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Me Ksentini plaide la cause des avocats et des journalistes Estimant nécessaire d'impliquer davantage ces deux parties dans l'élaboration des textes de loi
Photo : Riad Par Younès Djama Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh) estime nécessaire d'impliquer davantage les parties concernées dans l'élaboration des textes de loi relatifs aux réformes politiques, notamment le code de l'information. Me Farouk Ksentini a indiqué qu'il était «impératif» que le législateur procède à des consultations plus larges des personnes concernées dans l'élaboration des projets de loi «pour donner plus de sérieux aux textes qui devraient apporter les solutions attendues». Invité de la rédaction de Radio algérienne international (RAI), Me Ksentini a pris, hier, la défense des avocats estimant qu'ils auraient dû être associés à l'élaboration du texte de loi relatif à la profession. Les robes noires accusent le pouvoir exécutif de viser, à travers ce projet de loi, une «caporalisation totale» de cette profession par une «immixtion flagrante et inimaginable» dans le fonctionnement des organes mêmes de la corporation d'avocats. «Il me semble qu'à travers ce projet de loi, c'est la volonté du régime en place d'instrumentaliser l'ensemble des acteurs sociaux, et c'est là un antécédent devant lequel nous ne pouvons nous taire», estime l'avocate. En juin dernier, plus d'un millier d'avocats avaient marché du tribunal Abane-Ramdane vers le siège de l'Assemblée nationale, en dépit d'un dispositif policier important, pour exiger le retrait du cet avant-projet de loi. Outre le retrait de l'avant-projet de loi sur la profession, les avocats appellent aussi à la révision du code des procédures civiles et administratives. Lequel consacre, selon eux, la «justice des riches» et fait s'éloigner le citoyen de la justice. Il a également plaidé la cause des journalistes exhortant les pouvoirs publics à associer encore plus les journalistes à la rédaction du projet de loi sur l'information pour qu'il ne suscite pas la même réaction reçue par le statut des avocats «qui aurait dû être élaboré en concertation avec ces derniers», a-t-il dit. Le président du Cncppdh a indiqué, par ailleurs, avoir évoqué les réformes politiques dans le rapport de son institution qu'il remettra au chef de l'Etat «en janvier ou février» 2012. Le rapport en question comprendra, à l'instar des rapports précédents, les questions des libertés individuelles, la justice, le code de la famille, les droits sociaux, la démocratie, la situation des établissements de détention et l'application des dernières directives du président de la République «visant à enraciner la démocratie», a relevé Me Ksentini. Citant le code de la famille, il a martelé qu'il n'y avait «absolument aucune justification pour que ce texte réserve à la femme algérienne un statut inférieur», appelant à son «amélioration de façon fondamentale» en concertation avec les femmes et les représentantes des associations féminines. Il a ajouté qu'en matière de droits de l'homme, des progrès sont constatés mais des «insuffisances» subsistent notamment concernant les droits sociaux, à l'exemple du chômage parmi les jeunes, la crise du logement et la santé qui connaît «des retards considérables», a-t-il dit. Quant à la pratique des cultes autres que musulman, l'avocat a affirmé qu'il fallait respecter les convictions religieuses des uns et des autres, avant d'insister sur la nécessité que cette pratique se fasse dans le respect de la réglementation en vigueur devant être «juste et tolérant devant l'existence et l'exercice de tous les cultes». «Ne faisons pas en Algérie ce que nous reprochons à l'Europe de faire contre la religion musulmane à qui il est apporté des entraves injustes et injustifiables», a-t-il conclu.