La Fifa frappe à nouveau aux portes du football algérien. Après les récentes affaires des sélectionneurs étrangers, le Belge Franck De Wilde (EN U23) et l'Espagnol Lucas Alcaraz (EN A), ce sont les clubs de la Ligue 1 qui sont rattrapés par leur mauvaise gestion liée au recrutement puis le limogeage de ces «coopérants de luxe». Aussi, deux clubs, le MC Oran et l'AS Aïn M'lila, ont été sommés par la commission du statut des joueurs (et des entraîneurs) de l'instance internationale de football de régulariser deux de leurs anciens «employés». Il s'agit respectivement du Français Jean-Michel Cavalli et du Franco-Serbe Daniel Janackovic. Deux illustres inconnus sur la scène européenne qui se sont fait de l'argent et des CV sur le dos des clubs algériens ; puis de la sélection nationale pour ce qui est du premier cité. Pour le club d'El-Hamri qui a vu des entraîneurs étrangers défiler sur sa barre technique, le litige avec Cavalli va lui faire perdre, en cette période de crise qu'il traverse, la bagatelle de 7 millions de dinars. J-M Cavalli avait déposé plainte à la Fifa estimant avoir fait l'objet d'un limogeage abusif de la part de la direction oranaise peu avant la fin de l'exercice 2018-2019. Cette saison-là, le club cher aux Hamraoua jouait sa survie parmi l'élite, lorsque l'ex-président du club, Ahmed Belhadj dit «Baba», fit appel à l'ancien sélectionneur des Verts (2006-2007) pour succéder à Omar Belatoui. Le contrat de Cavalli était de quelques mois (quatre), bail qu'il n'a pu boucler en raison de la persistance des mauvais résultats. Il sera forcé de quitter le navire après seulement deux mois de travail et sera remplacé par Nadir Leknaoui qui venait juste de faire accéder l'US Biskra en Ligue 1. Dans un communiqué publié vendredi sur sa page officielle sur Facebook, la direction du MCO a indiqué qu'elle comptait régulariser le concerné via l'argent des droits TV, rappelant au passage que la responsabilité dans cette affaire incombe à l'ex-président du club «qui n'a non seulement pas honoré ses engagements envers Cavalli, mais n'a délivré aucun document à la nouvelle direction ayant trait à la période de sa gestion à même de lui permettre de défendre les intérêts du club». Pour l'AS Aïn M'lila, le cas est encore plus grave. S'étant liée en novembre 2018 à un entraîneur globe-trotter connu pour avoir échoué dans ses précédentes expériences en Algérie (CSC, MOC et RCA), pour remplacer Lakhdar Adjali, la direction de l'ASAM a pris un énorme risque en lui faisant signer un contrat de 18 mois. L'équipe ne parvenant pas à retrouver ses marques, il sera viré au bout de quelques semaines et après deux tours en Coupe d'Algérie (difficile qualification aux 32es de finale contre El-Bayadh et élimination en seizièmes face à la JSM Béjaïa), la direction confiera d'abord la barre technique à Salim Menad avant de nommer, en février 2019, Azzedine Aït Djoudi. Un passage éclair qui semblait «oublié» par les M'lilis qui ont repris du poil de la bête en championnat. Seulement, il fallait compter sur le «génie» de ce manager qui possède des diplômes d'entraîneur. Comme pour ces précédentes aventures en Algérie, il sollicitera l'arbitrage de la Fifa laquelle vient de lui donner gain de cause pour rupture abusive de son contrat. L'AS Aïn M'lila doit lui payer la modique somme de 22 millions de dinars (2 milliards et 200 millions de centimes) pour seulement trois semaines de travail et deux rencontres dirigées. Une aberration que le président Chedad Bensid n'a pu justifier mais qu'il dit vouloir réparer en frappant aux portes du TAS. M. B.