Les habitants de la cité 218 Logements de Sidi Youcef à Beni Messous demandent leur relogement, en raison du glissement de terrain qui menace leurs habitations et met leur vie en danger. Transféré dans cette cité en 2001, un des habitants nous a affirmé que «toutes les familles avaient émis le refus d'occuper ces logements du fait qu'ils leur ont été attribués non finis. Mais en désespoir de cause, ils ont fini par les occuper. Tous ont dû y faire de lourds travaux de finition, les murs n'étant pas finis et les plafonds tombant les uns après les autres». Selon un autre habitant, «cette cité était programmée pour être une résidence pour les étudiants, mais pour des raisons sécuritaires les autorités y ont relogé des familles nécessiteuses». Ainsi, et pour le malheur de ces familles, en plus des mauvaises conditions d'hébergement s'ajoutent des glissements de terrain qui s'y produisent chaque année. Pourtant, informé du problème, le ministère de l'Habitat a fait la sourde oreille. Lors de notre virée sur les lieux, il nous a été donné de constater qu'aucun aménagement des espaces n'a été entrepris par les autorités concernées. Les habitants entretiennent seuls leur quartier malgré le manque de moyens. «Depuis notre arrivée dans la cité, les responsables locaux n'ont rien entrepris pour améliorer le cadre de vie des citoyens, notre cité est privée de la moindre commodité.» Et de déplorer que les autorités ne viennent nous voir que pour demander le paiement de la location, soulignant que parfois ils menacent de nous faire sortir de nos maisons. Les bâtiments 42, 43 et 44 les plus menacés Un habitant du bâtiment no 42 dénonce le fait que ces logements n'ont pas de balcons et font l'objet de fréquentes coupures d'électricité. Il a indiqué que les occupants ont adressé de nombreuses lettres à l'OPGI pour attirer son attention sur leur grave situation, mais rien n'y fit, «nous continuerons fatalement à vivre exposés à un risque permanent et très sérieux», se plaignent les habitant de cette cité «maudite». Chaque hiver, la peur augmente d'intensité. Plusieurs familles quittent leurs demeures pour aller louer des studios dans des lieux plus sûrs ou habitent momentanément chez leur famille. À l'unanimité, les 200 familles de la cité affirment avec inquiétude, «viendra le jour où ces logements s'effondreront, à cause des glissements de terrain qui se produisent chaque année et des eaux usées qui coulent dans les caves, cela finira par fragiliser les fondations. Pour un groupe de jeunes rencontrés sur les lieux, «un séisme de 3 degrés seulement sur l'échelle de Richter et bonjour les gros dégâts!», tonnent-ils, tout en déplorant l'indifférence des autorités qui n'ont pris aucune initiative pour répondre aux besoins de ces familles. Et d'insister que les bâtiments 42, 43 et 44 sont les plus menacés. «Ils risquent de glisser car ils sont à la limite de la falaise», a indiqué un autre résident pour qui le transfert des familles dans cet endroit est «un acte irresponsable».