Comment résister devant une pizza fumante, dégoulinant de fromage, ou de tendres brochettes de viande dorées, ou encore une glace au chocolat ? C'est les vacances, pas de restriction et au diable les kilos en plus ! L'essentiel c'est de se faire plaisir, et manger, c'en est un ! Témoignages. Mehdia, 25 ans, commerciale Cette belle brune, aux yeux noisette ne semble guère gênée par son léger embonpoint. C'est sur la terrasse d'un glacier, sur la côte algérienne que nous l'avons rencontrée accompagnée de son époux. Elle dégustait une glace fraise-chocolat à la chantilly. Pour elle, l'été rime avec bonne bouffe. «Cela fait à peine un mois que nous sommes mariés. Entre les dépenses de la fête de mariage, le loyer et les quelques meubles que nous avons achetés, il ne fallait pas espérer un voyage de noces à l'étranger, les quelques sous que nous avons pu mettre de côté nous les dépensons en sorties en mer, et dans les restaurants. J'ai décidé de ne pas faire la popote, et mon mari me gâte, je le mérite bien. J'adore manger dehors, et je ne m'en prive pas. Je ne peux pas concevoir les vacances sans sorties et qui dit sorties dit appétit et nourriture. Je crois qu'il n'y a pas autre chose à faire chez nous. C'est vrai qu'on s'habitue à manger et souvent on ne sait pas mettre un frein à sa gourmandise. Pour l'anecdote, il m'est arrivé de manger une barbe à papa. C'est comme ça, je veux goûter à tout. Mon programme n'est pas compliqué : le matin petit-déjeuner copieux, ensuite sortie, et quand ce n'est pas la plage on fait une halte dans une pizzéria pour le midi, ensuite à 16 heures c'est les salons de thé, chaque jour on en découvre un nouveau. Le café est accompagné de pâtisseries et autres douceurs, et le soir c'est les restaurants gastronomiques, et les soirées se terminent toujours par des crèmes glacées. Ce sont des plaisirs que je partage avec mon mari, et j'en suis heureuse. Je vis le moment présent, même si ma belle-mère me taxe de boulimique.» Rafik, 40 ans, infirmier Rafik est installé autour d'une table bien garnie sous un parasol au bord de la mer entouré de ses trois enfants et de son épouse. C'est sa femme qui a tout préparé pour le déjeuner. «J'aime la bonne cuisine mais je ne peux pas me permettre d'emmener tous les jours ma famille au resto, alors c'est mon épouse, un cordon- bleu qui s'occupe du pique-nique. Tout le monde mange bien, et nous ne lésinons pas sur les dépenses, j'estime que l'été c'est fait pour ça. Nous travaillons toute l'année ma femme et moi, nous méritons quand même quelques largesses durant nos congés, et je pense que c'est aussi un devoir de gâter nos enfants. Les brochettes, nous les préparons, la pizza, elle est faite à la maison, nous achetons les fruits et les boissons, et bien sûr nous nous permettons un petit resto de temps à autre. Les enfants raffolent de sucreries et de glaces, il n'est pas question de les en priver. Quand on est en vacances, on ne doit pas faire attention à sa ligne. On a tout le temps de la retrouver. Et croyez- moi, les enfants sont conscients que cette ‘boulimie' est passagère». Hafida, 35 ans, enseignante Pour cette enseignante, l'été lui rappelle de mauvais souvenirs. «Je me goinfrais comme une malade, dès que l'été s'installe et que je suis en vacances. Pizza, gâteaux, repas copieux, tout y passe. C'est surtout la période des fêtes, mariages, fiançailles, naissance, je n'en ratais aucune. Quand j'ai repris mon poste de travail, je ne rentrais plus dans mes vêtements. Quand j'ingurgitais tous ces mets gras et sucrés, je me disais que je perdrais les kilos en trop durant l'année, mais je me trompais. Je continuais à manger d'une manière anarchique, sans m'arrêter. J'ai pris 25 kilos, et il fallait que je voie un médecin pour les perdre. Et j'ai mis deux ans pour retrouver mon poids initial, et je tiens à le garder. Aujourd'hui, je savoure mes vacances, sans me priver, ni faire dans l'excès, car sans m'en rendre compte, je me suis piégée : j'étais devenue boulimique». n