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Qui est Malek Bennabi ?
47e ANNIVERSAIRE DE SA DISPARITION
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 11 - 2020


Par Nour Eddine Khendoudi, écrivain
V - Des idées universelles
Pour une meilleure compréhension des idées de Malek Bennabi sur l'approche de la question, nous l'avons articulé en deux parties intimement liées offrant l'avantage de la complémentarité et de l'unité du thème. Quelques grandes idées de portée universelle qu'il a formulées seront brièvement exposées. La pensée transcende les clivages intellectuels, idéologiques et les politiques habituels. Le lecteur jugera de la grande perspicacité de Bennabi et de l'indéniable pertinence de ses idées.
1- Mondialisme et humanisme
Bennabi avait déjà saisi le mouvement de l'Histoire à un moment où pointaient à l'horizon la globalisation porteuse des germes de la prédisposition à la domination. D'ailleurs, c'est lui qui a dégagé le concept de «mondialisme» comme une tendance inéluctable du facteur technologique. Il écrivait en 1954 : «La solution n'est-elle pas dans l'évolution actuelle, qui imprime à la civilisation un caractère international, intercontinental, un caractère mondialiste qui imposera à l'Européen le monde des autres où il retrouvera nécessairement la notion de l'homme ?»(1) Il explicitera ailleurs l'idée de la participation des musulmans à une solution du drame humain, fondée sur une équation à résoudre : humaniser l'Occident et civiliser le monde musulman. «Notre mission, dira-t-il, doit reposer sur deux bases et s'orienter vers deux objectifs : hisser l'homme musulman socialement au niveau de la civilisation ; hisser éthiquement l'homme occidental au niveau de l'humanisme, pour le soustraire au handicap psychique, hérité de l'époque colonialiste.»
Humaniste, le même Bennabi dit qu'il ne veut pas «d'une domination du monde par les musulmans, mais d'une conscience pour participer au drame de ce monde». Au déclin de la civilisation des musulmans, il y a de l'autre côté la fin de l'humanisme occidental qui a culminé avec l'entreprise de la colonisation. La Seconde Guerre mondiale a signé définitivement cette fin ouvrant la voie aux pillages et à l'intérêt cynique au détriment des valeurs et de la coexistence. C'est la déshumanisation de l'Occident. Nicolas Berdiaef écrivait, au lendemain de ce conflit meurtrier, que «le monde est entré dans l'époque antihumaine caractérisée par des processus de déshumanisation».(2) Paul Valéry se lamente de son matérialisme excessif comme l'une des meilleures expressions de la «crise de l'esprit».
Dans Vocation de l'islam, Bennabi, conscient du grand décalage entre l'Occident et le monde musulman, reste sceptique quant à une perspective prochaine de réaliser une certaine «parité civilisationnelle» avec l'Occident, une parité au sens de la puissance matérielle et technologique. C'est pourquoi il mise sur l'humanisme de l'islam pour pouvoir prétendre à un rôle face à cette puissance. «Aussi arriéré qu'il puisse être, l'homme post-almohadien réalise mieux que l'homme civilisé les conditions psychologiques de l'homme nouveau, du ‘'citoyen du monde'', ou, selon l'expression prophétique de Dostoïevski, de ‘'l'omni-homme''. Sans doute lui faut-il encore atteindre le niveau matériel de la civilisation actuelle, en mettant en jeu toutes ses facultés d'adaptation à l'ordre temporel de l'ère atomique si profondément marqué par l'esprit technique. Mais son rôle demeure surtout spirituel, comme modérateur des excès de la pensée matérialiste et des égoïsmes nationalistes.»
C'est, d'ailleurs, dans le sens de l'idée de l'auteur qu'il faut appréhender le propos du général de Gaulle au journaliste Paul Balta, en 1969 : «Il y a, de l'autre côté de la Méditerranée, une civilisation, une culture, un humanisme, un sens des rapports humains que nous avons tendance à perdre dans nos sociétés industrialisées et qu'un jour nous serons probablement très contents de trouver chez eux.»(3)
2- Militant des causes du tiers-monde
Auteur d'un ouvrage théorisant intitulé L'Afro-asiatisme, Bennabi savait faire la part des choses et savait distinguer le bon grain de l'ivraie, établissait une différence entre les militants sincères et dévoués à la lutte pour la cause de leurs peuples et les «militants», produits et hissés au rang des héros par les laboratoires de la lutte idéologique.
C'est dans cet esprit, qu'il avait rendu hommage à l'illustre Che Guevara, en apprenant sa mort. Voici ce que dit Bennabi à la mort du Che : «Azzouz (le défunt Dr Abdelaziz Khaldi qui fut son ami de toujours) vient de me confirmer la mort du
Révolutionnaire.» Puis, plus loin : «Je viens de remettre à Azzouz, pour Révolution africaine, un mot ému dédié à la mémoire de Che Guevara. Je l'ai lu à Azzouz avec un sanglot retenu dans le gosier. Azzouz, lui aussi, était ému.»(4) Bennabi et son disciple le Dr Khaldi émus par la mort du Che ! Qu'est-ce à dire ?
3- Le prodigieux élan chinois
Esprit scientifique et objectif, faisant la part des choses sans a priori, Bennabi n'était pas homme à jeter les anathèmes et à récuser les idées des autres, au motif d'une quelconque opposition idéologique. Théoricien de l'efficacité, Bennabi cherche les lois immuables qui président aux destinées de l'homme et de l'univers. C'est dans ce même esprit qu'il reconnaît à la théorie marxiste d'indéniables apports en économie politique particulièrement. Il considéra par exemple que la théorie marxiste a enrichi la science économique en concepts «comme la plus-value ou la productivité». Il reconnaît également qu'en sociologie, cette même théorie est fondée «dans son interprétation sociale, dans les limites où le phénomène social peut s'expliquer économiquement.».(5) Bennabi admet aussi que c'est le communisme qui, à la genèse de l'URSS, l'avait doté de ses éléments de puissance.
Bennabi, qui voyait dans l'expérience de développement chinois de Mao un exemple à méditer et à suivre pour les peuples sortis du colonialisme, écrit en 1972 : «La Chine moderne, celle du plus grand miracle que le XXe siècle ait connu, a émergé du néant. La physionomie du pays a changé. Des millions d'hectares de sol ont été transformés pour construire des barrages et des routes, grâce non pas à l'aide d'engins et de moyens de transport, qui faisaient défaut, de surcroît dans un pays au seuil de création, mais aux bras et aux épaules de ses fils, motivés qu'ils étaient par la légende qui exprime l'énergie de l'homme, mobilisés par une volonté civilisationnelle.»(1)
L'expérience de ce pays avait suscité l'intérêt de Bennabi parce que la démarche suivie en Chine cadrait parfaitement avec ses propres idées. Il voyait dans cette expérience une réalisation de la synthèse de l'homme chinois, du sol chinois et du temps grâce à la capacité de mobiliser les énergies qui ont permis la création d'une dynamique sociale. L'effort a hissé la Chine au rang des grandes puissances.
La révolution chinoise visait le changement de l'homme. C'est le secret de sa réussite : «la transformation de la physionomie morale de toute la société, en touchant l'homme dans ce qu'il a de plus profond».(6) Dans sa pensée, Bennabi a fait du contenu du verset coranique «Dieu ne change rien à l'état d'un peuple tant que celui-ci n'a d'abord pas changé son état d'âme» un principe doctrinal pour le renouvellement du monde musulman. La Révolution culturelle qui a visé le changement de l'homme en profondeur a abouti en évitant à la société chinoise tant de penchants nuisibles qui l‘auraient déviée de sa trajectoire vers le développement.
4- L'autocritique
Bennabi rappelle que l'autocritique était une pratique au temps du prophète Mohammed et ses premiers compagnons. Il en a fait un principe dans son oeuvre qui est en elle-même une autocritique de l'ethos musulman. Le recours à l'autocritique a permis de tirer des leçons des faux pas qui ont émaillé la marche de la Chine. Quelques déceptions ont certes marqué la politique économique chinoise, mais les succès éclatants, les fameux «bonds en avant» ont largement dominé et le miracle chinois fut une expérience unique, jamais réalisée dans le monde, selon Bennabi.
5- La primauté du «devoir» sur le «droit»
À l'étape de cette mobilisation, la primauté des devoirs sur les droits doit être pleinement assurée, loin des courses effrénées, voire des luttes acharnées pour arracher le maximum de droits et se soustraire aux devoirs. Bennabi écrivait : «On oublia que le droit n'est ni un cadeau qui se donne ni une proie qui s'arrache, mais le simple corollaire du devoir. Qu'un peuple crée sa charte, en modifiant son milieu social lié au «comportement de son âme.»(7)
Mao avait refusé d'accéder à des revendications, pourtant élémentaires (ration de riz, par exemple), réclamées par les ouvriers chinois. Bennabi l'approuva dans son maintien du cap : à l'heure de la construction, la balance doit pencher en faveur des devoirs et non des droits.
Le droit doit être le corollaire du devoir, non une proie à arracher. Produit d'une idée, la civilisation est l'oeuvre d'un homme motivé, d'abord. Cet homme est le produit d'un changement dans son équation personnelle, lui imprimant l'efficacité nécessaire, loin de tout stimulant matériel, en fait.
Les batailles économiques, particulièrement à l'étape du démarrage, se décident autour du pôle des valeurs morales : la primauté du devoir sur le droit doit être sans équivoque. Sur ce point, Bennabi, le musulman, et Mao, le taoïste, devenu communiste, étaient en parfait accord.
6- Changement de l'équation personnelle de l'individu
Aucun changement n'est possible sans changement de l'équation sociale de l'individu lui-même pour obtenir un homme efficace, apte à la civilisation. Comment s'opère ce changement ? Bennabi l'explique par deux voies : une voie «spontanée» où l'on laisse le soin d'introduire ce changement à l'épreuve du temps et la succession des expériences. L'inconvénient de ce changement spontané de l'équation de l'individu est qu'il peut prendre des siècles sans entrevoir de changement.
Comme l'atteste l'actuel homme post-almohadien qui reste toujours chargé des résidus de l'époque noire de la décadence. Le deuxième changement peut s'opérer d'une manière planifiée et méthodique.
C'est l'oeuvre du Japon depuis l'ère de l'empereur Meiji et de la Chine (depuis la Révolution de 1949).(8)
Cette méthode permet de créer et de planifier méthodiquement une dynamique sociale, en faisant table rase du legs et des résidus hérités depuis les sombres temps du déclin, de manière à décoller sur des bases entièrement nouvelles. Au succès chinois, il rappelle cette évidence : «Les Chinois appliquent les règles du communisme alors que les musulmans n'appliquent pas celles de l'islam.»
Et puis, Mao a appliqué, à sa façon, le célèbre hadith : «Nous sommes revenus du jihad minime (une bataille) pour le jihad suprême.» (Réprimer les penchants nuisibles que Mao a contenus grâce à sa politique).
7- La valeur du travail et sa libération du joug de la finance
Bâtir une économie basée sur le «compter-sur-soi», sans recourir aux emprunts financiers, ni même à l'investissement étranger. C'est le pari gagné par la Chine qui a privilégié «l'investissement social» au lieu de «l'investissement financier» qui lui faisait défaut au départ.
8- La perspective historique asiatique de l'islam
Dans ses considérations sur l'évolution des relations mondiales, Bennabi a prévu que l'avenir du monde musulman se jouera en Asie. Pour lui, l'ère méditerranéenne de l'Islam est terminée. Son centre de gravité s'est déplacé en Asie. Dans cette partie du monde musulman, il fait exception en parlant des Malais et des Indonésiens. «L'homme de Java est minutieux ; il a le sens de l'ordre et de l'organisation, l'amour du détail ; c'est l'homme du concret, du positif, de l'effort, l'homme de la pratique de la technique mais aussi celui des arts».
Bennabi entrevoit dans le musulman de l'Asie «la promesse d'une nouvelle synthèse de l'homme, du sol et du temps et par conséquent d'une nouvelle civilisation».
9- La création du Pakistan
Bennabi était résolument contre la création de l'Etat du Pakistan. Pour lui, l'avenir de l'islam est dans une Inde unifiée. Il a placé cette sécession au même niveau que la grande fitna (discorde) de Siffin, le grand désastre historique de l'islam.
Comment cette idée fut-elle acceptée par la conscience musulmane ?
Il s'agit là d'une question liée à l'insuffisance relevée dans cette conscience, c'est-à-dire à l'ensemble des prédispositions qui ont forgé la colonisabilité du musulman et qui l'ont livré au colonialisme. Selon lui, c'est l'ignorance des dirigeants dans les pays musulmans à saisir les enjeux qui sont derrière la création du Pakistan.(9)
A posteriori, Bennabi a incontestablement vu juste. Jugeons-le seulement à partir de la situation actuelle des musulmans du subcontinent indien. Trois guerres entre l'Inde et le Pakistan avec leurs affres, le dépeçage, en 1971, du pays (sécession du Bengladesh), les souffrances de la minorité musulmane restée en Inde, les endurances des populations du Cachemire et pour noircir le trait, les musulmans ont réussi à dresser l'Inde contre eux et à la pousser dans l'alliance avec Israël.
10- Un bloc afro-asiatique pour faire contrepoids au bloc occidental
Dans ses considérations sur les relations internationales toujours, Bennabi s'était abstrait du clivage Est-Ouest, né après la Deuxième Guerre mondiale. Tout comme de Gaulle, qui parlait de Russie au lieu de l'Union soviétique et d'une Europe de l'Oural à l'Atlantique, au lieu d'une Europe occidentale qui fait face au bloc soviétique, avec le mur de Berlin comme ligne de démarcation, Bennabi ne se souciait guère du clivage classique Est-Ouest, qui finira par se fondre et se diluer. Pour lui, deux axes s'opposent : axe Washington-Moscou et axe Tanger-Djakarta.
Bien que la création du Pakistan en 1947 ait compromis l'un de ses échafaudages théoriques les plus audacieux : la formation d'un bloc réunissant le monde musulman, l'Inde et la Chine, les conférences de Bandoeng en 1955 et du Caire ont ressuscité son espoir. Sa grande idée est de voir émerger un ensemble (Chine, Inde et monde musulman) capable de faire contrepoids à l'Occident. La thèse est brillamment exposée et défendue dans son ouvrage l'Afro-asiatisme (1956), véritable cadre théorique et adjuvant intellectuel élaboré à l'appui de l'avènement d'une solidarité afro-asiatique qui n'était guère impossible.
On connaît aussi sa grande déception après la mort de l'idée à laquelle s'est substituée une autre idée indéfinie et travestie, sans poids ni influence. Les pays non alignés n'ont pas constitué, en effet, un bloc uni avec un minimum de cohérence et de s'assurer un rôle d'acteur sur scène.
Quarante ans plus tard, un théoricien américain, consultant du Pentagone, exprime des craintes quant à cette possible entente entre l'Islam et la Chine. «Les sociétés islamique et chinoise qui regardent l'Occident comme leur adversaire ont ainsi des raisons de coopérer entre elles contre lui.»(10) L'idée d'un nouvel équilibre mondial dans lequel la Chine et l'Inde joueront des rôles majeurs suscite la hantise de certains théoriciens occidentaux, même en l'absence du monde musulman
décomposé.
N. E. K.
1 - La République algérienne, n° du 26 mars 1954. Cité in : O. Benaissa : Bennabi dans l'histoire de la pensée musulmane.
2- (Discours prononcé à l'Université Mohamed V de Rabat, le 31 octobre 2002, par Dominique de Villepin, à l'époque ministre français des Affaires étrangères).
3 - Le musulman dans le monde de l'économie.
4 - Malek Bennabi : Le musulman dans le monde de l'économie.
5- Dictionnaire des sciences sociales.
6- Les conditions de la renaissance.
7 - Face à la rude concurrence des Japonais, Edith Cresson, l'ancien Premier ministre français (1990-1990), dénonça un peuple qui bosse comme des «fourmis bleues». Moins de deux décennies après, on dénonce en la Chine la «manufacture du monde».
8- La lutte idéologique. On ne peut que lui reconnaître des facultés d'anticipation peu communes. La dislocation de l'Inde avait un but précis, celui de réduire l'influence de l'islam en Inde et, partant, en Asie. Sans la dissidence des musulmans du Pakistan et du Bengladesh, l'Inde comptera aujourd'hui 30% de musulmans dans le monde.
9 - Samuel Huntington : Le choc des civilisations. P 269, Odile Jacob. 2° éditions Paris, 2000.


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