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Ben Bella : Le hold-up de la poste d'Oran
Publié dans Le Maghreb le 14 - 04 - 2019

Certaines subtilités de ce dossier ne peuvent être saisies qu'avec un minimum de connaissance de la structure de l'OS. S'agissant d'une organisation paramilitaire, clandestine, elle était rigoureusement cloisonnée. Elle fonctionnait selon un principe dit : " Pyramidale ". Le chef national, en occurrence Ait Ahmed, ne devait connaître que ses deux lieutenants qui, eux-mêmes, ne devaient pas se connaître. Il en était de même pour les responsables régionaux. Les régions sont autonomes. Les cellules sont composées de trois à cinq individus. Plus tôt trois que cinq. Elles étaient scrupuleusement cloisonnées. Dans le cas où le chef ou l'un ou deux membres d'une cellule viendrait à être arrêté, sachant qu'il allait être soumis à la torture, pour ne pas dénoncer son supérieur immédiat, il se trouverait contraint par sa hiérarchie à passer à la clandestinité. Qui a initié et exécuté le hold-up de la poste d'Oran ? A notre humble connaissance et à ce jour, il existe trois versions : l'enquête judiciaire, laversion de Ben Bella livrée à Robert merle, entre 1962 et 1965 et celle d'Ait Ahmed, largement rapportée par la presse algérienne suite à son retour d'exile 1989.
"L'enquête judiciaire. L'attaque de la grande poste d'Oran : Ben Bella, Khider (titres et sous titres sont ceux de l'enquête) :
"Le mardi 5 avril 1949, 7 h 15. Au siège de la brigade mobile de la police judiciaire d'Oran, 13 avenue du Châteauneuf, la sonnerie du téléphone retentit et le planton, après avoir pris le message, nous annonce que la poste centrale d'Oran vient d'être attaquée ".
" Nous sommes là six : le commissaire principale Guyard, l'inspecteur principal Hernandez Antoine, l'inspecteur Mohamed Oueld el Hadj, Reboisson, l'agent Daumas et moi-même ( Guyard).
" Nous nous rendons aussitôt à la poste... Nous marchons sur un véritable tapis de longs billets de 5000 francs de l'époque. Quelques instants après, arrive Monsieur Tain, juge d'instruction accompagné de son greffier et les auditions d'investigations commencent. Pour ma part j'avise, en pénétrant par une petite porte derrière un comptoir grillagé, un chargeur de mitraillette vraisemblablement de STEN ".
" L'enquête commence. Vers 6 h 45 ce matin, trois hommes armés se sont présentés à nous, l'un était armé d'une mitraillette, les deux autres de pistolets, ils étaient vêtus à l'européenne, et portaient des chapeaux mous... Ils ont demandé où se trouvait le coffre, l'argent. Mon collègue a voulu opposer une résistance. Il a été asséné (sic) de coups de crosse de mitraillette alors qu'il tentait d'actionner la sonnette d'alarme qui relie la poste au commissariat. Signal qui ne fonctionnera qu'après le départ des voleurs. Tandis que j'étais tenu en respect par l'un des agresseurs et les deux autres vidaient les coffres que je (directeur) leur avais ouverts sous la contrainte, emplissaient leurs sacs de billets de banque. Le blessé avait été conduit au centre hospitalier d'Oran par l'ambulance municipale d'Oran. Ce n'est que l'après-midi que je pouvais procéder à son audition ...".
" Le directeur des PTT ayant fait un rapide inventaire des coffres, devait estimer à 3 millions de francs environs le butin importé par les malfaiteurs. Il restait dans le coffre ouvert et sur le plancher la somme de 33 millions ... "
" Les renseignements donnés par les deux préposés faisaient ressortir qu'il s'agissait d'européens de " peau blanche ", grand, ayant un accent étranger... Quelques jours auparavant, un chauffeur de taxi a été retrouvé ligoté près du stade Allenda, au quartier d'Eckmühl, sa voiture abandonnée en ville. Le signalement donné de ses agresseurs correspond en tous points à celui donné par les deux fonctionnaires des PTT ". " Un témoin des voleurs fuyant et regagnant leur voiture dans laquelle était installé un complice au volant, le véhicule stationné, moteur en marche, dans la rue Pierre-Picard, rue qui longe la poste, côté gauche par rapport à l'entrée principale, place de la Bastille ". " Aux cris poussés par les victimes après le méfait accompli, M. Michel Saragoza, propriétaire du café-bar " L'Aiglon ", situé face à la poste, angle rue d'Alsace-Lorraine et place de la Bastille, qui installe ses chaises à la terrasse de son établissement, aperçoit trois hommes chargés de sacs et armés.... De cela il donne un signalement vague et imprécis ".
" Un fait nouveau. En fin de matinée, Madame Moutier téléphone à nos services. Elle demeure 44, rue d'Alsace-Lorraine à Oran... Elle est inquiète... Un inconnu, en formant le 212-18, son numéro de téléphone, a réveillé son mari (docteur) vers 5 h 45. L'homme lui a demandé de venir au chevet de son enfant malade, il ne veut pas donner son adresse, car dit-il, le chemin est difficile à trouver, il se propose de le rejoindre et pourra ainsi lui montrer la route. Deux hommes se sont donc présentés au domicile du docteur faignant l'affolement. Tous trois sont partis. Le docteur Moutier, au début de l'après-midi n'était pas encore de retour. Le signalement de visiteurs donné par Madame Moutier : deux hommes de type nordique, l'un blond l'autre roux, vêtus de complet gris et marron, coiffés de chapeaux mous ".
" Puis, à la tombée de la nuit, le docteur revient chez lui et conte son aventure ; ses client l'ont amené sous la menace de leurs armes à l'ouest de la ville, Bâillonné, ligoté, dans une grotte, sous la garde d'homme de type nord-africain... " " Comment fut préparée, organisée et perpétrée l'attaque de la poste. " Ce fut Khider, député du MTLD qui eut l'idée d'organiser cette attaque. Khider veut se procurer des fonds pour l'organisation. Il constitue une bande armée qui comprendra : Ben Bella, Hadj Ben 3alla, Mohamed Benzerga, Gueddifi ben Ali et lui-même. Le 5 avril 1949, le commando passe à l'action.... Une réunion eu lieu dans une petite chambre sans air ni lumière située à Gambetta supérieur, dans une vieille maison, Guediffi Ali a loué ce local vide (il habitait Oran). On distribue les rôles : Khider, Ben Bella, Ben 3alla el Hadj et Gueddif Ben Ali feront partie de l'expédition, Benzerga restera à Gambetta-Falaise. Dans un premier temps Khider et Ben Bella se rendent chez le docteur Moutier et le ramène à Gambetta-Falaise où, ligoté, il restera le prisonnier de Benzerga... " Fin du résumé de l'enquête.
Une reconstitution de l'enlèvement du docteur moutier a été effectuée. La position et les dimensions de la Grotte de Gambetta-Falaise sont précisées de manière exhaustive. Sans intérêt. Commentaire de l'enquête judiciaire. Il s'agit d'une enquête réductrice, truffée de contradictions, manifestement bancale. Les noms d'Ait Ahmed, de Souidani, de Boutlelis et Bekhti Nemmiche, le préposé au PTT, par exemple, n'y figurent nulle part. En revanche, celui de Mohamed Khider, du député du MTLD, s'y trouve surexposé. Sans doute que les militants arrêtés et malmenés par les enquêteurs, sachant que Khider bénéficiait de l'immunité parlementaire, qui n'avait pas encore arrêté, qui ne le sera d'ailleurs jamais, l'auraient-ils chargé ? Aurait-il été confondu par les enquêteurs avec un autre Mohamed Khider, avec un militant de l'O.S ? Ou alors cette confusion était-elle volontaire, visant à légitimer l'interdiction de son parti, du MTLD ?
Dans cette affaire, il apparaît que le rôle de Mohamed Khider s'est limité au transport des fonds, d'Oran à Alger, à bord de sa voiture ornée du macaron de parlementaire. A part Ait Ahmed, les autres membres du commando n'auraient dû connaître ni le député ni son rôle dans cette affaire.
Version de Ben Bella. Le premier Président algérien a livrée sa version des faits, entre 1962 et 1965, sans doute, qu'acteurs et témoins de cette affaire étaient encore vivants, à Robert Merle qui a écrit et publié, en septembre 1965, un livre qui lui est consacré. Selon Ben Bella, la création de l'OS., (organisation paramilitaire clandestine), n'avait pas été dotée d'un budget de fonctionnement indispensable à sa survie. En tant responsable région de l'Oranie, pour se procurer des fonds, Ben Bella, propose, en comité restreint, à ses collègues, d'aller chercher l'argent où il se trouve, en d'autres termes, à organiser un hold-up. Certains de ses compagnons s'y sont opposés au motif qu'il ne fallait pas confondre activités politiques avec une entreprise criminelle. Ben Bella propose d'imiter les méthodes de Pierrot le Fou qui sévissait à la même époque en France, de sorte que le hold-up qu'il propose soit attribué à cette bande. Faute d'une solution de substitution et à son abnégation, ils ont fini par rallier ses collègues à sa proposition.
Donc une fois l'accord de ses compagnons acquis, le responsable régional d'Oran, par l'intermédiaire d'un préposé au PTT, Bekhti Nemmiche, se procure le plan de la poste : salle des coffres, horaires d'ouverture, recrute les éléments qui devaient participer à l'attaque, loue un appartement de repli, repère une grotte où le propriétaire de la voiture à détourner doit être gardé en otage jusqu'à la fin de l'opération, etc.
Pour que le hold-up soit attribuer à des étrangers, Ben Bella, l'initiateur du hold-up, avait recruté, du moins ceux qui devaient être vus et entendus par les postiers et le médedin, des éléments à la peau blanche, qui parlent correctement le Français avec un accent pointu. Etant brun, avec un accent qui roule comme des galets dans un oued en furie, Ben Bella se trouvait exclu du groupe. Par ailleurs, à notre connaissance, il n'a jamais dit qu'il a physiquement participé à ce hold-up. Il revendique le rôle d'initiateur.
Version Ait Ahmed. Ait Ahmed a d'abord évoqué le hold-up de la poste d'Oran dans son livre : " Mémoire d'un combattant ". Suite à son retour d'exil en décembre 1989, il s'était déplacé à Oran, visité la poste, pris de photos, écrit un article sur l'affaire, notamment sur sa participation physique à l'attaque, qui a été largement diffusé par la presse algérienne. Vue la structure de l'OS, de son strict cloisonnement, Ait Ahmed, en tant responsable national, ne devait connaître, tout au plus, les responsables régionaux mais aucun militant d'aucune cellule. Il s'agit là de consignes strictes. Dans l'Oranie, il ne devait connaître que Ben Bella. Il va sans dire, qu'avant de passer à l'action, le chef national de l'O.S a dû rencontrer l'équipe régionale d'Oran, qui sans doute, lui a été présentée par Ben Bella. Ait Ahmed a dû faire des repérages, rencontré ses futurs équipiers, distribué les rôles... avant de passer aux choses sérieuses. Selon Ait Ahmed, le jour J. pour se procurer une voiture, à l'aide du téléphone, il appelle le docteur Moutier pour venir assister une femme en couche compliquée. Le docteur sera conduit à Gambetta-Falaise où il sera gardé en otage jusqu'au soir. C'est la voiture de ce généreux médecin, qui s'était levé à 6 heures du matin pour voler au secours d'une femme indigène présumée en danger de mort, qui servira au casse historique de la poste d'Oran. Conformément aux prévisions de Ben Bella, Ce hold-up sera d'abord attribué à des étrangers. L'O.S ne sera impliqué qu'en mars 1949, suite à l'affaire Khiari qui est à l'origine du démantèlement de l'OS. Il ressort de cette enquête que ceux qui ont accusé ben Bella de se mettre à table facilement, de demander : " Du papier pour ajouter des détails... ", sur le hold-up de la grande poste d'Oran et sur l'organisation de l'OS... comme étant de vulgaires ignorants et/ou des calomniateurs stipendiés. A ce stade, la version donnée par Ben Bella entre 1962 et 1965 à Robert Merle ne saurait être sérieusement contredite. Celle d'Ait Ahmed ne peut être raisonnablement contestée. C'est bien lui, avec un groupe de militants appartenant à la région d'Oran, qui ont mouillé leur chemise, aliéné leur liberté, risqué leur vie. Conclusion, quand Bella dit : le hold-up : " C'est moi ", c'est à la fois vrai et faux. C'est vrai parce que le casse a eu lieu à Oran, dans sa région autonome, nul autre que lui ne pouvait l'initier à sa place. C'est faux parce que sans Ahmed et le groupe de militants oranais, sans doute recruté par Ben Bella, le hold-up n'aurait pas pu avoir lieu. Donc, il s'agit d'un hold-up initié par ben Bella mais opéré par un groupe dirigé par Ait Ahmed. Il s'agit d'un travail collectif. Moralité, il fut un temps où des algériens aliénaient leur liberté et risquaient leur vie pour se doter de moyens en vue de libérer leur peuple d'une étreinte coloniale séculaire. Les versions de Ben Bella et Ait Ahmed ont été succinctement et, les plus fidèlement possible, rappelées de mémoire. Le rapport de l'enquête judiciaire, qui est très long, a été résumé avec une rigoureuse neutralité. Ceux qui viendraient, légitimement, à douter de cette neutralité, ils peuvent la consulter, dans son intégralité : Claude Paillat, La Liquidation, Tome 2, Fayard, Ed. 1ér trim. 1972. P.16, 17, 18, 19. Quant à la cause du démantèlement de l'O.S, plus précisément de l'affaire Khiari, nous conseillons vivement : Mohamed Harbi, le FLN Mirage et Réalité, Ed. Jeune Afrique, 2ème trim.1980 P. 76, 77.

Ben Bella a-t-il liquidé l'OS ?
Des individus qui n'ont jamais fait mystère de leur proximité avec le pouvoir mafieux algérien, sans aucune preuve réelle et sérieuse, accusent Ahmed Ben Bella, le premier Président algérien d'être : un arabo-musulman, un traitre au mouvement national algérien, un ancien agent des services coloniaux, un marocain, le produit des Moukhabarates égyptiennes, un voleur du Sandoq ettadhamoun, etc. Ben Bella est né en 1916 à Maghnia, en Algérie. Il est musulman pratiquant, sa culture générale et nationale est algérienne, sa langue maternelle est l'arabe dialectal algérien. Depuis sa prime jeunesse, il a aliéné sa liberté, ses activités politiques en faveur de la libération de l'Algérie et de son peuple du joug colonial. Son engagement politique contre le colonialisme français lui a valu huit années de prison. Sa tentative de barrer la voie au néocolonialisme et au totalitarisme lui a valu quatorze autres années de séquestration dans des oubliettes néocoloniales, sans jamais être présenté à un juge et 10 années d'exil suite à sa libération en 1980. Il est vrai que Ben Bella a été décoré de la médaille militaire par le Général de Gaulle et bénéficié d'au moins quatre citations. Il a gagné ses galons en se battant en France et en Italie, notamment à Monti Cassino, contre les nazis. Les Etats-Unis d'Amérique, la première puissance mondiale, qui ont élu Barak Hussein Obama, le fils d'un migrant kényan, président des Etats-Unis d'Amériques et les français, la troisième puissance mondiale, qui ont élu Sarkozy, le fils d'un migrant hongrois, Président de la République française, seraient-ils (américains et français), des idiots et les algériens, qui contestent la nationalité algérienne à Ahmed Ben Bella, à l'un des fondateurs de leur révolution, au premier chef, légitimement élu de leur premier gouvernement et à leur premier président de la république élu par leur suffrage universel, appartiendraient-ils à un peuple d'élite ? Au nom de quel principe les algériens refuseraient-ils la nationalité algérienne : aux marocains, aux tunisiens, au guadeloupéen, à Franz fanon, aux français…qui ont participé, aux côté du peuple algérien dans sa lutte pour sa libération et son indépendance ? Au nom de quel principe la refuseraient-ils à Emilie Busquant, à Madame Messali el Hadj, à une française, qui a confectionné le premier drapeau algérien dans un hôtel meublé du 20ème arrondissement de paris ? Et au nom de quel principe la refuseraient-ils, si tel était son désire, au musicien égyptien, à Mohamed Fawzi, au compositeur de Kassamen, de notre hymne national ? Le 19 juin 1965, Ben Bella a été renversé par un violent et sanglant coup d'Etat militaire. Ses adversaires, par la voix de Houari Boumediene, avaient solennellement promis, aux algériens et au monde, un livre blanc sur ses méfaits et un jugement équitable. Or, le livre blanc se fait toujours attendre et le président déchu par un putsch a été séquestré durant 14 ans sans jamais être présenté à un juge. De 1962 à 1990, les livres consacrés aux " Evènements d'Algérie ", et compris ceux écrits par des algérien, par Mohamed Harbi et Ahmed Toufiq el Madani, par exemple, étaient interdits en Algérie. Pendant cette période, un algérien qui se fait surprendre par un douanier algérien avec l'un de ses livres dans ses bagages, ramené de l'étranger, ne s'exposait-il pas, sinon à des poursuites judiciaires du moins à des tracasseries policières interminables qui se terminaient toujours par la confiscation de l'objet du délit ? L'école algérienne n'a-elle pas banni de ses programmes l'enseignement de l'histoire des " Evènements d'Algérie ? ".
La jeunesse algérienne, environ 70% de la population, a longtemps été frustrée de son droit de savoir, de connaître l'histoire contemporaine de son pays. Des idéologues stipendiés, bénéficiant de relais médiatiques aux ordres et à la solde d'un pouvoir totalitaire et aveugle, reprennent du service pour maintenir les algériens dans l'ignorance et la misère pour les rendre docile, " Colonisables " par une racaille.
Ben Bella, âgé de 94 ans, selon ses détracteurs, serait le liquidateur de l'OS, de la sœur ainée du FLN. Pourquoi a-t-on attendu plus d'un demi-siècle avant de le dénoncer et pourquoi maintenant ?
Démantèlement de l'O.S., Affaire Khiari. Le hold-up de la poste d'Oran, initié par Ben Bella et opéré, le 5 avril 1949, par un commando de l'OS dirigé par Ait Ahmed, sera d'abord attribué par les enquêteurs à des étrangers. Le 18 mars 1950, Khiari Abdelkader, militant de Tébessa, à qui il a été reproché par ses pairs de manquer à la discipline de son organisation, s'était fait kidnappé par un commando de 4 membres : Benaouda, Benzaïm, Baccouche et Adjoumi. L'otage est conscient du sort qu'il allait lui être réservé. Dans la voiture de ses ravisseurs, la victime se débat avec l'énergie d'un animal blessé, conduit vers l'abattoir. Pendant la bagarre, le conducteur perd le contrôle de son véhicule qui va percuter un arbre. L'otage se sauve et court vers le commissariat de police où il donne le signalement de ses agresseurs qui vont être rapidement arrêtés. Cette affaire va donner lieu, entre le 19 mars et 27 mai 1950, à une vaste vague d'arrestations qui va commencer dans le constantinois de : Guelma, Souk-Ahras, Annaba, Skikda, puis l'Algérois : Aumale, Ténès, Orléanville, Miliana, enfin l'Oranie : Mascara, Tiaret, Aïn Témouchent. Le 13 mai, Ben Bella est arrêté à Alger(1).
O.S : rôle de Ben Bella. En 1947, le mouvement national algérien, le PPA-MTLD, incarné par Messali el Hadj, était déjà au bord de la rupture, traversé par des courants sinon antagonistes du moins divergents : messalistes modérés et radicaux, centralistes berbéristes…irréconciliables. Ce qui facilitait d'autant leur infiltration et leur manipulation par les services coloniaux. Il s'agit d'une organisation paramilitaire animée par des militants dits radicaux, issus du PPA-MTLD (Parti du peuple algérien-mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). La direction d'l'OS sera d'abord confiée à Mohamed Belouizdad qui, suite à une maladie qui va s'avérée longue et incurable, Ait Ahmed lui succèdera en 1948. Suite à une crise dite " Berbériste ", dans laquelle il sera soupçonné d'en être le meneur, Ait Ahmed sera démis de ses fonctions en janvier 1950 et remplacé par Ben Bella. Le nouveau dirigeant sera arrêté par l'administration coloniale le 13 mai de la même année. Donc Ben Bella a dirigé l'OS de janvier à mai 1950, soit pendant cinq mois.
La nature de l'OS. Il s'agit d'une organisation clandestine, paramilitaire. Ses militants sont issus de l'aile radicale du PPA-MTLD, d'un mouvement politique dont la légalité était précaire. Dans le cas où l'un de ces militants se trouverait arrêté pour activités subversives, il ne devait, sous aucun prétexte, avouer son appartenance au parti et ce dernier devait le renier et accuser l'administration coloniale de se livrer à un complot visant à interdire un mouvement politique pacifique. Par ailleurs, l'O.S. fonctionnait selon un principe dit pyramidal. Au sommet de la hiérarchie, se trouvait un responsable national qui ne devait connaître ni se faire connaître que par deux de ses proches lieutenants, qui ne devaient pas se connaître entre eux. Le chef doit s'entretenir avec eux séparément. L'Algérie était divisée en six régions autonomes. A la tête de chaque région se trouvait un responsable régional assisté de deux lieutenants qui ne devaient pas se connaître entre eux. Ensuite il y a d'innombrables cellules composées d'un chef et deux ou quatre membres, plutôt deux que quatre. Le chef d'une cellule et ses membres ne doivent connaître ni être connus par aucun chef ou membre d'une autre cellule de la même région ou d'une autre. Ces cellules sont reliées entre elles par des coordinateurs qui ne devaient être connus discrets. Si ce principe de cloisonnement était respecté, quand un membre d'une cellule est arrêté par les forces coloniales et soumis à la torture, il ne pouvait ni ne devait dénoncer que ce qu'il savait, les membres de sa cellule. Les autres membres qui n'étaient pas encore arrêtés, devaient changer de région, d'identité et entrer dans la clandestinité.
Certes, Ait Ahmed, Boudiaf, Ben Boulaïd, Bitat, Ben Bella… se connaissaient mais leur connaissance remonte à l'époque où ils étaient membre du bureau politique du PPA-MTLD, dans un mouvement politique légal. Cependant, une fois qu'ils se sont engagés dans une organisation paramilitaire, ils changeaient d'identité, nul ne devait connaître les activités d'un autre.
Par ailleurs, les services coloniaux, qui étaient doté de moyens humains et matériels insoupçonnés par les algériens, étaient très actifs et efficaces. Sans doute que tous les cadres du PPA-MTLD étaient-ils soigneusement fichés. Il est avéré que Djilali Belhadj, qui était le numéro 2 de l'organisation, l'inspecteur général, le futur général " Kobus " et un certain Djouden, un cadre de l'OS, étaient aussi des agents des services coloniaux.
Ben Bella, ancien responsable régional d'Oran et responsable national lors de son arrestation à Alger, n'était pas censé connaître : cadre et militants de base de sa région encore moins ceux des autres régions.

L'accuser :
" D'avoir été installé dans une pièce pour rédiger son "récit". Au bout de quelque temps, il frappe à la porte (des enquêteurs) pour demander du papier. C'est dire, selon le jargon policier, qu'il a vidé son sac ", comme il est dit par certains calomniateurs, relève d'une pure calomnie qui ne résiste à aucune analyse sérieuse. En principe, l'audition d'un indicateur de police se fait dans un endroit clos, dans la discrétion, en dehors de tout témoin. D'où ces calomniateurs tiennent-ils leurs informations sur Ben Bella ? Etaient-ils présents avec lui ? D'autre part, vue le cloisonnement strict imposé par les statuts de l'OS, que Ben Bella se devait connaître et respecter, de faire connaître et de faire respecter, ne devait connaître ni les cadres ni les militants de base des autres régions. Comment pouvait-il dénoncer des individus dont il ignorait l'existence ? Et enfin, Ben Bella a été 13 mai 1950, il était quasiment le dernier maillon de la chaîne de l'organisation à se faire arrêté. L'OS était déjà démantelée quand il se fait prendre.
Quant à l'honorable et l'illustre inconnu, Saïd Amrani, cité par Me. Bentoumi comme remplaçant de Ben Bella à la tête de l'OS, ne gagnerait-il pas à être connu ?
Pourquoi en veut-on à Ben Bella alors qu'il est âgé de 94 ans ? C'est vraisemblablement à cause de son soutien moral à Bouteflika. Pourquoi Ben Bella soutien-il l'un des plus fervents artisans de son renversement en 1965 ? Le premier Président algérien a toujours mis les intérêts de l'Algérie et de son peuple avant les siens. Ben Bella, dans son ultime combat, croit qu'il faut changer de régime politique pour sauver l'Algérie. Quant à ses détracteurs, ils s'agitent pour faire tomber Bouteflika et sauver le régime.
(1) Mohamed Harbi, le FLN Mirge et Réalité. JA Ed. 2ème Trim. 1980 p. 76-77


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