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La "femme en rouge", nouvelle icône des manifestantes d'Istanbul
Turquie
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 06 - 2013

Avec sa robe estivale en coton rouge, son collier et son sac blanc accroché à l'épaule, on l'aurait imaginée déambulant, insouciante, sur la pelouse d'une "garden party". Si en face d'elle, bien sûr, un policier équipé d'un masque à gaz ne lui envoyait pas à bout portant un jet de gaz lacrymogène qui fait voler ses cheveux.
Diffusée en boucle sur les réseaux sociaux, reprise sous forme de graffitis, d'affiches ou d'autocollants, la photo de la "femme en rouge" est devenue une source de motivation pour les Turques qui participent depuis cinq jours aux manifestations antigouvernementales à Istanbul.
"Cette photo incarne l'esprit de ce mouvement", confie Esra, une étudiante en mathématiques croisée dans le quartier de Besiktas, non loin du détroit du Bosphore. "Elle illustre la violence de la police contre des manifestants pacifiques, des gens qui essaient juste de défendre leurs valeurs."
Sur une des affiches placardées sur les murs d'Istanbul, la femme domine de toute sa taille le policier qui l'asperge de gaz. "Plus vous nous aspergez, plus nous sommes forts", assène le slogan.
L'Union européenne, les Etats-Unis et les organisations des droits de l'homme ont exprimé leur préoccupation face à une réaction jugée disproportionnée de la police turque.
Cela ne paraît pas avoir ému le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui a déclaré lundi que les manifestants étaient des extrémistes agissant "main dans la main avec le terrorisme", description aux antipodes de l'image de la "femme en rouge".
Tous les jeunes qui participent aux manifestations n'ont bien sûr pas opté pour des tenues aussi primesautières. Certains d'entre eux, masqués, ont de toute évidence pour objectif d'en découdre avec la police.
Il n'empêche que les jeunes femmes sont particulièrement nombreuses dans les cortèges, à Besiktas comme sur la place Taksim, où le mouvement a démarré vendredi soir.
DES DROITS À DEFENDRE
Pour se protéger du gaz lacrymogène, Esra et ses amies Hasine et Secil gardent désormais à portée de main des lunettes de piscine et des masques chirurgicaux. Mais elles n'entendent pas renoncer à se faire entendre, convaincues d'avoir beaucoup à perdre dans la Turquie d'Erdogan.
La promotion du foulard islamique ou la nouvelle loi sur l'avortement sont pour elles le signe que le Premier ministre, issu du parti islamiste modéré AKP (Parti de la Justice et du Développement), a l'intention de remettre en cause les droits des femmes et de les renvoyer à leur rôle traditionnel de mère au foyer.
"Je respecte les femmes qui portent le foulard, c'est leur droit, mais je veux aussi que mes droits soient respectés", explique Esra. "Je ne suis ni gauchiste, ni anticapitaliste. Je veux être une femme active et vivre dans une Turquie libre."
Populaire dans les régions conservatrices d'Anatolie, Recep Tayyip Erdogan est considéré par une partie de la population des grandes villes comme une menace pour l'héritage de Mustafa Kemal Ataturk, qui fonda en 1923 la République turque laïque sur les ruines de l'Empire ottoman.
"Erdogan dit que 50% des Turcs ont voté pour lui. Je suis ici pour montrer que j'appartiens aux autres 50%, à cette moitié de la population dont il ne respecte pas les idées et qu'il essaie d'écraser", dit Hasine, qui étudie la chimie.
"Je veux avoir un avenir en Turquie, une carrière, la liberté de vivre ma vie comme je l'entends. Tout cela est menacé. Je veux qu'Erdogan le comprenne."
Musulman pratiquant, le Premier ministre assure n'avoir aucune intention de réislamiser la Turquie. Il a par exemple expliqué que la nouvelle loi restrictive sur la vente d'alcool, autre source d'inquiétude pour la classe moyenne libérale, répondait uniquement à des impératifs de santé publique, et non à des préceptes religieux.
Ce credo n'a toutefois pas convaincu les manifestants, en particulier les femmes, désormais convaincues qu'il leur faut agir avant qu'il ne soit trop tard.
"Je suis évidemment nerveuse et je sais que c'est dangereux d'être ici", dit Busra, une étudiante en économie de 23 ans. "Mais à mes yeux, ce n'est rien à côté du risque de perdre les libertés et l'esprit de la République turque."


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