Pour le Forum civil pour le changement, le processus électoral ne peut réussir sans certaines mesures d'apaisement. La libération des détenus d'opinion et cesser les arrestations des manifestants en sont les priorités. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le Forum civil pour le changement (FCPC) croit fort que le recours à l'élection présidentielle est l'ultime solution pour la sortie de la crise politique que vit l'Algérie. D'ailleurs, il fait de ce rendez-vous électoral, la priorité du processus du changement. «Les élections sont un outil de transparence et de démocratie. Elles sont très importantes car l'Algérie ne peut continuer ainsi. Elle doit revenir à la légitimité avec un président élu lors de l'élection présidentielle transparente et sans imposer aucun candidat au peuple», expliquait le président du Forum, Abderrahmane Arar, hier, en marge du congrès national constituant du FCPC, tenu à l'hôtel Mazafran à Alger. Seulement, il considère le maintien des détenus d'opinion en détention comme une «entrave» à ce processus. «Quel est le tors de tous ces jeunes qui ont porté le drapeau amazigh lors des manifestations et qui croupissent depuis en prison ? Ce père et cette mère dont l'enfant est toujours en prison, comment vont-ils, demain, aller voter ?», s'interroge-t-il. Insistant sur des mesures d'apaisement afin d'assurer un climat de confiance, Abderrahmane Arar réitère ainsi son appel à la libération de tous ces détenus. «Il faut que les autorités actuelles répondent à cette revendication et libèrent les détenus d'opinion et cessent également les arrestations», ajoute-t-il avant de qualifier ces agissements d'«inacceptables». Sans ces mesures, poursuit-il, «ça va être une mission difficile pour nous et pour les citoyens de soutenir et de renforcer ce processus». Quant à ceux qui sont contre les élections et qui appellent au boycott, le président du Forum civil pour le changement estime qu'il faudrait écouter ces voix et il ne faut surtout pas les incriminer. «Ceci s'inscrit dans le cadre du maintien de la sérénité du processus électoral.» Le président du FCPC insiste également sur la Constitution qui, selon lui, est la seconde priorité du Forum. «Après l'élection d'un président, il faut aller vers une nouvelle Constitution pour une nouvelle Algérie et ouvrir les ateliers stratégiques attendus par le citoyen algérien», dit-il. Il plaide, par ailleurs, pour la révision de tout le système économique du pays, notamment la réforme du système financier et tout ce qui a trait à l'économie. Convaincu d'être une force de proposition et refusant de rester en marge, le Forum civil pour le changement a tenu, hier, son congrès constituant national. Il projette, ainsi, de mettre en place une stratégie du Forum pour 2020-2025. «Il est temps de mieux organiser nos rangs et mettre en place une dynamique à travers le territoire national et élargir le cercle du dialogue aux 48 wilayas sur les questions politiques afin de contribuer à la construction d'une nouvelle Algérie à travers le processus du changement», précise Abderrahmane Arar. Et d'ajouter : «Depuis le 22 février dernier, le Forum civil pour le changement a joué un rôle important sur la scène politique. A travers toutes les associations membres, le Forum a toujours œuvré pour le changement et la sortie de la crise politique que connaît l'Algérie. D'ailleurs, nous avons été les initiateurs d'un dialogue national et de médiation. Aujourd'hui, nous refusons de rester en retrait. Notre engagement va au-delà de l'après-élection présidentielle». Il n'exclut pas, toutefois, que le Forum présente un candidat aux échéances électorales du 12 décembre prochain. «Cette question sera justement évoquée lors de notre congrès. Il sera également l'occasion pour analyser la situation politique actuelle et notre position par rapport à l'élection présidentielle mais également par rapport à d'autres questions politiques relatives au processus du changement dans notre pays», note-t-il. Ry. N.