Durant deux jours, les 26 et 27 octobre 2010, l'université de Khemis Miliana a abrité un séminaire international sur la déontologie journalistique à l'aube des grandes mutations politiques, technologiques et sociales, notamment dans les pays arabes qui comptent en plus des 1600 chaînes de télévision satellitaires, des dizaines de milliers de publications, aussi bien quotidiennes que périodiques. Le but a-t-il été atteint ? C'est ce que se sont efforcés de débattre les professeurs et chercheurs venus d'Egypte, de Tunisie, de Syrie, du Koweït, de Jordanie et de Mauritanie ainsi que de nombreux chercheurs exerçant au niveau des universités algériennes. «Aujourd'hui, le développement surprenant qu'observe le monde en matière des technologies d'information d'accroissement du nombre de chaînes de télévision satellitaires a facilité l'apparition d'une interférence entre ce qui fait partie de l'information, de la politique, de l'activité commerciale, et de l'idéologie», déclare le professeur Hadj Titaouni, directeur de cet institut. Le représentant du ministère de la Communication, Benzelikha Ahmed, a salué l'initiative en indiquant que «cette rencontre qui se déroule au niveau d'un centre universitaire dans une wilaya du centre du pays est la bienvenue». Cette initiative permettra de faire une comparaison entre les différents systèmes de communication des pays arabes. «La thématique directe reliée à l'actualité au plan international pose des problèmes de l'heure», souligne-t-il. «L'arsenal juridique doit suivre à la même vitesse que le développement des technologies de l'information pour être à jour», dit un autre participant. L'information devenant une arme dissuasive a souvent servi les intérêts des pays dotés d'une puissante technologie. L'exemple le plus récent n'est autre que le brouillage des chaînes d'Al Jazeera lors de la dernière Coupe du monde. Mondialisation oblige, les puissants imposent leurs lois que les faibles exécutent au détriment de leurs propres législations. Ainsi, au terme de ces deux journées de débats, les séminaristes ont élaboré des plateformes de recommandations concernant d'abord la définition du journaliste, sa profession et les moyens mis à sa disposition pour mener à bien sa mission. Le second volet se penche sur la législation de la profession, un outil qui reste à définir, et à baliser les libertés et les responsabilités de tout un chacun, de la source d'information au consommateur. Ainsi, une législation nationale claire et précise devrait voir le jour en tenant compte du développement économique et social de la société et du progrès des technologies de la communication. Les législateurs devront légiférer en tenant compte des paramètres régionaux et internationaux, tout en gardant l'équilibre entre la liberté et la responsabilité de la presse. Il y a également lieu de la nécessité d'insister sur les diplomates pour l'élaboration et la ratification de conventions régionales. Enfin, faire en sorte que la communication participe activement au développement du pays avec obligation pour les différents organes de presse de respecter les individus et les identités des peuples.