L��dition de cette ann�e du Salon national du livre et du multim�dia amazighs, la 8e du genre, se d�roulera � B�ja�a. C�est du moins ce qu�aurait d�cid� le Haut-Commissariat � l�amazighit� (HCA), le promoteur de cette manifestation livresque. Une d�localisation, quand on sait que la manifestation s�est d�roul�e ces derni�res ann�es � Bouira apr�s avoir fait auparavant escale dans une wilaya que ne semble pas appr�cier plus d�un parmi les initi�s de la langue et de la culture amazighes. Et ces derniers n�ont pas trop attendu pour se faire entendre et exprimer leur d�sappointement quant � ce changement de domiciliation qui, pour eux, ne repose sur aucun argument qui tienne la route. Dans une lettre adress�e au secr�taire g�n�ral du Haut-Commissariat � l�amazighit�, Brahim Tazaghart, �crivain et �diteur, Tahar Ould Amar, �crivain et journaliste, Salem Zenia, �crivain, po�te et fondateur du journal Izuran, Abdesselam Abdennour, �crivain et journaliste, Djamel Arezki, �crivain, Athmane Tazaghart, �crivain, et journaliste, Mourad Ouchichi, docteur en science politique et enseignant � l�universit� de B�ja�a, Akli Kbaili, �crivain, docteur en science politique et Malek Houd, nouvelliste, lancent un appel �pour le maintien du Salon national du livre et du multim�dia amazighs � Bouira�. Pour les initiateurs de cette requ�te, surseoir � la d�cision de la d�localisation de ce Salon contribuera � maintenir l�esprit de l�effort in�branlable pour le d�veloppement de tamazight en ce sens, �crivent-ils, qu�aucun obstacle ne doit entraver les projets pens�s dans le but de l��panouissement de tamazight, matrices sur laquelle s�articulera une alg�rianit� qui triomphera des b�tises et des �garements.Affirmant �vivre des moments historiques d�terminants, ils pr�conisent que toute action doit �tre pens�e dans une perspective strat�gique qui place l�avenir des g�n�rations futures au- dessus de toute autre consid�ration�. Et si cette d�localisation venait � se confirmer, Bouira serait d�poss�d�e de la seule manifestation culturelle d�envergure nationale qu�elle abritait jusque-l�, disent les signataires qui ob�irait, selon eux, �� des consid�rations d�ordre organisationnel, ou plut�t �d�sorganisationnel�, caract�risant aussi bien les organisateurs que les partenaires de la manifestation dans cette wilaya�. Et aux signataires de montrer du doigt aussi bien les organisateurs qui, selon eux, ont p�ch� par leur incapacit� � communiquer et � cr�er l�int�r�t autour de l��v�nement, que ses partenaires, dont les pouvoirs publics et le tissu associatif qui ont, depuis l�av�nement du Salon du livre et du multim�dia, brill� par leur d�mission en terme d�implication concr�te. Ceci sans se retenir � s�interroger si le HCA a fourni les efforts n�cessaires pour impliquer le mouvement associatif dans l�organisation de cette manifestation. Ils mettent ce dernier devant sa responsabilit� et se positionner aussi bien par rapport � cette d�localisation qu�aux obstacles que rencontre l�enseignement de tamazight, non sans �mettre des r�serves sur le timing retenu pour le Salon et l�inertie des canaux de communication ont largement contribu� � sa �non-r�ussite�. �Face � cette situation, n�y aurait-il pas d�autre solution que celle d�affecter ailleurs la manifestation?� s�interrogenton, affirmant que �pour peu que l�on revoit le timing, que l�on focalise sur la communication, que l�on implique davantage le mouvement associatif et que l�on exige des pouvoirs publics disponibilit� et coh�rence � le HCA n�est-t-il pas une institution d�pendant de la pr�sidence de la R�publique ? �, le Salon du livre et du multim�dia amazighs enregistrerait une meilleure affluence�. A la base de leur plaidoyer pour la localisation d�finitive de la manifestation � Bouira, �la d�cision de l�y annuler concourrait � disqualifier la dimension amazighe d�j� fragilis�e dans cette wilaya, s�agissant notamment de l�enseignement qui se d�bat dans des probl�mes �normes�. A contrario, argumente-t-on, y maintenir le Salon �contribuerait �, au-del� de rendre visible la cr�ation, renforcer un espace riche par sa pluralit� et surtout � promouvoir (et c�est le r�le du HCA) tamazight en dehors de B�ja�a et Tizi- Ouzou�. Les signataires n�ont pas manqu� de r�it�rer, mettant � profit le cinquantenaire, cette ann�e, de l�ind�pendance du pays, leur appel pour que l�Alg�rie puisse �cheminer r�solument vers la reconnaissance de tamazight comme langue officielle, au lieu d�enregistrer des remises en cause qui ne militent nullement pour la stabilit� et la coh�sion de la nation dans un moment historique sensible et crucial�.