Paru aux éditions Rafar, Une Vie, un parcours (Mémoires d'un journaliste) est un concentré de souvenirs, un album de vie qui retrace le parcours du journaliste Mouloud Chekaoui. Mouloud Chekaoui a bien fait d'écouter ses amis qui l'ont encouragé à écrire ses mémoires. «Ton parcours mérite d'être connu», lui faisait-on remarquer. «Je n'ai jamais pensé un jour écrire mes mémoires, raconter mon parcours de journaliste, sinon j'aurais au moins consigné sur un carnet quelques faits marquants de ma carrière…» écrit-il en avant-propos de son livre. A travers les 170 pages de cet ouvrage, l'auteur raconte son enfance, le chemin de l'exil, ses début à la radio algérienne, ses missions en Afrique, ses rencontres, interviews avec les plus grandes personnalités du monde ainsi que beaucoup d'anecdotes. Né le 5 mai 1939 au village de Taliouine (Tizi Ouzou), Mouloud Chekaoui est un fils d'émigré. Il parle de la douceur de son grand-père Saïd et de sa mère qui lui ont été d'un «très grand réconfort dans son enfance» mais aussi de son petit village, enclavé et livré aux «temps extrêmement durs», où il n'y avait même pas d'école. Agé alors de 9 ans (fin des années 1940), il fut alors l'unique enfant scolarisé de son village. Il devait parcourir des kilomètres à pied afin de se rendre quotidiennement à l'école d'Agouni-Bouafir, située au village voisin. Une fois le cycle élémentaire terminé «avec succès», il va parcourir toujours à pied quelque 7 km pour aller à l'école de Djemâa Saharidj, où il décrochera son certificat d'études primaires, à la fin de l'année scolaire 1954-1955. Après cette période, une nouvelle vie commence pour l'adolescent qui, comme son père et ses frères, empruntera l'autre chemin «dur» de l'exil. Mais contrairement aux autres membres de sa famille, son passage en France sera de courte durée, à peine 3 ans et le voilà de retour au bled. Rencontres et aventures «Un petit test de voix pour la radio et une traduction d'une dépêche en kabyle à la fin de l'année 1961, m'ont permis, des années après, de côtoyer et d'interviewer des ministres, des chefs d'Etat et des personnalités de haut rang» nous a-t-il confié lors d'une vente-dédicace organisée récemment à la Librairie des Beaux-Arts à Alger. En effet, après deux années passées à la caisse de sécurité sociale d'Alger, en tant qu'agent de bureau, l'auteur, la vingtaine passée, est alors engagé comme journaliste pigiste à la chaîne kabyle de la radio d'Alger. «Etre journaliste à cette époque, c'était vivre des moments historiques avec les visites en Algérie de Fidel Castro, Che Guevara, Yasser Arafat… C'était aussi aller à la rencontre des peuples de nombreux pays africains en lutte pour leur indépendance. C'était la découverte du monde et des pays amis de l'Algérie, ceux qui l'ont aidée durant sa guerre de libération» écrit-il par ailleurs dans son livre. «La décennie 1960/1970 m'a marqué et a été très riche en activités. J'étais sur tous les fronts. Je couvrais tous les grands événements à l'époque du président Houari Boumédiène partout où il se déplaçait. Je rapportais l'événement sans trop de commentaires. J'étais reporter et non commentateur. je rapportais les faits uniquement sans détours. J'étais pris dans le tourbillon des événements et constamment prêt pour une nouvelle mission», nous a-t-il confié. Les deux décennies qui suivirent l'indépendance étaient aussi les plus belles années de Mouloud Chekaoui. En 1979, il quitta alors la RTA pour rejoindre les rangs de l'éducation nationale en tant que chargé de communication du ministre de l'époque avant de le rejoindre plus tard au ministère de la justice. «Suivre le ministre de la justice m'a permis de faire toutes les prisons d'Algérie, mais pas en tant que détenu… comme visiteur (rire)», nous dira-t-il. Six mois ont fallu à Mouloud Chekaoui pour écrire son ouvrage autobiographique. Illustré de photos, ce livre témoignage est très riche et facile à lire.