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Pardon ill�gitime
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 12 - 2008

Quelqu�un vous marche sur les pieds, il continue sa route tranquillement et vous vous empressez de courir apr�s lui pour lui balancer de face et non de profil :
- Mon cher Monsieur, vous avez march� sur mes pieds, vous avez alt�r� le cirage noir de mes chaussures, vous m�avez fait mal aux deux orteils par votre poids lourd et vous �tes parti. Comme nous sommes fr�res, j�ai couru apr�s vous pour vous pardonner cette ind�licatesse en vous priant de faire attention prochainement.
Celui que vous consid�rez comme ind�licat, vous r�pondra en face et non de profil :
- Je ne suis pas aveugle, j�ai des yeux d�aigle et des sabots de cheval, ce n�est pas par ind�licatesse que j�ai march� sur vos pieds. Que vous me pardonniez ou pas, je ne manquerais pas de refaire le coup � chaque occasion qui se pr�sentera � moi. Vous prenez votre mal en patience en vous retournant vers le Tr�s Haut et vous Lui faites une pri�re �Rabi yahdik ya kouya� Vous vous dirigez vers le march� pour faire vos emplettes � des prix abordables afin d��conomiser quelques dinars qui vous permettront d�acheter un paquet de Rym, un journal et pourquoi pas un caf� express. D�s que vous franchissez le portail du souk, le m�me individu vous braque et vous soutire gentiment votre portefeuille. Vous vous immobilisez quelques instants et, voyant que votre agresseur vaque le plus normalement du monde � ses occupations, vous vous dirigez vers lui.
- Mon fr�re, je suis venu pour vous pardonner cette agression involontaire, il se pourrait que vous soyez dans le besoin et que par mon arrogance d�avoir ouvert le portefeuille devant vos yeux, vous ayez pris �a comme une injustice. Revenez vers moi et je ne manquerais pas de vous venir en aide � chaque fois que vous serez dans le besoin. Les yeux vifs, le torse bomb�, les sabots ferr�s, l�agresseur vous prend par le col de votre veston et vous attire � lui avant de vocif�rer :
- Je n�ai besoin ni de votre pardon, ni de vos aum�nes, je suis le ma�tre des lieux et il m�appartient de choisir d�lib�r�ment mes victimes. Ce que j�ai fait est une agression d�lib�r�e, car j�ai agi de ma propre volont�. Allez oust ! D�s qu�il vous l�che, vous vous retournez une autre fois vers Le Tr�s Haut pour Lui adresser la pri�re habituelle esp�rant que votre agresseur retourne au bon chemin. Vous retournez sur vos pas � la maison, le couffin et les poches vides en esp�rant que demain sera meilleur. Malheur ! D�s que vous franchissez le seuil de votre porte d�entr�e, votre femme en pleurs, les cheveux d�faits, accourt vers vous et vous annonce que Nabila votre fille a �t� enlev�e de l�enceinte de la cit� universitaire. Vous accourez vous et votre femme sur les lieux et on vous informe qu�un malabar aux yeux vifs, avec des sabots ferr�s, a enlev� votre fille et a fil� � vive allure. Vous d�cidez de vous diriger vers le commissariat pour d�poser plainte contre X mais votre femme vous emp�che de faire cette erreur fatale et vous convainc que c�est inutile dans un pays plein de tabous. Que diront les gens sur notre fille lorsqu�elle reviendra ? Vous trouverez l�argument convaincant et vous vous r�signez � ne pas d�poser plainte. En pleine nuit, votre fille en pleurs, accompagn�e du malabar que vous connaissez d�j�, frappe doucement � la porte. Vous ouvrez doucement la porte pour ne pas �veiller les voisins et vous faites entrer le couple ill�gitime. Vous vous installez au salon alors que votre femme pr�pare le th�. Votre fille vous raconte ses malheurs et avec d�tails, les actes horribles commis sur elle par son agresseur. Vous vous r�signez � ce sort malheureux et religieusement, vous vous mettez en face de l�agresseur de votre fille.
- Mon fr�re, vous �tes chez vous. Mangez des baqlawas et buvez du th� pour que, dor�navant, vous ne trahirez plus le sel. Concernant le tort malheureux que vous avez caus� notre fille, je prends la d�cision au nom de toute la famille - Nabila comprise � de vous demandez d�accepter notre pardon tout en vous assurant que la fille ne retournera jamais plus � l�universit�. En contre-partie, nous vous demandons de rester discret sur cette affaire pour que les voisins et les connaissances proches de notre famille n�en soient pas inform�s. A cet effet, et comme vous �tes notre h�te pour cette nuit, nous avons l�obligeance de vous remplir de notre grande g�n�rosit� qui n�est que la suite de notre indulgence extr�me. Ne s�attendant pas � toutes ces flatteries, l�homme aux yeux vifs et sabots ferr�s n�en croit plus ses sens, c�est alors qu�il l�ve les ench�res plus haut.
- Je n�ai que faire de votre pardon car je suis le ma�tre des lieux, j�agirais l� o� je voudrais, au moment qui me plairait et � l�endroit qui me conviendrait. Que votre fille aille � l�universit� ou non, je m�en fiche, elle restera sous ma force dans n�importe lequel des endroits o� je s�vis. Vous retournez pour la �ni�me fois au Tr�s Haut pour la pri�re habituelle en faisant semblant de n�avoir rien entendu. Vous faites un sourire jaune � votre h�te tout en lui montrant que vous vous r�signez au sort qui vous poursuit ind�finiment. Ainsi, vous vous �tes condamn� vous-m�me de vivre dans la peur jusqu�� la fin de vos jours et d�accepter toute outrance de celui qui vous porte tort.


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