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KIOSQUE ARABE
Cet obscur objet de fixation Par Ahmed HALLI [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 07 - 2006

"Est-il naturel que la religion soit r�duite au hidjab ? Est-ce qu'il est naturel que nous accordions au couvre chef de la femme musulmane plus d'importance que la pri�re, le je�ne et le respect d'une saine morale ? Est-il normal que le hidjab soit devenu la pr�occupation majeure de la soci�t� et le point axial du d�bat entre les gens et dans les m�dias ? Est-ce qu'il est normal que les jeunes filles et les dames qui ne portent pas le hidjab soient soumises � une terrible guerre psychologique et � des humiliations dans la rue alg�rienne ?" "Si nous sommes d�accord pour dire que le port du hidjab est une affaire de libert� personnelle, il nous faut admettre que les pratiques qui entourent la question contredisent la notion de libert� et la notion m�me de personne avec.
Il y a un climat qui pr�domine dans la rue, les universit�s et sur les lieux de travail et qui fait du port du hidjab un symbole de vertu. Ce qui signifie que la moralit� et le comportement de celle qui ne met pas le hidjab sont sujets � caution. "A partir de l� des milliers de jeunes filles sont victimes d'attaques agressives et de conseils assortis de menaces lorsqu'elles sortent de chez elles, t�tes nues. Et tout ceci contredit les principes de tol�rance de l'Islam tels que le verset divin qui proscrit la contrainte en religion ou encore le Hadith proph�tique qui affirme : "Dieu ne vous juge pas � votre image et � votre apparence mais Dieu vous juge selon votre c�ur et selon vos actes." "Or, depuis quelque temps, on entend parler d'un pr�cheur qui s'est jur� de mettre sous hidjab toutes les femmes d'Alg�rie, mari�es ou c�libataires. Nous voyons aussi dans les universit�s, les rues et m�me dans les voitures de m�tro des affiches qui appellent au port du hidjab et promettent malheurs et calamit�s � celles qui n'obtemp�reraient pas. Cette fixation �trange sur la question du hidjab suscite la perplexit�, voire la suspicion. Qu'y a-t-il donc derri�re ces comportements r�currents et tellement opini�tres ? "Si nous mettons ces comportements sur le compte d'une volont� farouche de faire appliquer les prescriptions religieuses, ce qui est un objectif estimable, nous devons rappeler que l'Islam nous appelle, en priorit� � la pri�re, au je�ne et � l'observance d'une saine morale. L'Islam incite chaque individu � agir dans l'int�r�t g�n�ral et � rejeter le mensonge et l'hypocrisie. Ceux qui placent le hidjab au sommet de leurs pr�occupations premi�res tiennent- ils compte de toutes ces prescriptions qui sont, de loin, plus importantes que le hidjab ? "On raconte aussi que des actrices se sont vu promettre de grosses sommes d'argent et des avantages �normes en contrepartie du port du hidjab. Que cela soit vrai ou pas, nous sentons ces jours-ci que le probl�me du hidjab est devenu la cause premi�re des hommes et des femmes du monde arabe. C'est comme si nous �tions engag�s dans une guerre sainte que nous gagnerons lorsque toutes nos femmes porteront le hidjab. "R�cemment, une star de cin�ma � la carri�re brillante et prometteuse (1) s'est convertie au hidjab. Personnellement, je respecte sa d�cision mais je dois dire quel a �t� mon �tonnement de voir l'ampleur des manifestations de joie et d'extase qui ont accueilli ce geste. On aurait cru avoir gagn� une bataille d�cisive contre l'ennemi. Pourquoi tout ceci et comment en sommes-nous arriv�s l�? "Il est s�r que le complexe vis-�-vis de la femme joue un grand r�le dans les soci�t�s arabes mais il y a une autre explication beaucoup plus inqui�tante et en rapport avec notre situation actuelle. Il y a, en effet, derri�re cet acharnement suspect � mettre en avant le hidjab des parties qui s'emploient � instrumentaliser la religion pour des objectifs politiques. Ces groupes exploitent le sujet de la propagation du hidjab pour donner l'illusion qu'ils contr�lent les consciences des gens mieux que ne le fait le gouvernement avec ses m�dias et ses institutions culturelles. Le hidjab est leur d�monstration de force dans la rue alg�rienne et arabe et c'est un symbole de leur pr�sence au sein de la soci�t�. "Il est �vident que toutes les femmes en hidjab ne sont pas des extr�mistes et qu'elles n'ont rien � voir, ni de pr�s ni de loin, avec la politique. Cependant, ce serait tomber dans le pi�ge que d'ignorer le lien qu'il y a entre cet acharnement douteux sur le hidjab et sa signification politique qui me semble �tre la plus importante et la plus dangereuse. "Ma conviction est que l'Alg�rie est un objectif. Je ne doute pas un seul instant qu'il y a l� des int�r�ts externes et internes qui voudraient que l'on gaspille notre �nergie dans des questions de forme et qu'on laisse l'essentiel aux peuples avanc�s." Ce que vous venez de lire n'a pas paru dans un journal arabophone alg�rien (2), ce que je d�plore. J'ai utilis� un petit subterfuge que vous me pardonnerez, je l'esp�re, en prenant la libert� de substituer l'Alg�rie � l'Egypte dans le texte qui pr�c�de. Il s'agit, en r�alit�, d'un commentaire de Cherif Choubachi, un des chroniqueurs attitr�s du quotidien cairote Al-Ahram. Les faits et les situations d�crites pourraient avoir pour cadre n'importe quel pays arabe et, a fortiori, l'Alg�rie. C'est ici que des refoul�s agressent les femmes qui ne r�pondent pas � leurs avances par des injonctions du genre: "Assatri rouhak". Autrement dit, cache ta beaut� � mes yeux de crainte que je ne puisse ma�triser mes sens. Une situation que r�sume, d'ailleurs, ironiquement la chanteuse indon�sienne, Anguun, en ces termes : "En Indon�sie, nous portons le hidjab pour prot�ger l'homme contre ses bas instincts. Ce qui d�montre la sup�riorit� de la femme sur l'homme." L'expansion du hidjab, cet obscur objet de fixation, la g�n�ralisation des pri�res "djahr" � micros ouverts (3) ne sont que les pr�mices de la soci�t� format�e aux normes wahhabites. La transformation des f�tes joyeuses de jadis en veill�es s�pulcrales serait la cerise sur le g�teau, en quelque sorte. On peut avoir un avant-go�t des ces soci�t�s en observant les r�cents �v�nements du Kowe�t. Voil� un pays o� presque toutes les femmes sont aux normes islamistes : hidjab, niqab et tout l'arsenal du camouflage. On leur dit que c'est pour �tre conformes � la religion. Une fois "hidjabis�es", on leur ferme les portes du Parlement par des �lections "propres et honn�tes". Vous me direz : "Mais � qui la faute si des femmes ont vot� pour des hommes et non pas pour les candidates du m�me sexe qu'elles ?" C'est justement la question que je me suis toujours pos�e et, comme � chaque r�f�rendum, les r�ponses f�minines ne sont jamais conformes � l'id�al d�mocratique. Serait-ce que le naturel f�minin arabe est d'�tre proie et non pas d'�tre chasseur ?
A. H.
(1) Il s'agit, pour les non initi�s, de l'actrice �gyptienne Hanane Turc qui donne notamment la r�plique � Kadhem Essahr dans le clip vid�o "Ahibbini" (Aime-moi). Quand on a vu Hanane Turc et entendu parler de ses probl�mes financiers, on peut dire que le hidjab est arriv� � point. Reste � savoir s'il y a un ch�que � la cl�.
(2) Je pense que pour d�terminer, aujourd'hui, la ligne �ditoriale d'un journal alg�rien arabophone, il faut lire ses pages religieuses. L'empreinte du salafisme y est plus que pr�sente, pesante m�me. Quant � la presse francophone, elle oscille, � de rares exceptions pr�s, entre une la�cit� honteuse et un islamisme d'opportunit�.
(3) Je vous parie le dernier clip de Shakira contre une cassette de Sendoussi que le premier quidam interrog� vous dira que c'est normal, au cas o� il y aurait des doutes sur la religion officielle du pays.


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