De tout temps, le correspondant de presse a constitué la sève, la source qui alimente les pages d'un journal. C'est lui qui est en contact avec le lecteur, celui-là même dont il porte les aspirations et avec qui il partage tout. La vie d'un correspondant de presse est des plus dures. Quotidiennement, il est soumis à une forte pression qu'exercent sur lui ses responsables au niveau de la rédaction centrale. Travailler dans une rédaction régionale n'est pas une chose aisée pour les journalistes locaux à l'image de ceux qui travaillent dans une wilaya hypermédiatisée et politisée comme Tizi Ouzou. En plus du vaste territoire de cette wilaya de Kabylie composée de 67 communes, le manque de moyens matériels est un véritable obstacle pour les journalistes qui sont souvent appelés à se déplacer sur le terrain à leurs frais. Mais le plus dur, et au-delà des conditions socioprofessionnelles qui laissent à désirer, ils végètent en majorité ; le correspondant de presse bute sur les sources d'information qui restent cadenassées, inaccessibles. Tous ces paramètres concourent à rendre sa vie quotidienne faite de stress et de pression. L'importance que les habitants de la région de Kabylie qui pourvoit les titres de la presse nationale en infos au quotidien accordent à la presse écrite et notamment francophone fait que les correspondants sont en contact permanent avec ces derniers. La complexité de cette région qui a ses spécificités sur tous les plans vient aussi compliquer ce métier de journaliste. Le quotidien Le Temps d'Algérie est parmi les titres fréquemment sollicités par le citoyen pour faire passer ses messages, et plus particulièrement par les comités de villages et les responsables du mouvement associatif, ainsi que par les syndicalistes et les militants politiques, généralement de la mouvance démocratique et de l'opposition. La seule solution pour satisfaire les lecteurs d'un journal à Tizi Ouzou est de recruter un correspondant au moins dans chaque daïra pour assurer un meilleur maillage et se rapprocher davantage des lecteurs qu'il est aujourd'hui difficile de fidéliser, vu le nombre impressionnant de titres qui garnissent les étals des buralistes chaque matin.