des instruments. Elle est accrocheuse et entêtante, elle vrille l'espace, trace des arabesques imaginaires. Son timbre met dans chaque mot toute la douleur d'un amour contrarié (un des thèmes récurrents du raï), tout le poids de l'existence. Cela nous ramène à une époque bénie où, lorsque Khaled poussait la voix sur une scène, les femmes, en nage, lisaient dans son regard gourmand la promesse de toutes les libertés sexuelles qu'elles s'interdisent avec leur propre compagnon, tandis que les hommes buvaient le flot de ses mots, aussi verts que ceux de Bukowski et Miller réunis. Au sujet de cet album, classique sans austérité et moderne sans concession à tout formatage, Khaled dit la chose suivante : «Il revêt une touche toute particulière, avec une méthode de travail que j'aime spécialement, en l'occurrence l'enregistrement en live.».
On le croit sur paroles et musiques.


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