Par Kader Bakou Le chauffeur de taxi a mis un CD de Dahmane El Harrachi. Il dit être un «grand admirateur » du chanteur chaâbi. De temps en temps, il commente les paroles des chansons. «Tu vois ? Il est mort il y a très longtemps mais on dirait qu'il parle de notre époque. Il a raison : les gens sont devenus malhonnêtes. Ils ne pensent qu'à l'argent. Personne ne respecte les personnes âgées et les relations entre les voisins se sont détériorées. Personne n'aide son prochain... » Place des Martyrs, le «taxieur» s'arrête pour prendre une jeune fille qui lui a fait un signe de la main. Constatant qu'elle n'est pas seule mais accompagnées de deux autres jeunes filles, il perd derechef sont mielleux sourire. Les filles veulent aller à la gare du Caroubier. Le chauffeur de taxi est d'accord mais à condition que ce soit à la «coursa», c'est-à-dire, que ce n'est pas le compteur qui compte le tarif, mais que c'est lui-même qui va décider combien elles doivent casquer. «Non, merci !» lui répond poliment la fille avant de s'éloigner du taxi. Le mec est hors de lui. «Dans ce cas, prenez un taxi collectif où chacune doit payer sa place», lance-t-il hargneusement en direction des trois filles. Cet homme aime-t-il vraiment Dahmane El Harrachi ? K. B.