Le feuilleton de la grève qui paralyse le trésor de la wilaya se complique au fil des jours. En effet, cette grève qui dure et qui a surtout un caractère illimité cause une sorte d'impasse dans le secteur des fiances et celui économique. Et pour cause, ce sont les entrepreneurs affiliés à la fédération de wilaya de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), qui sortent de leurs gonds en dénonçant ce mouvement de grève qui leur cause un lourd préjudice. C'est pourquoi ils réclament l'intervention du premier représentant de l'Etat au niveau de la wilaya afin de trouver une solution à ce quiproquo. Pour ce faire, ils ont rendu publique une déclaration qui s'apparente à une sonnette d'alarme. Ils dressent un tableau des plus sombres des conséquences induites par cette grève. En effet, la fédération de wilaya de l'UGEA a dénoncé, dans ledit document ce qu'elle qualifie de «situation catastrophique, voire chaotique pour la wilaya en général et pour les entreprises en particulier». Cette situation que la fédération dénonce n'est autre que le blocage du paiement des situations des entreprises engendré par cette grève tandis qu'ils ont été, à plusieurs reprises, exhortés à travailler et livrer les projets dans les délais impartis». C'est pourquoi ils s'en remettent au wali afin qu'il interpelle les directions de wilaya afin de cesser leur pression sur les chefs d'entreprise qui ne peuvent apporter aucun plus, car «incapables de régler les salaires de leurs ouvriers».
Plus de 8000 ouvriers sans salaire
Dans le même document, les rédacteurs se sont demandés à juste titre «à qui profite cette situation qui a mis les entrepreneurs dans une incapacité de payer leurs salariés dont le nombre avoisine les 8000 ouvriers directs», avant de déplorer la conduite des maîtres d'ouvrage et autres organismes. «Malgré cette situation de non-paiement des entreprises due à la grève du trésor, les maîtres d'ouvrage continuent de faire pression sur les chefs d'entreprise en BTPH, afin de livrer les projets à temps», regrettent-ils, avant d'ajouter que ces «pratiques mettent les chefs d'entreprise dans l'embarras total sans qu'ils ne trouvent d'issue, car les crédits leur sont refusés par les banques et les fournisseurs». Cette grève est aussi saisie par les entrepreneurs affiliés à l'UGEA afin de rendre public tout un chapelet d'entraves et de pressions qu'ils disent subir de la part de la Cnas, la Cacobatph, la Casnos et les services des impôts. «Ces organismes nous harcèlent, nous pénalisent, voire veulent nous ester en justice car le paiement de nos obligations fiscales et parafiscales est retardé», écrivent-ils, avant de dénoncer vigoureusement cette situation «qui ne profite à personne, si ce n'est à ceux qui veulent le pourrissement de notre wilaya».
Aucun secteur n'est épargné En tout état de cause la grève du trésor affecte d'abord les entrepreneurs de la wilaya, mais elle bloque aussi de nombreux secteurs. D'ailleurs, ils sont nombreux les travailleurs et autres retraités qui commencent à montrer des signes de détresse à la veille du début du mois de Ramadhan synonyme de grandes dépenses. Les travailleurs de l'administration publique arrivent donc en tête et ce sont aussi quelque 95 000 retraités qui vivent dans l'angoisse de ne pas pouvoir toucher leurs pensions à temps. Il est utile de rappeler par ailleurs que ce mouvement de grève cyclique de la trésorerie de la wilaya a débuté l'année dernière avant de devenir illimité. Gelé au mois de mars, le mouvement a repris depuis le 25 mai dernier.