Un afflux des plus importants est constaté durant ce mois sacré de Ramadhan aux abords de la source naturelle du lieu-dit «El Mouhguene», sur le CW 127 reliant Hachimia à Bouira. Quotidiennement, de longues files de personnes portant jerricans, bidons et autres récipients de diverses formes et volumes se forment au niveau de cette source dont la renommée thérapeutique a dépassé les frontières locales. Selon les connaisseurs de cette eau limpide jaillissant librement des entrailles de la terre, dont les avis sont confirmés par des analyses médicales, cette eau est particulièrement indiquée pour les maladies du rein. Les néphrologues de Bouira n'hésitent pas d'ailleurs à conseiller à leurs patients de boire abondamment de cette eau «miraculeuse», pour une durée ininterrompue d'un mois au moins, en guise de thérapie naturelle pour certains types de maladies du rein, comme les calculs. Cette vertu thérapeutique reconnue a valu à cette source curative l'intérêt des autorités locales qui ont initié une action d'aménagement à son niveau, en y installant à partir du flux d'eau cinq robinets, au grand bonheur des habitués de cette source que la file permanente au niveau d'«El Mouhguene» - laissant à penser à une coupure d'eau dans la région - ne décourage jamais. Les promoteurs de cette action d'aménagement ont veillé, cependant, à conserver le cachet original de cette source qui coule depuis 1846, selon les informations fournies par la commune, en conservant sa forme en entonnoir (amohguene en tamazight), d'où son nom. L'idée d'aménagement et d'équipement de cette source naturelle, sise dans une propriété privée, a été suscitée, selon le chef de la daïra de Hachimia, par «le mauvais état dans lequel elle se trouvait il y a quelques années, des automobilistes (la proximité du CW aidant) l'ayant transformée en lieu pour le lavage de leurs véhicules, causant ainsi la perte de quantités importantes de cette eau aux vertus thérapeutiques», a-t-il déploré. Selon ce responsable, le propriétaire du site de la source «avait aussi eu l'idée d'y ériger un projet, laissé sans suite, pour optimiser son exploitation avant que la commune ne concrétise son action d'aménagement pour une enveloppe de 3 millions de dinars, retenue sur son PCD». «Dans un proche avenir, nous comptons nettoyer tout le site mitoyen à cette source, avant de procéder à son bitumage et au boisement des surfaces y attenant, pour penser ensuite à la meilleure façon de l'équiper en commodités diverses, propices à la détente», escomptent les responsables de cette localité. En attendant, selon l'idée reçue, «c'est un sacrilège de passer devant El Mouhguene sans boire de son eau». Néanmoins, période d'abstinence oblige, il est recommandé de se munir d'une provision importante de bidons et de jerricans pour garder cette eau si limpide et fraîche jusqu'à la rupture du jeûne.
