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Lettre ouverte à monsieur le général DE corps d'armée chef d'état-major, vice-ministre de la défense nationale, GaId Salah
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 04 - 2019


Monsieur le Chef d'état-major,
Si je prends la liberté de vous écrire, ce n'est absolument pas pour vous entretenir de questions inhérentes à l'institution que vous dirigez. Je n'ai pas cette prétention, n'ayant pas les compétences pour ce faire.
Je vous rends destinataire de cette lettre en ma qualité de citoyenne chérissant au plus profond de moi-même mon Algérie et n'ayant, Dieu merci, aucune autre patrie de rechange.
Je m'adresse à vous, Monsieur le Chef d'état-major, parce que, depuis l'émergence du mouvement citoyen le 22 février 2019 mais surtout depuis la démission de Abdelaziz Bouteflika le 2 avril 2019, vous êtes aujourd'hui le vis-à-vis des citoyens que nous sommes. L'UNIQUE FACE-à-FACE de ces mêmes citoyens.
Alors je vous prie de me permettre de m'adresser à vous.
D'autant qu'il me revient en mémoire une phrase extraite de l'un de vos discours : «Il existe un lien fort et vital unissant le peuple algérien à son armée.» C'est précisément parce que j'ai toujours eu foi en l'Armée nationale populaire,soucieuse de sauvegarder l'unité et la sécurité du pays, que je vous poserai, en votre qualité d'arbitre du jeu politique, des questions qui me paraissent fondamentales pour la suite des événements.
Monsieur le Chef d'état-major, aux revendications clairement exprimées par des milliers et des milliers de citoyens à travers le territoire national, l'unique réponse qui n'en était pas une ni une solution de sortie de crise a été de faire une application stricte de l'article 102 de la Constitution.
Pour quelles raisons avoir ignoré l'une des principales revendications du mouvement citoyen qui, avec maturité et pacifisme, avait bien précisé qu'il ne voulait pas de Bensalah pour les 90 jours ?
Un intérimaire vomi, honni par ce mouvement citoyen et qui (sauf surprise) n'aura pas les «tripes» de démissionner parce qu'il n'en a pas.
Article 102 ? nous dit-on.
Mais alors lorsque Abdelaziz Bouteflika avait rempilé pour un quatrième mandat en 2014 pour quelles raisons n'avait-on pas actionné l'article 102 sachant que l'état d'empêchement de l'ex-Président était bel et bien avéré après les lourdes et irréversibles séquelles causées par son AVC en 2013 ?
Pourquoi a-t-on permis à ses courtisans de tous horizons de mentir honteusement en affirmant qu'il était en parfaite santé (Bouteflika) ?
Pourquoi, dès lors, brandit-on aujourd'hui l'article 102 comme s'il n'y avait aucun autre choix ?
Cela fait surgir de ma mémoire une expression d'un de mes professeurs de droit : «Le juridisme abscons.»
A quoi donc servira la démission de Bouteflika si les hommes qui l'ont servi avec le zèle dont ils devinrent imbattables demeurent à la tête de l'Etat ?
A-t-on vu un chirurgien dire à un malade : «J'ai retiré la tumeur maligne et vous guérirez nonobstant la présence de métastases» ? Absurde, n'est-ce pas ?
J'entends bien que la planète aujourd'hui n'est plus qu'un village et je ne fais pas la moindre allusion à un coup d'Etat.
Une catastrophe que le mouvement citoyen n'a, à aucun moment, demandée et qu'il ne demandera pas.
Cependant, lorsque Abdelaziz Bouteflika avait fait voler en éclats l'article de la Constitution limitant à deux mandats la fonction de Président selon le vœu de M. le Président Zeroual Liamine, il n'a eu aucune difficulté à bafouer le texte fondamental.
Aussi cet article 102 brandi aujourd'hui signifie que l'on veut sauver le régime au détriment de la volonté populaire.
La solution de sortie de crise ne serait-elle pas précisément d'assumer la volonté populaire de rupture en faisant l'application des articles 7 et 8 de la Constitution. Vous êtes à même de le faire car ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays a fait de vous — pardon de me répéter — notre vis-à-vis.
Peut-être me direz-vous «où trouver celles et ceux qui représenteront le peuple dans une future Assemblée ?
Ma réponse je l'emprunterai au grand Ferhat Abbas — Allah yarahmou — extraite de son ouvrage publié à titre posthume par son fils, Demain se lèvera le jour : «L'effort individuel et collectif conditionne le changement. Notre pays compte un grand nombre d'hommes, de jeunes, cadres valables prêts à mettre leur savoir et leur expérience au service de toute la communauté. Il suffit de les débarrasser du favoritisme qui encombre les avenues du pouvoir et des hommes qui ont confisqué l'indépendance à leur profit.» (page 167).
Puisque «le lien entre l'armée et le peuple est fort», le mouvement citoyen doit être entendu car sa demande est minimale : application de l'article 7 et non de l'article 102 brandi comme une fatalité et un piège à l'égard du mouvement citoyen.
Pourquoi également cette précipitation dans la date de l'élection présidentielle ? (quand bien même elle correspond au délai de 90 jours).
De quels moyens disposerons-nous en termes de temps pour porter notre choix sur tel candidat plutôt que tel autre si réellement cette élection est libre et transparente?
Après le Ramadhan, l'Aïd, viendront les vacances scolaires. Qui s'intéressera à cette échéance du 4 juillet ?
Après vingt années de dictature bouteflikienne nous avons besoin d'apaisement, d'espoir. Nous aurions surtout besoin d'être rassurés sur la mise en place d'une structure collégiale (qu'importe son nom) composée de visages nouveaux, de personnes propres qui préparera la prochaine élection. Alors oui croirons-nous en la transparence et la régularité de ce rendez-vous avec l'Histoire inédit parce que enfanté par un mouvement citoyen qui s'est réapproprié la rue, son Histoire et son indépendance.
Croyez-vous, Monsieur le Chef d'état-major, que «l'intérimaire» qui a lui-même présidé un parti après les législatives de 1997, le RND «né avec des moustaches», est un monsieur anti-fraude? Même un enfant de cinq ans n'y croirait pas.
Et il faut saluer l'initiative des jeunes magistrats indépendants consistant à ne pas superviser les opérations électorales.
Monsieur le Chef d'état-major,
l'article 102 ne pourra pas piéger le mouvement citoyen trop longtemps, parce que désormais il y aura un avant et un après.
C'est évidemment de l'après que je parlerai : le mouvement citoyen ne cédera pas car il a surmonté sa peur de se voir réprimé.
Les belles marches pacifiques seront-elles réprimées ? Cette tentation remettrait en cause l'admiration du monde entier à l'égard de ce mouvement populaire et ce serait préjudiciable pour notre pays.
Après la démission de Bouteflika, celle de Bensalah s'impose avant que ne soient tentés les charognards tapis à l'ombre attendant patiemment de se saisir du fruit lorsqu'il sera mûr.
Nous nous devons tous d'être vigilants. Vous en ne laissant pas une situation porteuse d'espérance surtout pour les jeunes s'acheminer vers un climat délétère. Pour cela, au risque de me répéter mais ce sera ma conclusion, l'article 102 ne mènera pas le mouvement citoyen vers une vraie république.
Derrière ce «juridisme», l'on a l'impression qu'on dit à ces milliers de citoyens : «Marchez les vendredis et nous déciderons.»
Ce n'est pas ce que j'ai retenu du «lien fort entre l'armée et le peuple» (votre propos).
Avec ma parfaite considération.
L. A.-H.


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