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Un Etat de droit aux méthodes d´une république bananière
La France des affaires
Publié dans Le Temps d'Algérie le 02 - 11 - 2009

Un ex-président de la République française, un ex-président certes, mais un président en son temps et pas n'importe lequel, devant le tribunal correctionnel. Que veut donc démontrer la justice française à travers cette banale histoire d'«emplois fictifs» à la mairie de Paris vieille de deux décennies ? Que la France est un Etat de droits ?
C'est enfoncer une porte ouverte puisque tout le monde le reconnaît, c'est une évidence, que nul n'est au-dessus de la loi en France ? C'est vrai aussi, mais en théorie. Enfin, que le magistrat est indépendant ?
Ceci reste à prouver puisque c'est là que commencent à apparaître certains doutes sur l'honnêteté des juges de la plus vieille démocratie du monde. La plus vieille, pas la plus irréprochable. Les «affaires louches» en cascade l'attestent.
Palais de justice et palais de l'Elysée
La France n'est pas une république bananière, mais ce n'est pas non plus les Etats-Unis. Juger un président, en exercice il faut le préciser, l'exposer à la sentence la plus redoutable, l'empeachment (acte d'inaptitude à l'exercice de la fonction présidentielle) à l'initiative d'un magistrat et pour un simple mensonge comme dans l'affaire du Watergate, cela peut se passer aux Etats-Unis, pas en France, où la procédure judiciaire s'arrête aux portes de l'Elysée.
Le président de la république est bien un homme fort. Tout est verrouillé juridiquement pour que le président ne soit pas un justiciable comme les autres citoyens, sans aucune possibilité pour les institutions démocratiques, comme le parlement, de lever l'immunité présidentielle.
La presse parisienne pavoise sur le passage de Jacques Chirac en correctionnelle. Sur l'inculpation de Charles Pasqua qui n'est pas décidé à aller seul en prison, le cas échéant. «Une première», dit-on dans l'histoire de la démocratie française. Histoire de flatter le pouvoir judiciaire, volontairement mis en avant. Très juste. Mais ni Mitterrand ni Chirac ni Sarkozy n'ont été inquiétés par un juge zélé.
Pas plus que ne le sera le prochain président français en exercice. Mitterrand, mort, Sarkozy, encore en fonction, c'est Chirac à la retraite qui est le maillon faible. Donc la cible idéale. Voilà la force du quatrième pouvoir. Une justice qui écrase des cadavres politiques.
Rien n'autorise, par conséquent, de comparaison avec le système judiciaire américain où le président, le juge comme le chérif sont élus.
Angolagate et Watergate
Les voix qui vantent les vertus de l'Etat de droits français devraient, par conséquent, observer une certaine retenue et ne pas oser des comparaisons là où il n'y a pas lieu de le faire. L'Angolagate n'est pas le Watergate. Ce sont deux affaires qui n'ont rien de commun, ni dans le fond ni dans ce qu'elles suggèrent, l'une comme l'autre, en matière de culture démocratique.
L'ex-président américain Richard Nixon a été forcé à la démission parce qu'il avait déclaré n'avoir jamais rien su de cette affaire d'espionnage du parti démocrate par les «plombiers» de la Maison Blanche roulant pour le parti républicain, celui qui a fabriqué Bush. L'enquête menée par un irréductible juge a démontré que Nixon savait. Qu'il avait laissé faire. Il avait donc menti et les Américains ne pouvaient pas comprendre que le président des Etats-Unis jure sur la Bible et puisse mentir.
Le mensonge d'Etat est moins grave en France où mentir aux électeurs fait partie du jeu politique. Pour la parenthèse, c'est même une culture politique d'Etat dans la plus tristement célèbre puissance coloniale au monde qui exige et obtient des excuses de l'Allemagne et refuse de reconnaître ses crimes de guerre en Algérie.
L'Angolagate, admettons le plagia, est une affaire beaucoup plus grave parce qu'elle relève de la culture coloniale de la France, pays «marchand de canons» en Angola, un pays ravagé par la famine. Une affaire, comme dirait Charles Pasqua, que la plupart des membres du gouvernement – Sarkozy en faisait partie alors – ne pouvait pas ignorer.
Ce n'est pas pour avoir menti qu'un chef de l'Etat ou un ministre, en France, pourrait être inquiété par un juge. C'est, en partie, pour avoir été impliqué et surtout pour n'être plus au pouvoir.
La justice sait classer les affaires sur instruction de l'Elysée, elle l'a fait avec une remarquable adresse dans l'affaire du trafic d'enfants tchadiens, comme elle sait, aussi, les déclasser le moment venu, lorsque les hommes d'Etat les plus en vue ne sont plus en fonction.
La chasse aux sorcières
Les faits pour lesquels sont poursuivis Jacques Chirac et Charles Pasqua ne donnent pas une meilleure image de la justice française, car l'accusation n'est pas neutre politiquement.
La remontée en surface, maintenant, d'affaires impliquant d'anciens hommes politique relève de la chasse aux sorcières et des règlements de compte entre clans politiques parisiens.
Ce n'est pas déontologiquement très joli et ça ne donne pas plus de relief à l'Etat de droits. S'il est vrai que la France n'est pas une république bananière, les méthodes utilisées à Paris pour solder les comptes partisans en rappellent bien quelques aspects.
Il n'est pas convaincant, comme on veut bien le faire accréditer, que le juge qui met en examen l'ancien ministre de l'intérieur, Charles Pasqua, ne peut avoir obéi qu'à sa conscience. Et pas à l'Elysée.


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