Les résolutions au mois de Ramadhan ne sont pas que d'ordre spirituel, mais aussi d'une bonne hygiène de vie. Il y a ceux qui pensent pouvoir perdre du poids ou bien encore adopter les bonnes règles de consommation. Ainsi, l'option de pratiquer du sport revient souvent. Témoignages. Souad, nageuse professionnelle : «Nous nageons la nuit» «Cela fait maintenant plus de dix ans que je nage et bien sûr dès qu'arrive le mois de Ramadhan, tout le monde se pose la question comment ça va se passer. Lorsque le Ramadhan coïncidait avec le mois d'août, cela ne posait pas de problème parce que la saison est finie. Mais comme pour cette année, par exemple, nous avons encore des championnats de fin de saison à préparer, nous nous sommes adaptés. Nous entamons un entraînement physique vers 17h pendant une heure. Il s'agit de ne pas trop se fatiguer mais de se maintenir en forme. Et tout ce qui est en relation avec le bassin, nous le pratiquons le soir. Dès que nous finissons el iftar, direction la piscine. Donc, cela nous permet aussi de bien digérer. Alors, vous voyez, nous continuons à pratiquer du sport, à nager, tout en jeûnant. Saha Ramdankoum !» Mounir, employé dans une entreprise publique : «Je fais du footing pendant 40 minutes» Je pratique du sport de façon régulière tout au long de l'année. Dans notre quartier, nous avons la chance d'avoir une forêt à proximité et beaucoup y font leur footing. Donc, je m'y rends moi aussi. Pour le mois de Ramadhan, j'ai essayé de maintenir le même rythme. C'est vrai que nous sommes moins nombreux ; bizarrement, ce sont les plus âgés qui sont les plus résistants. Le premier jour, cela a été très dur. Je n'ai pas pu finir le temps qui était prévu. J'ai dû abandonner à 5 minutes de la fin. Par la suite, j'ai pu reprendre mon rythme habituel. Je suis très content de moi. Cela me permet de maintenir la forme et pouvoir passer le temps de façon assez utile. D'autant plus que je commence le footing une heure trente minutes avant l'adhan. Ce qui me laisse le temps après de prendre une douche, de me reposer avant de rompre le jeûne. Et ce qui est incroyable, hormis les premiers jours, je ne suis pas très fatigué pour la prière des taraouih. Mais je dois vous dire que le soir, je dors comme un bébé. Pour moi, le sport durant le mois sacré, c'est joindre l'utile à l'agréable.» Souhil, boxeur : «Nous ne pouvons pas arrêter tout d'un coup» Franchement, cette période de jeûne, je l'attends avec impatience. Même si, comme beaucoup d'autres personnes, au bout de trois semaines, je commence à sentir la fatigue. Je pratique la boxe professionnelle depuis des années, et durant le mois sacré, je ne peux pas arrêter tout d'un coup. Tous les jours, je fais environ 2 heures de sport. Je m'entretiens pour conserver un bon rythme cardiaque. Pendant le mois du Ramadhan, il n'est pas question de stopper du tout au tout. Pour ça, j'ai quelques techniques. Déjà, il faut se préparer avant le début du mois de carême, soit une semaine avant, en changeant mon alimentation, d'habitude très riche. J'opte pour des repas un peu plus légers (légumes, salade, poisson...). Au moment du s'hor, c'est un repas complet que je prends : un café, un plat consistant, surtout des pâtes et un yaourt. L'entraînement avant la rupture du jeune est léger, juste pour maintenir la forme. Pendant l'entraînement, je m'autorise de m'asperger d'eau, sur la nuque, le visage et même en mettre dans la bouche puis la recracher, ça fait toujours du bien. Et je me rattrape durant la soirée pendant 1 heure 30 minutes mais je baisse quand même un peu le rythme. Je ne fais pas de combat même durant la soirée. La boxe est un sport très soutenu, qui demande pas mal d'effort si on veut être au maximum de ses capacités. En plein match, vous portez un protège-dents, il fait chaud, vous êtes en nage, il est quasi-impossible de concilier compétition et jeûne. Et pendant la soirée, il est impossible d'être au maximum de sa force.» Nouha, employée : «J'essaye de maigrir durant ce mois» «Je sais que le mois de Ramadhan est un mois spirituel et c'est le moment propice de prendre les bonnes décisions en terme de pratique religieuse. Mais aussi, je me dis que ces 30 jours sont propices pour une bonne hygiène de vie. Je suis contre la surconsommation. Tous ces plats qui sont faits et préparés pour être jetés. Et tous ce gras et ces protéines en excès consommés ! Donc, j'ai décidé de mettre à profit le jeûne pour démarrer un régime alimentaire. Par exemple, après la rupture du jeûne, je mange la chorba sans accompagnement puis la salade. Par la suite, après avoir débarrassé la table, je fais quelques mouvements d'étirements et des abdos. Je bois beaucoup d'eau. Après avoir fait ces mouvements et ma prière, j'entame le deuxième plat que j'ai préparé léger. Pour le s'hor, je bois beaucoup d'eau aussi. Durant la journée, j'essaye de marcher au minimum 30 minutes. Voilà, pour moi, je pratique un sport doux durant le mois de carême, je ne pense pas être en mesure de jeûner et faire du jogging par exemple. Donc, je considère que c'est un bon début. Et incha Allah, après l'Aïd sans gâteaux, je pourrais commencer la course à pied. Saha Ramdankoum».