Surprenants, c�est le moins que l�on puisse dire des r�sultats de l�enqu�te initi�e par le Centre d�information sur les droits des enfants et des femmes (CIDDEF). L��tude r�v�le ainsi un net recul des valeurs �galitaires en l�espace de huit ann�es, entre 2000 et 2008. De ce fait, le courant d�opinion favorable � l��galit� entre hommes et femmes dans la soci�t� alg�rienne s�est affaibli au profit du courant conservateur. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Selon les conclusions de l�enqu�te r�alis�e en 2000, la population la plus favorable aux valeurs d��galit� constituait 27 % de la population globale des 18 ans et plus. En 2008, elle baisse, se situant � 16%. Par ailleurs, la population la moins favorable ou r�fractaire repr�sentait 10% en 2000 de la population globale ; en 2008, ce pourcentage double pour atteindre 23%. Ce sont les acquis concernant les droits des femmes et des enfants qui sont ainsi remis en cause, commenteront les sp�cialistes pr�sents. Pour sa part, Mme Na�t Zai, pr�sidente du CIDDEF, dira que la sonnette d�alarme est tir�e du fait que la transformation de la soci�t� ne s�est pas faite dans le sens voulu, c'est-�-dire une r�elle �galit� entre les hommes et les femmes. Selon la repr�sentante du CIDDEF, cette situation n�est pas � imputer aux mentalit�s mais au fait que les politiques ne donnent pas l�exemple de la modernit� concernant les droits des femmes. �La soci�t� est coup�e du politique, les textes sont ignor�s par les citoyens qui se font donc leur propre opinion, c�est aux d�cideurs de donner l�exemple�, a d�clar� Mme Na�t Zai. L��tude permettra, selon elle, d�initier de nouvelles actions concr�tes en direction de la soci�t�. Elle dira, en outre, que la soci�t� civile se doit de vulgariser les textes existant d�j�. �Le pr�sident, qui termine son mandat, et les autres candidats doivent prendre en consid�ration l�individualit� des femmes, et l��tude est une alarme pour les politiques. Entre 2000 et 2008, il y a eu une r�elle r�gression des acquis.� L�intervenante signalera, en outre, le r�le des oul�mas qui, explique-t-elle, ne prennent pas d�initiative pour ce qui est d�el-ijtihad concernant notamment la question �pineuse de la polygamie. �Nos oul�mas suivent les politiques et ne r�pondent qu�aux demandes de ces derniers �, souligne Mme Na�t Zai. L��tude initi�e par le CIDDEF, selon les r�sultats d�voil�s, r�v�le que le courant d�opinion favorable aux valeurs �galitaires semble s��tre affaibli en huit ann�es. L�enqu�te a �t� r�alis�e en juin 2008 aupr�s des adultes de 18 ans et plus et des adolescents de 14 � 17 ans. Ainsi, moins d�hommes d�fendent les valeurs �galitaires. En 2000, 55% des personnes interrog�es �taient dispos�es � �lire une femme en tant que pr�sidente de la r�publique alors qu�en 2008, 36% seulement sont dispos�s � faire ce choix. Par ailleurs, 32% des gar�ons interrog�s r�v�lent �tre hostiles au travail des femmes. Sept adultes sur dix pensent aussi que la femme doit porter le hidjab. Chez les hommes, un tiers d�entre eux �tait r�fractaire au travail des femmes, ils sont 38% en 2008 � �tre contre le fait que la femme travaille. Par ailleurs, 70% des Alg�riens (70% des hommes et 81% des femmes) se disaient dispos�s � �lire une femme � un poste de maire. En 2008, cette proportion baisse � 53% (38% des hommes et 67% des femmes). Pour ce qui est de la polygamie, 51% des Alg�riens �taient favorables � une suppression de la polygamie. En 2008, la proportion est similaire � celle de l�ann�e 2000 � la diff�rence pr�s que 10 % des ces personnes favorables pr�cisent que cela est permis par la religion. Au cours de l��tude r�alis�e en 2000, 78% des Alg�riens consid�raient qu�il n��tait pas raisonnable qu�une femme demande le divorce si son mari lui interdisait de travailler. En 2008, cette part passe � 89%. Aussi, 29% des Alg�riens consid�raient qu�il n��tait pas raisonnable qu�une femme demande le divorce si son mari prenait une seconde �pouse. Ce taux est pass� � 34 % l�ann�e pass�e. Ainsi, l�enqu�te confirme que comme en 2000, l�analyse des interdits montre qu�on interdit peu aux hommes mais beaucoup aux femmes. Elle prouve aussi que les interdits quand ils existent, s�emploient � contr�ler chez les femmes leur libert� de mouvement et la mani�re de s�habiller. Par ailleurs, et pour ce qui est des violences, les femmes violent�es sont plut�t des jeunes femmes �g�s de 18 � 34 ans. Les c�libataires subissent moins souvent cette violence que les femmes mari�es, r�v�le l�enqu�te. Selon les initiateurs de l�enqu�te, les valeurs de modernit�, de progr�s et d��galit� semblent avoir du mal � se diffuser, y compris chez les adolescents.