Le colloque «Tamazight dans les médias, limites et défis», organisé au campus d'Aboudaou les 17 et 18 mai à l'initiative de l'Union nationale des journalistes professionnels algériens, a pris fin jeudi soir avec un ensemble de recommandations qui viseront à «développer tamazight à travers les médias aussi bien gouvernementaux que privés». Parmi ces recommandations, la nécessité de fonder un journal gouvernemental d'expression amazigh. «Un journal en tamazight permettra d'asseoir l'aspect officiel de cette langue conformément à la constitution», notera-t-on. «Il appartient à l'Etat de mettre en œuvre tous les moyens matériels et humains pour le lancement d'un quotidien en langue tamazight», recommandera Yacine Zidane, cadre du HCA et enseignant de tamazight. A partir de ce là, les participants ont convenu de la nécessité d'une formation des journalistes en tamazight pour permettre à ces professionnels des médias une maîtrise parfaite d'une terminologie saine et intelligente. Sur ce plan, il est recommandé de multiplier les séjours linguistiques au profit des journalistes des différentes variantes de tamazight. A l'attention de la télévision publique, les séminaristes ont souligné également l'importance d'augmenter le volume horaire des émissions en tamazight qui n'est actuellement que de 45 minutes. Au volet apprentissage, il est recommandé de mettre sur pied un programme d'émissions d'apprentissage à travers toutes les radios nationales ou locales. Même les télévisions privées ne sont pas en reste de cette série de recommandations. Les participants au colloque ont jugé nécessaire également de faire obligation aux télévisions privées de réserver une plage horaire pour tamazight. «Tamazight étant une des trois constantes de l'Algérie au même titre que l'arabité et l'islamité consacrées par la constitution, il est donc temps de mettre en pratique cette disposition de loi», jugeront les participants. Le colloque qui a vu la participation d'une quinzaine de professionnels des médias et de cadres du HCA a été l'occasion pour les nombreux communiquants de souligner les expériences passées de tamazight à travers les médias. Ils ont noté que les moyens n'ont pas toujours été du côté des pionniers en la matière. Djamal Ikhloufi, enseignant de tamazight et ancien journaliste en tamazight, a relevé que s'agissant de son expérience personnelle au sein de l'Hebdo n Tmurt, un hebdomadaire qui n'a duré qu'une année, seul l'engagement de son collectif rédactionnel a permis au journal de voir le jour. Aujourd'hui, les initiatives doivent être largement et activement soutenues, estimera le conférencier. «Il faut avancer dans le travail en privilégiant l'information pour intéresser un large public», soulignera Djamal Ikhloufi. D'autres intervenants comme Mouloud Tidjedame, présentateur du journal télévisé sur Dzair News, Naima Delloule de radio Batna parleront de leur expérience. Le journaliste de Dzair News insistera sur l'importance de la qualité dans tout travail journalistique. Notons enfin que la rencontre a été rehaussée par Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA qui a rassuré dans son allocution d'ouverture les participants d'accompagner toutes les initiatives tendant à la promotion de tamazight.